Au sud d’Abidjan en Côte-d’Ivoire, le crash d’un hélicoptère plonge les populations dans l’émoi (REPORTAGE)

Hamsatou ANABO

« Placez bien la tête du blessé et vérifiez sa respiration », ordonne Paul Abobodou, le commandant de la compagnie de l’état-major aux pompiers présents sur les lieux du crash d’un hélicoptère civil jeudi vers 11H30 (GMT et locale) au quartier Jean Foly, un bidonville, au Sud d’Abidjan.

La ruelle menant au magasin où s’est produit le crash est bondée de monde, des centaines de curieux venus de tous les coins de la commune, se sont massées derrière le périmètre de sécurité délimité par la police et la gendarmerie.

Un bilan provisoire fait état de quatre blessés dont deux « graves ».

« J’étais revenu des cours, quand j’ai vu l’hélicoptère faire un violent tour et tomber sur les magasins », explique Yoann Kouadio, témoin de la scène.

Deux personnes dont un ivoirien et un français étaient à bord de l’hélicoptère de location de la société « ivoire hélicoptères », qui a quitté l’aéroport Félix Houphouet Boigny, pour un « essai », a finit sa chute sur un magasin d’électroménagers.

Les yeux larmoyants, le nigérian Sunday Obiara, un nigérian, propriétaire de l’un des magasins sur lequel le crash a eu lieu, est déboussolé par l’évènement, « j’étais non loin du magasin quand j’ai entendu des bruits assourdissants mais je ne pouvais imaginer que c’était sur mon lieu de travail », dit-il avant d’éclater en sanglots.

« Au moment de l’évacuation de mon assistante qui était dans le magasin, plusieurs individus ont profité de l’occasion pour voler des télévisions, et autres appareils électro ménagers, avant l’arrivée de la police », poursuit M. Obiara.

Transportés à l’hôpital général de la commune de Port Bouet, « les blessés ne sont pas dans un état très critique », confesse un agent sanitaire, présent sur les lieux.

Des gendarmes et polices ont du mal à contenir la foule, qui veut coûte que coûte s’approcher de l’appareil pour prendre quelques images du drame.

« Les populations de cet quartier sont très indisciplinés, ils veulent s’approcher de l’hélicoptère, alors que c’est très dangereux », s’énerve Yao, un agent de la police, tout en dispersant avec des coups de matraques.

Au milieu de la foule, des cris se font entendre de partout, la mère d’une des blessés, hurle le nom de sa fille, sous le regard impuissant des habitants du quartier.

« C’est la fin de l’année, ma fille ne doit pas mourir, c’est mon unique enfant et le seul soutien que j’ai », hurle Yvette Kouamé, avant de se jeter à terre.

Deux mois avant, un avion affrété par l’armée française s’est écrasé en bordure de mer faisant quatre morts.

Les raisons de l’accident restent toujours « inconnues pour le moment », selon la police ivoirienne.

La femme du copilote à bord, enceinte, debout avec un pagne presque défait, devant l’appareil sanglote « mon Dieu, priez pour mon mari il ne doit pas mourir ».

L’hélicoptère est un appareil construit par Airbus en 1961.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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