Côte d’Ivoire – Une nouvelle caisse de retraite pour les agents de l’État

Source: Fraternité Matin

L’ancienne Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae) a fait place à une nouvelle caisse. C’est ce qu’a indiqué hier, le porte-parole du gouvernement, Koné Bruno, ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la communication. Selon lui, le Conseil des ministres a procédé ‘’ à la dissolution de la société d’Etat dénommée Solde Cgrae et à la création de l’Institution de prévoyance sociale Cgrae’’. Le gouvernement a entrepris depuis quelque temps l’assainissement des comptes de certaines structures. Il s’agit donc, en créant cette nouvelle institution, de se conformer au cadre sous-régional mieux adapté. ‘’Ce nouvel organe prend mieux en compte les dispositions qui existent au niveau réglementaire dans la gestion des retraites et pensions.’’
Etienne Abouda
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Le sens d’une réforme
Elvis Kodjo
Comme la Cnps en juillet 2000, la Caisse générale de retraite des agents de l’État épouse le statut d’institution de prévoyance sociale. Pour le néophyte, cela peut paraître comme un simple changement de dénomination, mais en vérité, c’est l’amorce d’une mutation dans la gestion et les prestations de la Caisse de solidarité des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire. Et elle en a besoin. Avec un déficit annuel actuel de 50 milliards, susceptible de culminer à 266 milliards en 2057, la Cgrae est « cliniquement» morte. Des études actuarielles menées ont indiqué clairement que si rien n’est fait, elle va tout simplement s’effondrer. En relevant le taux de cotisation des assurés, de 18 à 25% il y a moins d’un mois, le gouvernement engageait un début de solution visant à équilibrer ses comptes. Cela, manifestement, ne suffit pas. Il fallait procéder à une réforme complète du système. Une institution de prévoyance sociale est, par définition, une société de personnes de droit privé. Elle se caractérise par sa gestion paritaire et un éventail de prestations, dans le cadre de sa mission de couverture des risques de la vie que sont la maladie, l’incapacité de travail, l’invalidité et le décès. Comme une mutuelle, elle est à but non lucratif. Les excédents financiers dégagés par son activité servent, non pas à rétribuer des actionnaires (qui n’existent pas), mais à proposer de nouvelles garanties, à améliorer les garanties déjà existantes, à renforcer la qualité de ses services ou la sécurité de ses engagements. Un peu trop adossée, jusqu’ici, aux institutions étatiques, la Cgrae, dans ce nouveau schéma, ne sera plus soumise au régime fiscal ordinaire. Elle disposera, par ailleurs, d’une autonomie de gestion et pourra faire des placements de fonds. Cette mutation a permis à la Caisse nationale de prévoyance sociale, alors à la peine, de retrouver un second souffle depuis 2000. Et il est indéniable que, sur le continent, elle est l’un des fleurons en la matière, malgré les difficultés structurelles de l’heure qui devraient être résorbées assez rapidement avec le relèvement de l’âge de départ à la retraite décidé en janvier dernier. Pour la Cgrae aussi, cette recette devrait permettre de regarder l’avenir avec assurance. L’assurance de la pérennité de la structure.

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