Un « climat de confiance » la clé pour réconcilier les Ivoiriens (enquête)

(Xinhua) — La restauration d’un « climat de confiance » par la libération des prisonniers de la crise post-électorale de 2010 et 2011 en Côte d’Ivoire est la clé de succès de la réconciliation nationale dans le pays, indiquent les résultats d’une enquête de la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (Lidho) présentés vendredi à Abidjan.

Selon le secrétaire exécutif chargé des enquêtes et du monotoring au sein de la Lidho, Félicien Kouamé, l’enquête a concerné un échantillon de 712 personnes interrogées aussi bien dans le sud du pays que dans le nord (ex zone rebelle) sur leur perception du processus de réconciliation au cours de la période du « 10 mai 2012 au 15 juin 2012 ».

Les populations enquêtées estiment que « trois actions prioritaires doivent être menées pour l’aboutissement du processus de réconciliation », a indiqué Fiélicien Kouamé.

Il s’agit, selon lui, de « la restauration d’un climat de confiance favorable au succès du processus qui se résume en la libération des prisonniers politiques, l’établissement du dialogue social inclusif et le retour des exilés ».

Après les affrontements post-électoraux qui ont fait au moins 3 000 morts, environ une centaine de partisans et de hauts responsables du régime de l’ex-président Laurent Gbagbo sont en détention dans des prisons ivoiriennes et près de 30 000 autres sont en exil dans des pays ouest africains dont le Ghana voisin.

Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril dernier a été transféré devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye où il est poursuivi pour « crimes contre l’humanité » et « crimes de guerre ».

En Côte d’Ivoire, la justice poursuit les prisonniers dont l’épouse et le fils de M. Gbagbo pour « crimes économiques »,  » crimes de sang » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

La Commission nationale d’enquête sur les événements post- électoraux mise en place par le gouvernement ivoirien a rendu mercredi ses conclusions en épinglant aussi bien les forces alliées à Alassane Ouattara que les forces pro-Gbagbo, même si elle souligne que les pro-Gbagbo ont commis deux fois plus de violations des droits de l’homme.

Alassane Ouattara a insisté, à l’occasion, sur la nécessité de lutter contre l’impunité et d’instaurer une justice impartiale en engageant des poursuites contre tous les auteurs de crimes.

Pour l’heure, aucun partisan du président Alassane Ouattara n’est poursuivi par la justice.

La formation politique de Laurent Gbagbo n’a de cesse de dénoncer une « justice des vainqueurs » et de réclamer la libération de tous les prisonniers.

« En définitive, plus que des pensées ou des paroles, la réconciliation nationale repose sur des actes concrets », souligne la Lidho.

Sur la base des suggestions des personnes enquêtées, la Lidho recommande au président Ouattara d’ »assurer la sécurité des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire national ».

Elle lui recommande également de créer « un cadre de dialogue social inclusif effectif et d’oeuvrer à l’amélioration des conditions de vie des populations en posant des actes d’envergure pour concrétiser sa décision et sa volonté de réconcilier les Ivoiriens ».

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