Soro à son retour d’Asie: « Je ne sentais plus la force de continuer cette mission »

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Décès du secrétaire général de l’Assemblée nationale

Le Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro, est rentré en début d’après-midi du jeudi 28 novembre 2013 de sa tournée asiatique, expliquant qu’il ne sentait plus « la force de continuer cette mission » suite au décès du secrétaire général du Parlement. Ci-après, sa déclaration au salon d’honneur de l’aéroport international Félix Houphouët Boigny.

«Je reviens d’un périple en Asie que j’ai interrompu puisque j’avais encore un pays à faire : le Laos. La nouvelle est douloureuse parce que la veille, je parlais encore avec mon secrétaire général de l’Assemblée nationale qui est un compagnon de longue date avec qui nous avons fait beaucoup de choses. Il me revient à l’esprit ce jour à Bouaké dans l’avion au cours de l’attentat du 29 juin 2007, qu’il était le plus grièvement blessé. Et pourtant il a survécu. Donc nous nous sommes sentis très mal de le savoir aussi brutalement parce qu’on ne le prévoyait pas. Je suis convaincu que lui-même ne s’y attendait pas. Je ne sentais plus la force de continuer cette mission. Donc j’ai décidé de venir. D’ici, j’irai à IVOSEP pour le voir avant de rentrer chez moi. C’est vraiment avec beaucoup de peine que je suis-là. Vous savez, Maître Fakhy, c’était un collaborateur, mais également un ami. On se tutoyait. C’était un grand frère de Ferké. Je dois dire qu’il prenait très au sérieux son rôle. Je dois vous dire aussi que j’ai un gros regret pour ce grand travailleur, bosseur, compétent. Il a été l’un des rares Ivoiriens à être au Tribunal spécial d’Arusha. L’un de mes gros regrets, c’est de n’avoir pas pu le proposer alors que j’étais encore premier ministre, surtout que j’en avais la possibilité de le proposer au Gouvernement. Une fois, lui et moi en avons parlé et il m’a dit, c’est plutôt ma personne qu’il préfère, qu’il voudrait travailler à mes côtés. Je garde de lui l’image d’un gros travailleur, d’un homme loyal, d’une fidélité jamais démentie. Vous savez dans ce monde, on a tellement d’occasions d’être déçu, d’être trahi, de se sentir mal. C’est l’un de mes rares collaborateurs qui me donnait satisfaction. Je garde de lui l’image d’un brillant secrétaire général. Je n’ai pas l’habitude de flatter, de jeter des fleurs. Tout le bilan que j’ai aujourd’hui à l’Assemblée nationale, c’est aussi celui de Fakhy.Quel que soit le succès de la visite, elle a été fortement entachée par ce drame. Vous savez, je venais juste de finir ma dernière audience au Cambodge, je venais de rentrer à l’hôtel quand mon téléphone a sonné. Je l’ai décroché. C’était pour me dire que M. Fakhy était transporté à l’hôpital, parce qu’il se sentait mal. Je vous assure, honnêtement, j’ai souhaité qu’il soit sauvé, j’ai même prié, et je n’ai pas été entendu. Maintenant sur ma visite en Thaïlande, en Chine et au Cambodge, ça s’est bien passé. Nous avons été bien reçus. Il y a de vraies perspectives avec le Parlement chinois, la Thaïlande, le Cambodge. D’ailleurs, les présidents des Assemblées du Cambodge et de la Thaïlande et le vice-président de la République de Chine, séance tenante, m’ont donné leur accord pour venir en Côte d’Ivoire. Je pense que de mon point de vue, c’est fructueux. En plus en Chine, le Parlement a aidé notre Parlement financièrement. Nous avons soumis des projets qui vont être étudiés par le Gouvernement chinois. Et le vice-président nous a dit qu’il étudiera favorablement le dossier».

Propos recueillis et retranscrits par BAMBA Soualo

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