Côte d’Ivoire Ouattara à Bouaké – les larmes de crocodile d’un tyran

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L’actuel chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, a donné l’impression, lors de sa récente visite d’Etat dans la région de Bouaké, de pleurer les milliers de personnes tuées et de femmes violées ainsi que les destructions massives de biens matériels perpétrées dans cette région. Une situation désastreuse commise, on le sait, par la rébellion armée qui se réclamait de lui. Une rébellion qui a fait de Bouaké, sa « capitale» depuis 2002 et dont les responsables gouvernent aujourd’hui avec Ouattara.

Les populations de la région du Gbêkê qui viennent d’être visitées par Alassane Dramane Ouattara, pour la plupart, sont convaincues d’une chose. C’est que celui qui gouverne la Côte d’Ivoire, depuis le 11 avril 2011, pourrait volontiers s’inscrire dans une troupe de théâtre. Sans que personne ne crie au scandale. Tant M. Ouattara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est apparu comme un comédien, rien que pour cacher l’évidence. Pour des raisons qui lui sont propres. L’évidence, c’est que l’actuel chef de l’Etat est fortement lié à l’ex-rébellion armée de septembre 2002 qui a endeuillé la Côte d’Ivoire jusqu’à la crise postélectorale de 2010. Point n’est besoin de revenir sur la proximité entre Alassane Ouattara et l’ex-rébellion armée.

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La présence des chefs rebelles Koné Zakaria, Wattao, Chérif Ousmane, Ben Laden, Tuo Fozié, Gueu Michel, Soumaila Bakayoko, Jah Gao et Guillaume Soro pour ne citer que ceux-là, servant actuellement au coeur de l’Etat, finit par convaincre les plus sceptiques quant à cette réalité. Dans la région de Bouaké, capitale de l’ex-rébellion armée, où Ouattara a effectué une visite d’Etat de 5 jours, il a fait comme s’il était étranger à l’ex-rébellion qui a défiguré la Côte d’Ivoire dont Bouaké. «Cette rébellion n’est pas mon point de vue », déclaret-il sans sourciller, lors de sa conférence de presse de clôture, le vendredi 29 novembre 2013, à Bouaké. Mais très vite, il est trahi par ses propos qui suivent. «C’est vrai que j’ai rendu hommage aux jeunes qui ont pris les armes, au Nord, en 2002… Les gens peuvent estimer qu’il y a des injustices… mais cette situation nous a débarrassé d’un tyran », avoue-t-il, faisant allusion au président Laurent Gbagbo, son ennemi juré, renversé le 11 avril 2011 par l’armée française, l’Onuci et les rebelles pro-Oauattara. On ne peut faire de l’omelette sans casser les œufs, dit l’adage. Et la rébellion armée, qui a agi pour que Ouattara parvienne au pouvoir, a fait d’innombrables dégâts à Bouaké. Alassane Ouattara tente maladroitement de récuser les ignominies de ses poulains.

«Je condamne les atrocités qu’il y a eu dans le Gbêkê. Que cela ne se répète plus», lance-t-il à Sakassou. Localité où la rébellion a pillé en 2002 le palais du roi de Walèbo, Nanan Anougbré III. Qui fut chassé du royaume par les rebelles et mourut en exil en 2003 à la PISAM à Abidjan. Lors de son dernier meeting dans la ville de Bouaké, Alassane Dramane Ouattara, va verser, c’est le cas de le dire, de vraies larmes de crocodile. Devant un peuple baoulé qui, par la voix de Kouakou Abonouan, député de Brobo, lui demande fermement la reconstruction de leur région et le désarmement de ses hommes qui sèment toujours la terreur. «Les frères et les sœurs sont tombés à Bouaké, Yako, ifo…», reconnait Ouattara, visiblement semblant consolateur, dans un stade de Bouaké bourré de jeunes gens conditionnés, faisant du chahut à tout rompre.

Mais comment peut-on saluer la rébellion armée pour avoir tué dans une partie de la Côte d’Ivoire et se dire ému face aux atrocités causées par la même rébellion dans une autre partie du pays ? Pour sûr, le peuple baoulé qui n’est pas dupe s’est bien rendu compte de cette comédie révoltante qui lui a été servie durant cette visite d’Etat.

Félix Téha Dessrait dessrait@yahoo.fr Envoyé spécial dans le Gbêkê
Notre Voie

Titre: Le Journal de Connection
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