Côte d’Ivoire Bafing – feux de brousse, quelle politique de protection ?

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De décembre à mi-mars chaque année, l’harmattan souffle sur le nord de la Côte d’Ivoire. Les herbes deviennent sèches, et la brousse se transforme facilement en combustible en présence de la moindre étincelle. Dans la région du Bafing où la végétation est de type savane arborée dite zone pré-forestière semi-dénudée, les feux de brousse commencent en début du mois de décembre. Il n’est pas rare de voir de grandes flammes de loin comme de près en train de décimer le reste de la végétation qui y reste. Approchés le mardi 31 décembre 2013 pour savoir les mesures qu’ils prennent pour contrer le fléau, les services des Eaux et Forêts demeurent pantois. Que voulez-vous qu’on fasse quand on sait que l’Etat ivoirien lui-même n’en fait pas sa priorité, signale le Capitaine Silué Lamissa, chef du Cantonnement des Eaux et Forêts du département de Ouaninou. Au fait, le département comprend près de 100 villages. Comment sillonner cette zone vaste alors que les agents forestiers ne disposent d’aucun matériel roulant ni financier ? Pour sa part, le capitaine Kouamé de Touba soutient avoir misé sur la sensibilisation et les feux précoces de novembre. Ces feux ne sont pas dangereux comme ceux dits tardifs, explique-t-il. Dans cette région, la brousse est brûlée trois fois par an. De sorte que la végétation et le sol se dénudent et s’appauvrissent. Entre temps le comité national de lutte contre les feux de brousse est presqu’inaudible. Hormis le lancement de la campagne de lutte contre les feux de brousse récemment au centre du pays, aucun spot radio encore moins télé ne passe. Aucun soutien de sa part, même pas de réunions, témoigne le capitaine Silué. Lui qui pense que le désintérêt de l’Etat vis-à-vis des questions liées à la sauvegarde de la forêt est dû au fait que la Côte d’Ivoire dispose encore de ressources sylvicoles (10 millions d’hectares de forêt en 1960 il reste encore quelque 5 millions d’hectares aujourd’hui). Sinon au Mali et au Burkina-Faso, les autorités n’ont pas la même approche, compare-t-il. Concernant la chasse, le numéro 1 des Eaux et Forêt de Ouaninou est tout aussi amer : « Ici les chasseurs dits dozo circulent librement avec les fusils. Quand on en saisit, il se trouve quelque élu pour intervenir », se plaint M. Silué. Pire, la chasse se fait à visage découvert et sans limite. Les battues mettent en danger les gros gibiers comme les petits. Comme l’a martelé en novembre 2013 dans les colonnes de l’Intelligent d’Abidjan, l’Ambassadeur de Suisse en Côte d’Ivoire et qui remarque fort justement que la chasse est dite fermée en Côte d’Ivoire, alors qu’en réalité l’on tire sur tout animal qui bouge. C’est le lieu d’attirer l’attention des décideurs sur ces pratiques. Si la coupe des bois de vêne a pu être stoppée, les feux et la chasse peuvent l’être également. Leurs effets sont ; d’ordres écologiques, environnementales. Les feux provoquent aussi beaucoup d’incendies d’habitations et de biens voire de mort d’hommes.

Bayo Lynx, correspondant régional

L’Intelligent d’Abidjan

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