Côte d’Ivoire – Allassane Dramane Ouattara, le Front Populaire Ivoirien et le 11 avril 2011

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I – En ce jour de triste anniversaire, nous sommes de ceux qui refusent d’évoquer les images humiliantes de l’arrestation de Laurent Gbagbo de son visage tuméfié, de l’état pitoyable de son épouse et de ses collaborateurs. Ils étaient dénudés, son épouse hagard et hébétée fut violée plusieurs fois par les sbires d’Allassane Dramane Ouattara, les images de ce viole, circulent encore sur les téléphones portables. Tout cela reste encore dégradant et honteux pour nous tous. Il n’y a pas de quoi à être fier de la Côte d’Ivoire. Même si certains sont des aficionados d’Allassane Dramane Ouattara.

La présente contribution va nous laisser plus de questionnements que des réponses que nous exigeons des deux camps en présence. Ceux qui pensent que le vainqueur doit être toujours magnanime comme Saladin, doivent déchanter. Nous sommes dans le décor fantasmagorique de la Côte d’Ivoire, qui est une république cacaoyère qui a perdu sa raison et son vivre ensemble depuis belle lurette.

Tous les membres de la direction actuelle du front populaire ivoirien peuvent témoigner en toute lucidité que nous ne les avons jamais approché, ni sollicité quoi que ce soit auprès d’eux. Cela nous met très à l’aise pour exprimer sans retenus ce que nous pensons de l’immense catastrophe qui s’est abattue sur eux et leur famille politique.

Bien sûr que nous comprenons l’amertume qui est le leur en ces temps difficiles, mais trois ans après les évènements tragiques et sanglants que le pays à connu, nous sommes en droit de poser au refondateurs d’hier s’ils ont vraiment tiré les leçons de cette grande tragédie. Qui au demeurant a fait la part plus que belle à Allassane Dramane Ouattara et à ses alliés ?

Près de 100 000 ivoiriens sont morts dans les pogroms et une chasse à l’homme dans lesquels des femmes furent violées, des hommes furent égorgés comme du bétail, d’autres furent brûler vifs sur le bûcher de la haine interethniques. Sans parler des pillages qui ont mis de nombreux ivoiriens dans un dénuement extrême. On ne peut pas passer tout cela par perte et profit dans une sorte de règle comptable sans aucune explication.

Qu’est devenue la refondation depuis la date fatidique du 11 avril 2011 ? La prison, la remobilisation, des meetings, des retrouvailles et autres tournées dans le pays avec parfois des discours de menaces et autres projets de marches un peu partout dans un pays fragile, tout cela reste totalement insuffisant pour nous convaincre de la capacité de rebondir du front populaire ivoirien.

Nous ne sommes pas de ceux qui se réjouissent des malheurs de ce parti. Nous n’avons aucune envie de sarcasmes et de voyeurisme sur les difficultés et les risques qui pèsent chaque jour sur leur tête. Nous voulons chercher à comprendre le cauchemar psychiatrique d’un pays qui avait tout en sa possession pour réussir son destin et qui est aujourd’hui plongé dans un immense marécage dans lequel il a complètement perdu son âme.

Pour ceux qui comme nous ont fait depuis longtemps le choix de se tenir loin des partis politiques du marigot ivoirien, le miroir du FPI nous renvoie l’image d’un immense gâchis et d’un aveuglement que les ivoiriens ont payé au prix fort. De nombreuses questions sont restés sans réponses jusqu’à ce jour.

II – Les refondateurs et le quotidien des ivoiriens

Les refondateurs nous avaient promis d’organiser une vie de dignité chez nous. À travers l’organisation de notre propre activité de production pour bâtir une nation en notre faveur. Nous y avons cru et ils ne furent même pas capables de retirer les ordures ménagères de nos rues. Le district d’Abidjan et les mairies se disputaient comme des chiffonniers sur les compétences et le financement de la collecte des ordures qui pourrissaient sous nos yeux pendants des mois et des années.

La refondation nous avait promis de faire en sorte que la richesse nationale, déjà insuffisante, produite par la majorité de la population, ne soit plus accaparée par une minorité, dont le niveau de vie insulte la pauvreté croissante du malheureux peuple ivoirien.

Elle nous avait promis la fin du rackette, du tripatouillage, de la magouille politico affairiste, des surfacturations, des attributions de contrats d’Etat sans appels d’offres. Et pourtant le contrat avec l’opérateur SAGEM, avait été attribué sans appel d’offre. Les refondateurs se sont coupés du peuple qui les avait élus pour habiter le cite paradisiaque de l’île Boulay, ils ont fait étalage de résidences et de voitures luxueuses en peu de temps dans un pays où la majorité des citoyens ont de la peine à manger, n’était-ce pas une indécence qui frôle l’inconscience et trahit en même temps les idéaux de la refondation Gbagboïste qui nous promettait le paradis sur terre ?

Nous avons voulu croire que l’université sous le régime de la refondation sera un lieu de socialisation, un lieu de liberté, de formation et de diffusion du savoir, un lieu de promotion de la recherche scientifique et technique, elle fut malheureusement un stade d’affrontement, de conflits fratricides et autres combats sanglants à la machette où des bûchers d’inquisition y étaient élevés pour brûler ou tuer ceux qui avaient le malheur de penser autrement.

Les étudiants et les professeurs s’y rendaient la peur au ventre.

Quel est donc ce pays bizarre qui accepte de telles choses ? C’est ce qui explique que l’université et son campus, furent attaqués, pillés, dépouillés, saccagés et fermés par les dozos du nouveau régime pour servir d’exemple à tous ceux qui pensaient détenir le monopole de la violence sur ces lieux.

Les refondateurs sur le terrain de la gestion des ressources agricoles et financières pouvaient éviter à notre pays le minable laxisme l’amateurisme indigne de la bande de copains dans la gestion de la filière Café, cacao. Cela reste et demeure pour nous tous une gabegie impardonnable.

Ne valait-il pas mieux de restructurer la CAISTAB et utiliser son savoir faire que de créer cette structure de gestion, à la fois médiocre sans tête ni queue dans laquelle une secrétaire de direction s’est retrouvée au conseil d’administration non pas pour sa compétence mais pour sa proximité avec les refondateurs ?

Le plus humiliant et la plus humiliante des actions de la refondation, fut leurs mariages avec les petites filles, certains ont vite divorcé avec leur époux légitime pour vivre le parfait amour avec leur petite copine. Le président Gbagbo lui-même s’était prise une seconde épouse comme dans une pièce de théâtre. C’est ça la refondation patriotique pour laquelle on nous cassait les tympans avec les mots d’indépendance et de souveraineté nationale?

On se demande aujourd’hui où sont passés tous ces patriotes qui hier encore nous disaient qu’ils étaient les dépositaires patentés du nationalisme et du patriotisme sur terre ? Les femmes patriotes dont certaines se dénudaient et insultaient Dominique de Villepin, doivent se demander avec le temps si les actions de ce genre font avancer la cause d’un pays en souffrance devant un plus fort que soit ?

Pourquoi à par la Guinée, tous les voisins étaient contents des malheurs de la Côte d’Ivoire ?

Où sont-ils enfin tous ces militaires gbagboïstes, qui nous disaient hier que cette fois sera la bonne ?

Il faut à l’avenir éviter de donner à des honnêtes gens des rêves inaccessibles qui peuvent les conduire au naufrage si non au suicide collectif en toute bonne foi comme dans une secte où on meure pour le plaisir de suivre le gourou au paradis.

Finalement en politique comme ailleurs, il vaut mieux agir plutôt que de se livrer à la surenchère et à des déclarations fracassantes. Dans la vie politique, les équations et les enjeux changent chaque jour. Il faudra donc que tous ceux qui veulent faire de la politique sous nos cieux, s’éloignent des certitudes et de l’arrogance primaire pour retrouver un peu la modestie nécessaire pour reconstruire les pays déchirés dont nous sommes les fils.

Nous voulons pouvoir nous soigner chez nous quand nous sommes malades. Ainsi qu’avoir chez nous aussi une retraite digne de ce nom pour nos vieux jours, avoir des routes praticables en toutes saisons, pour relier nos grands centres urbains à notre arrière pays. Voilà des choses simples qui ne doivent pas être un rêve pour notre génération et qui peuvent se réaliser chez nous sans attendre Godeau. Nous ne demandons pas la lune, mais vivre dignement chez nous.

Quel est le résultat de toutes ces promesses de la refondation ? Bref, faire en sorte que dans son renouveau politique, économique, sociale et culturelle, la gestion des affaires publiques de la Côte d’Ivoire soit transparente et loin de l’opacité qui favorise la combine et les détournements massifs de l’argent public. Certains diront il y a eu la guerre et les moyens ont été utilisés pour défendre le pays. Mais à la fin pour quel résultat ?

C’est le résultat final qui compte quand on fait un bilan. Si les choix de la refondation ont conduit le pays dans l’impasse et au naufrage, ayons le courage de le dire clairement à nos frères et sœurs de la refondation patriotique frontiste et Gbagboïste, qui ont gouverné la Côte d’Ivoire, pour qu’ils fassent avec nous le constat de l’immense désastre que les ivoiriens n’ont pas encore fini de payer en vie humaine et matériel.

Nous avons voulu ici utiliser les instruments de l’histoire récente et douloureuse de la Côte d’Ivoire, pour aller vers notre frère le président Laurent Gbagbo et ses camarades de luttes, pour leur dire sans ambiguïté que le bilan des improvisations, des incohérences, des dissimulations, des reculades et des fuites en avant à ne plus en finir est aussi le bilan d’une catastrophe, d’un échec qui a laissé beaucoup d’ivoirien amers et hagards dans un cauchemar sans nom.

Le bilan global de cette grande aventure politique fait de haut et de bas ne pourra pas nier sa responsabilité et ceux des siens. N’ayant jamais mangé à la table du pouvoir politique et des refondateurs ivoiriens en particulier, nous sommes à l’aise pour le leur signifier sans nous gêner à l’heure du bilan.

III – Le FPI et l’exercice du pouvoir politique

À peine installé dans le fauteuil présidentiel que Laurent Gbagbo à du affronter le charnier de Yopougon. Que s’est-il passé réellement ? Qui sont ces personnes tuées par balle et jeter dans la nature sans sépultures ? Pourquoi toute la lumière n’a jusqu’ici pas été faite ? Les explications des uns et des autres ne nous ont pas convaincus au point ou le charnier de Yopougon reste quatorze ans après un mystère pour beaucoup d’entre nous.

Nous pouvons aussi reprocher au pouvoir FPI, cette sorte de naïveté qui lui faisait croire que les forces sanglantes et tous ceux qui lui disait qu’ils n’allaient pas attendre 2005 pour arriver au pouvoir n’avaient aucunes assises et qu’il pouvait dormir tranquillement sur ses deux oreilles dans le palais présidentiel. Ce fut une erreur politique monumentale.

Pourquoi le Président Laurent Gbagbo, n’avait-il pas sécurisé les frontières de la Côte d’Ivoire dès le début de son mandat ? Le président du Burkina Faso, le Capitaine Blaise Compaoré, nous a dit avoir averti le président ivoirien de la présence, dans son pays de déserteurs de l’armée ivoirienne, pourquoi rien n’a été fait pour les réintégrer ? L’armée ivoirienne était dans un dénuement total, y compris les munitions au moment de l’attaque du pays dans la nuit douloureuse du 19 septembre 2002.

Le président ivoirien de l’époque, connaissait-il la réalité de cette situation ? Et si oui qu’a-t-il fait ? Car à ce niveau de responsabilité il ne peut pas nous dire qu’il ne savait pas. Car ce serait beaucoup plus grave d’ajouter la stupidité à l’irresponsabilité. Le Président de la République n’est-il pas le chef des armées et le garant de l’intégrité territorial du pays ? Tous les ivoiriens cherchent aujourd’hui encore des réponses à ces questions de simple bon sens.

Tous nos morts nous interpellent pour que le Président de la République de l’époque et ses amis frondeurs, frontistes et refondateurs expliquent aux ivoiriens cette naïveté qui conduit à l’irresponsabilité de laisser l’armée d’un pays dans l’incapacité de le défendre face à une rébellion qui conduira à la partition de notre pays, pour finalement faire de Soro Guillaume, le Premier ministre de la Côte d’Ivoire. C’est un pays affaibli et à plat ventre qui a finalement donné une légitimité à la rébellion. Voilà une situation choquante, inacceptable et surtout impardonnable au FPI et à celui qui était son président, le Pr. Koudou Laurent Gbagbo.

Pourquoi, c’est après l’attaque des rebelles que les refondateurs ont commencé à courir à droite à gauche et dans tous les sens comme des gamins pour acheter des armes au prix fort, car le marchand d’armes qui sait que tu es dans l’urgence du besoin te vend toujours au double du prix du marché ?

Cette imprévoyance de vouloir refonder un pays et une société humaine sans la moindre capacité de la défendre physiquement est non seulement une inconscience mais aussi l’une des aberrations de cette refondation frontiste et Gbagboïste qui a fait le lit de sa propre déchéance.

Nous sommes de ceux qui ont dénoncé l’ivoirité comme un venin mortel dans le corps social de la nation ivoirienne, car ce concept politique maudit a mis le feu à la maison commune. Le silence des refondateurs, qui ne l’on pas condamné fermement, et qui ont semblés le reprendre à leur propre compte, a considérablement terni l’image de notre pays et du régime frontiste de la refondation. Dès lors que cela ne venait pas d’eux en le rejetant publiquement, ils auraient rendu un immense service moral à la nation et nous regrettons que cela ne fût pas fait en son temps.

– L’une des grandes questions que nous nous posons aujourd’hui encore, est de savoir s’il était vraiment utile de rompre les équilibres fragiles de la nation pour promouvoir une identité nationale ivoirienne ou ivoiritaire? Quel sens donner au silence du FPI devant les tracasseries administratives dont étaient victimes des ivoiriens originaires du nord de la Côte d’Ivoire ?

– N’était-il pas plus simple de poser le problème de la nationalité et de le résoudre dans un dialogue national utile pour que les conditions d’attribution de la nationalité ne conduisent pas le pays à une guerre fratricide et inutile ?

– Les concours d’entrées à l’ENA, qui se vendent et s’achètent à la vue et au su de tous au point ou le président Gbagbo, est allé lui-même sur les lieux pour dénoncer cette forfaiture. Ne pouvait-il pas diligenter une enquête et arrêter tous ces truands pour les livrer à la justice ?

– Les concours de l’école de police ou les 75% des candidats admis appartiennent curieusement au groupe ethnique bété est sous nos yeux pour étaler les turpitudes d’une refondation atteinte par cette maladie égoïste et ethnocentriste que nous avons reproché en son temps au PDCI-RDA.

– Pourquoi n’avoir pas renégocié en douceur les accords de coopération avec la France au lieu d’une attaque frontale avec un adversaire dont on connaît la capacité de nuisance ?

– Pourquoi n’avoir pas trouvé un terrain d’entente avec le PDCI-RDA, dans une alliance nationale qui aurait pu ouvrir les portes d’un compromis historique de gouvernance pour sauver l’honneur et la dignité des ivoiriens aujourd’hui amers et déçus de leur propre pays sous occupation ?

– Concernant les déchets toxiques. C’est quand même incroyable que ce soit en Côte d’ Ivoire qu’un bateau que personne ne voulait dans son port arrive à Abidjan pour y déverser son poison pour contaminer et tuer les ivoiriens dans un laisser faire total des autorités.

– Nous trouvons choquant le fait que jusqu’aujourd’hui, on ne sait pas encore avec exactitude qui est le propriétaire de la société Tommy, qui était le destinataire abidjanais des déchets toxiques, c’est quand même incroyable. Quel est donc ce pays bizarre où on peut aller déverser du poison et tuer gratuitement des familles entières ?

– Est-ce de la négligence, de la naïveté ou alors de l’inconscience ? Les refondateur doivent chercher eux mêmes les réponses qui conviennent pour expliquer cette situation paradoxale qui a terni une bonne partie de leur crédibilité politique au près de nos populations.

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IV – Allassane Dramane Ouattara et les refondateurs

Allassane Ouattara fonctionne exactement comme un chef de gang ou de cartel à Medellin, à Calis ou à Tijuana. La grande erreur du front populaire ivoirien est qu’il n’y a pas dans sa direction actuelle une seule personne capable de comprendre la logique de fonctionnement, moral, psychique et psychologique du président actuel de la Côte d’Ivoire Allassane Dramane Ouattara. Les gens du FPI, pensent que la guerre est finie, on tourne la page et on passe à autre chose.

Non, dans la logique du pouvoir actuel, la guerre n’est pas du tout finie.

Les refondateurs sont les ennemis mortels du système Ouattara. Au contraire nous ne sommes qu’au début de la guerre c’est le sentiment du clan Ouattara. C’est justement pourquoi la réconciliation nationale est torpillée et inopérante. Le projet FPI de faire descendre les ivoiriens dans la rue n’impressionne pas du tout Allassane Dramane Ouattra. Il a le soutien de la France, il n’a pas désarmé ses Dozos, ses Gogos et autres zozos. Il a les FRCI à sa disposition ainsi que le PDCI, grabataire et moribond de service.

Il n’organisera pas des élections transparentes pour permettre à des refondateurs de revenir au pouvoir. Il ne veut pas accepter ce qu’avait accepté Laurent Gbagbo pour son grand malheur. La CEI, sera à dominance nordiste et sera présidé par les mêmes c’est-à-dire la grande entreprise anti refondateurs des Koné, Coulibaly, Bakayoko et compagnie.

– Concernant les comptes bloqués, les gens du FPI doivent réfléchir une seconde pour comprendre que ceux qui ont deux millions ou cinq millions auront leur comptes débloqués. Mais ceux qui ont deux cents trois cent millions et plus ne verront plus la couleur de leur argent. – Les exilés, Allassane Ouattara et son Gouvernement ont lancé des appels, celui qui veut revenir au pays est libre celui qui veut y rester doit résoudre son propre problème là ou il se trouve, c’est son choix et cela n’intéresse pas l’Etat de Côte d’Ivoire actuel.

– La Côte d’Ivoire organisera des élections en novembre 2015, celui qui veut participer est libre celui qui ne veut pas doit rester dans son coin il n’a aucun droit d’opposant après avoir refusé d’aller aux élections, le système Ouattara est ainsi.

– Il n’y aura pas de financement de l’état aux partis politiques ceux qui veulent participer aux élections doivent avoir leurs propres financements. Leurs comptes bloqués a pour but de les mettre dans le dénuement et dans l’incapacité de la compétition électorale avec les forces en présence. Il sont hors du jeux. Leurs petites protestations ne serviront à rien. La Côte d’Ivoire appartient aux nordistes, point barre.

– Et malheur aux gens du FPI s’ils s’amusent à déclencher une épreuve de force, le pouvoir sera sans pitié et cette fois il n’y aura pas de prisonniers qui sortiront des prisons pour jouer aux héros. Des kalachnikovs ont été distribuées au peuple nordiste qui attend avec impatience les gesticulations et autres manifestations des gbagboïstes, pour solder les derniers comptes.

– De la réconciliation nationale, n’en parlons même pas. Si tu es au pouvoir que tu sais que ceux qui sont en face ne recherchent que ta mort et celle des tiens, tu ne te réconcilie pas avec eux. Réconcilier c’est mettre des forces antagonistes ensemble et en harmonie. Cela est-il possible dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui ? les rêveurs du FPI doivent trouver la réponse eux-mêmes ici bas sans aller sur la lune.

– Pour en finir avec eux, tu les persécutes pour tuer en eux toute envie d’approcher le pouvoir en tant qu’instrument de gouvernance. Au besoin tu procèdes à des enlèvements, à des assassinats ciblés, à des emprisonnements, tu envoies des loubards saboter leurs meetings en créant un climat de peur et de violence qui les empêche d’exister en tant que parti politique.

– Tu organises des cambriolages et des braquages à leur domicile et ils verront eux même qu’ils ne sont plus rien dans leur propre pays c’est amer et désabusés qu’ils verront eux même que le tour est joué. Voilà la logique du RDR. C’est comme une équipe de football qui mène par un à zéro à deux minutes de la fin du match. Il dégage à tout vent empêchant l’adversaire de jouer.

– C’est exactement ce que Mobutu avait fait une fois le président du MNC, le Mouvement national congolais, Patrice Lumumba arrêté déporté et tué au Katanga. La répression féroce n’avait d’autre but que de pousser les partisans de Lumumba à l’exil et ce qui restait du MNC, pouvait vivre au pays mais la tête basse pendant des décennies. Tel est le destin qu’Allassane Dramane Ouattara a préparé pour les refondateurs discoureurs d’aujourd’hui.

– C’est parce que le FPI, pense qu’Allassane Ouattara et le RDR, vont agir comme Gbagbo que les refondateurs sont dans les sables mouvants de leurs propres impasses. Ils veulent ceux-ci ou cela. Ils pensent tous que ceux qui sont au pouvoir vont leur donner des gages de sécurité, d’une place d’opposant et les laisser libres dans un pays qui connaît leur capacité de nuisance.

– Allassane Ouattara n’est pas Félix Houphouët-Boigny, ni Robert Guei, ni Gbagbo Laurent encore très moins Henri Konan Bédié, son allié de circonstance. Bizarrement et cela peut étonner nos lecteurs. Allassane Ouattara respecte par principe le FPI, car malgré toutes les souffrances endurées il y a encore des ivoiriens qui se réclament de ce parti. Tandis qu’il méprise royalement le PDCI, qu’il a pu avoir à moindre frais avec quelques nominations et des strapontins ministériels.

Tel est l’état d’esprit, psychique et psychologique de l’anti refondation qu’est Allassane Dramane Ouattara à la veille des prochaines élections présidentielles ivoiriennes de novembre 2015 dont il est déjà candidat.

V – La grande leçon de Ouattara au FPI et à sa refondation

Si nous devons tirer une seule leçon de l’échec et de la liquidation de la refondation, c’est bizarrement Allassane Dramane Ouattara qui nous la donne. Ne jamais transiger sur l’essentiel, être patient avec un adversaire qui se croit malin, jouer le même jeu que lui et de jeux en jeux l’amener à croire que vous êtes d’accord avec lui et exploiter sa propre incohérence au dernier moment pour le surprendre dans sa tanière et le faire prisonnier de son propre jeu.

Cette tactique faite de trahisons, de mésalliance, d’alliances internes et externes fut utilisée avec succès par le capitaine Henri Eugène Gouraud, par un matin de brouillard, il était 05h30 le lundi 19 septembre 1898 à Guélémou pendant la capture de l’Empereur du Wassoulou, l’Almamy Samory Touré.

Avoir toujours l’ancienne puissance colonisatrice avec soit et dans son jeu, avoir l’ONUCI et la communauté internationale avec soit dans une épreuve de force à l’intérieur de ton propre pays. Ce fut aussi la leçon du Général Yakubu Gown à Odumegu Emeka Ojukuw, pendant la grande tragédie de la guerre du Biafra du 06 juillet 1967 au 13 janvier 1970.

Dans ce jeu, il faut avoir des alliances à l’intérieur comme à l’extérieur. Il faut avoir le soutien des pays voisins et une rébellion armée toute acquise à ta cause, car les petits patriotes vociférateurs aux mains nues, ne te serviront à rien quand viendra le temps des armes. Les dozos et les zozos sont plus efficaces que cela.

Voilà la grande leçon de réal-politique qu’Allassane Dramane Ouattara donne au FPI, en ces temps d’amertumes et de tristesse à l’occasion de l’anniversaire de l’arrestation du chef de la refondation patriotique ivoirienne, le Pr. Koudou Laurent Gbagbo

VI – Postulat de conclusion générale

Il n’y a pas d’autres solutions pour celui qui veut garder l’estime de lui-même que de s’éloigner des politiciens ivoiriens. Nous voyons aujourd’hui des gens qui étaient puissants sous le régime de l’éphémère Henri Konan Bédié, qui rasent aujourd’hui les murs et pourtant hier ils étaient les dépositaires de l’ivoirité et de la volonté de Dieu sur terre.

En ce qui concerne la refondation aujourd’hui à la croisée des chemins. Nous ne pouvons que rappeler ici le manifeste de son courant révolutionnaire qui vient de naître de ses propres entrailles. Qui dénonce « la gabegie, la méchanceté et l’égoïsme exacerbés, le clientélisme, l’indiscipline, le copinage, la non-écoute de la base militante, le mépris tout court du pauvre par une partie de la classe dirigeante du FPI a été monnaie courante au cours du règne de la refondation. » En un mot le socialisme bourgeois avait pris le pas sur la sociale démocratie humaniste.

La leçon est sous nos yeux, c’est d’une autocritique sans complaisance que nous attendons des refondateurs et de tous ceux qui ont exercé le pouvoir pour le perdre. Allassane Ouattara, lui veut garder le pouvoir pour lui et son clan. Avec lui les rencontres avec l’opposition, un forum national, une réconciliation nationale, tout cela est une perte de temps.

Il veut montrer à Gbagbo et compagnie que c’est lui le plus fort. Et que tous ceux qui disaient hier qu’il était burkinabé sont des gens qui après toute honte bue viendront inlassablement s’agenouiller devant lui pour lui manger dans les mains comme des petits chiots en cours de sevrage.

Il n’y a pas longtemps une radio étrangère demanda à l’ivoiro-pessimiste intransigeant et à l’observateur attentif de la vie politiquer ivoirienne que nous sommes ce que nous pensons d’Allassane Ouattara ? Notre réponse était toute prête, car en réalité deux guerres étaient menées simultanément en Côte d’Ivoire : la première pour assurer la présence des nordistes aux commandes du pouvoir au pays des éléphants. En tant que groupe ethnique religieux et régional affilié à la France.

La deuxième pour assurer le maintien d’Allassane Dramane Ouattarta et de son clan au pouvoir pendant mille ans comme le voulait le troisième Reich dans l’Allemagne d’hier. L’erreur de Dramane Ouattara, qui sera fatale pour lui et les siens. C’est d’avoir donné la priorité à la deuxième dans un pays fortement imbriqué avec un nord pauvre et un sud qui n’a pas besoin du nord pour vivre.

En laissant son ambition personnelle et les intérêts de ses maitres français venir se greffer sur les frustrations ethniques légitimes des nordistes ivoiriens il commet la troisième plus grande erreur politique de sa vie. La première ayant été son appel à voter oui au référendum constitutionnel d’août 2000. La seconde était le refus de son parti de participer aux législatives ivoirienne du 10 décembre 2000. La mixture qui en est résulté n’a aujourd’hui ni pureté, ni le bon sens et la raison nécessaires aux gens du nord de fonder une Côte d’ivoire digne, prospère et paisible avec les autres ivoiriens dans cette Afrique de l’Ouest infestée de chacals, de hyènes et de charognards

Rien n’est définitivement gagné, rien n’est définitivement perdu, pour les uns et les autres. Le pays existe encore, les fonctionnaires vont au travail, les footballeurs jouent au ballons. La police fait de son mieux, les coupeurs de routes ont la part belle dans un pays qui a désarmé sa propre gendarmerie. Les hôpitaux sont des mouroirs, les écoles sont des dépotoirs, les universités n’ont même plus de bibliothèques, les amphithéâtres sont bondés et sans micro.

Le musé national et Les archives nationales furent pillés et leur contenu fut transportés dans des pays voisins heureux et fiers de participer à la bamboula sur les ruines de ce qui reste du pays des éléphants. Les naïfs pensaient que puisse qu’on a tout détruit ce qui reste du pays vivra en paix. C’est mal connaître ceux qui veulent dépecer la Côte d’Ivoire.

Ils n’ont pas de forêts, ils en ont eu à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Et maintenant ils veulent la mer pour achever la fusion qui rendra les ivoiriens dépendant d’eux pour en finir avec la suffisance qui est la leur depuis les indépendances africaines. Les faits sont têtus, disait hier encore notre frère le président rwandais Paul Kagamé. Ce qui nous renvois au passé douloureux des ivoiriens

Mesdames et Messieurs, le temps qui est passé est passé, seul l’avenir compte pour nous tous, c’est parce que nous voulons compter dans l’avènement des temps nouveaux que nous nous devons de faire aujourd’hui des choix d’avenir en sortant définitivement du mensonge, de la violence gratuite, de la méchanceté criminelle et du rattrapage ethno tribal comme mode de gouvernance.

C’est justement en pariant sur l’avenir que nous disons ici à la suite de notre maître à tous le Pr. Joseph Ki-Zerbo que :
« Seul l’avenir est grand, parce qu’il est avenir, nous pouvons l’invoquer, nous pouvons le convoquer, nous pouvons le domestiquer, comme une bête féroce qui vient vers nous. »
Tel était le sens de notre contribution sur la nécessaire réorientation de la vie politique ivoirienne afin que le pouvoir soit un service au bénéfice des ivoiriens et non le contraire. En ce jour de triste anniversaire ou notre pays a profondément étalé sa division et sa fracture politique.
Merci de votre aimable attention.

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Tel. 0041792465353
Lugano (Suisse)
Mail: nicolasnzi@bluewin.ch

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