Côte d’Ivoire démolition musclée de l’ex-Cité RAN – le maire Aby Raoul nie toute responsabilité (Marcory)

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Depuis le vendredi 11 avril 2014, la cité ex-Cité RAN sise à Marcory Zone 4, plus connue sous le nom de PK6 a été rasée.

Face à cette situation dramatique, où ce sont 41 familles qui vivent sans abri, dans un communiqué de presse dont nous avons reçu copie, le maire de la commune de Marcory, Aby Raoul «n’est pas resté indifférent». «Dès les premières heures, le Maire Aby Raoul a offert la somme de trois millions (3 000 000) FCFA aux déguerpis, afin de parer à toute situation urgente. En plus de cette aide, les jours suivants soit le vendredi précédant la fête de Pâques, le Premier Magistrat de la commune a remis successivement les sommes d’un million (1 000 000) FCFA et de cinq cent mille (500 000) FCFA destinés là aux enfants de ladite cité recasés dans une église voisine. Soit un total de quatre millions cinq cent mille (4 500 000) FCFA dégagés par le Maire pour soutenir les sinistrés,» indique d’entrée le communiqué de presse de la Direction de Communication.

Les faits selon la Direction de communication du maire
En effet, le déguerpissement des populations de l’ex- cité Ran fait suite à une affaire qui oppose les résidents de ce quartier à un opérateur économique, représenté par Fouad Omais. Une affaire qui, selon le communiqué «date de 2007, donc bien avant l’élection du maire Aby Raoul. Maire depuis moins d’un an, il a trouvé ce dossier ouvert, mais s’en est saisi automatiquement » . C’est pourquoi à en croire la Direction de communication du maire, «il s’était rendu déjà à la Cité RAN le 30 janvier 2014, à l’écoute des populations avec quelques adjoints afin de comprendre la situation. Le maire a alors signifié aux résidents de l’ex Cité RAN que selon un document à lui présenté ce jour là, il lui serait difficile en tant que représentant légal de l’Etat d’aller à l’encontre d’une décision de justice.»

Concernant sa prise de décision à certaines rencontres avec les victimes et l’opérateur économique Fouad Omaïs, la réponse coule de source : «L’acquéreur dispose donc de documents prouvant qu’il a acheté, en novembre 2010. Outre cela, le conflit a conduit à un procès dans lequel la justice ivoirienne lui a donné raison. Des échanges entre le maire et les résidents de l’ex Cité RAN en janvier 2014, il est ressorti que certains propriétaires avaient déjà perçu un dédommagement de la part des acquéreurs, chose qui complique la tâche de la mairie dans son souci de trouver une solution collective au problème. Pis, l’acquéreur a en sa possession un document le prouvant. »

Par conséquent, le premier magistrat de la commune qui, tout en travaillant pour le bien-être de ses administrés et ne pouvant aller contre les décisions de l’Etat de Côte d’Ivoire, a préféré, judicieusement, « jouer la carte de la négociation ». «Une négociation qui a pris du plomb dans l’aile, lorsqu’en l’absence du maire alors en mission en France, les habitations de l’ex-Cité RAN ont été détruites en présence de forces de l’ordre et d’huissiers. Le Maire Aby Raoul a donc écourté son voyage pour être aux côtés de ces sinistrés et rechercher, en même temps, les solutions idoines à même de les soulager. C’est dans cette dynamique que le Premier Magistrat de la commune a dégagé des moyens financiers pour permettre à ces populations de résoudre les premières difficultés », soutient le communiqué.

Des actions pour régler définitivement le problème
Depuis son retour, le maire Aby Raoul, dans un rôle de facilitateur, multiplie les rencontres avec les différentes parties pour une meilleure issue à ce conflit. Et les négociations avancent bien dans l’intérêt de toutes les parties. «C’est le lieu d’insister que dans cette affaire, sont engagés certes Fouad Omais et des populations de Marcory mais aussi l’Etat de Côte d’Ivoire qui à travers la SOGEPIE et le pouvoir judicaire, s’est déjà prononcé. Le maire Aby Raoul, fut-il Premier Magistrat de la commune, ne peut donc pas aller contre une décision de l’Etat, » soutient la Directrice de la Communication, Marie Gisèle N’Guessan ajoutant par ailleurs avant de conclure, « en plus de travailler pour le bien-être de ses administrés, le maire d’une commune a également pour rôle d’œuvrer à la bonne marche de l’Etat. Cela dit, dans cette affaire, la seule voie qui s’est présentée au Premier Magistrat de Marcory, pour une bonne solution idoine, est celle de la négociation. Une voie déjà empruntée par le Maire Aby Raoul. Qui, depuis plusieurs jours, ne ménage aucun effort pour permettre dans un bref délai aux différentes familles de l’ex-Cité RAN d’avoir un toit pour se loger. »
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Des questions à élucider
Cette démolition s’est faite non seulement en l’absence du maire, Aby Raoul mais « il n’a pas été informé ». Est-ce un avis de déguerpissement ou de démolition d’un juge? Comment un opérateur économique qui a «tout le droit de son côté» dit-on, peut-il agir dans une telle clandestinité en choisissant de réaliser son forfait « entre 4 et 5 heures du matin » ? Pourquoi, l’huissier s’est-il fait accompagner outre les forces légales (policiers et gendarmes) d’une «cinquantaine de loubards» qui, selon les sinistrés ont « pillé et volé » ? De quel droit ces forces ont-elles usé à l’effet de démolir 41 maisons au petit-matin ? Les institutions de l’Etat ont-elles bien fonctionnés ? Pourquoi ce mutisme de l’Etat autour de cette affaire où plus 41 maisons ont été rasées, alors qu’il est de plus en plus question « d’un Ivoirien, un toit« ? A quel jeu trouble joue la SIPF qui a «la gestion des biens immobiliers de l’ex-cité Ran Marcory Zone 4″? Les prochains jours nous situeront. Affaire à suivre….

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