Malédiction et aveuglement politique dans la France contemporaine

Par Dr. Serge-Nicolas NZI

La brutalité du gouvernement Français à l’égard des Roms, la menace d’expulsion et de déchéance de la nationalité française à l’encontre des personnes d’origine étrangère qui contreviendraient aux lois françaises, font aujourd’hui des vagues et divisent l’opinion, en pour ou contre le gaillard de l’Elysée, Nicolas Sarkozy, l’homme qui avait dit à Dakar le 27 février 2007, que l’homme africain n’est pas suffisamment entré dans l’histoire.

L’incohérence intellectuelle et la xénophobie d’Etat est en marche au sommet de la France.

Le sage Hamadou Hampaté Bâ, nous avait dit un jour, que : << lorsque Dieu le très haut veut punir un peuple, il favorise l’émergence d’un bouffon à sa tête. >> dans la réalité plus un pays se croit grand, plus le risque d’avoir un farceur comme chef de son exécutif devient bien réel.

Richard Nixon, dans l’Amérique des années 1972 et 1974, représente l’exemple typique de comment un truand, tout en cachant bien sa vraie nature et en embrouillant savamment les électeurs, peut accéder facilement au pouvoir dans une grande démocratie.

Les italiens ont bien eu le Duce Benito Mussolini, les Allemands on eu le Fureur Adolphe Hitler, l’Espagne a eu le Caudillo Francisco Franco, les portugais ont eu Antonio de Oliveira Salazar, tandis que 1967 donnait à la Grèce, pays inventeur de la démocratie l’occasion de sombrer à son tour dans l’obscurantisme de la dictature des colonels de Georges Papadhópoulos.

La liste est trop longue et il nous manquera même l’espace pour évoquer tous ces hommes maudits qui ont plongé leur propre peuple dans des souffrances atroces. De Staline à Ceausescu en passant par les Mobutu et autres Pinochet. Au nord comme au sud de notre planète, chaque peuple porte encore en lui son amertume et les douleurs de ses propres désillusions sur le chemin de la construction d’une société juste et vivable pour tous.

Le cas de la France, reste pour nous tous un cas d’école. Car les français continuent de se frapper la poitrine et de se gargariser à gorge déployée à la face du monde, pour dire que leur pays est la patrie des droits de l’homme. Essayons ici de jeter un coup d’œil dans le placard plein de squelettes et dans les nombreuses casseroles que la France traîne à son cou, pour comprendre la nature des hommes qui ont été au cœur de son histoire. De ces aveuglements politiques et surtout de la malédiction qui accompagnent ce pays dans la mare boueuse de son destin tragique.

Le pays de la capitulation et de la collaboration

L’aveuglement comme malédiction politique, commence en France par la capitulation de Munich, du 29 au 30 septembre 1938. Capitulation des démocraties libérales Françaises et britanniques, qui au prix d’un immense reniement de soit ont permis à Hitler de satisfaire à ses premières ambitions territoriales sur la Tchécoslovaquie.

Pour nous les Africains, ces accords sont synonymes de trahison et surtout de démission des démocraties face au fascisme. Et pourtant le signataire de Munich, le président du conseil français, Edouard Daladier, sera accueilli en héro à l’aéroport du Bourget à Paris au lendemain des scandaleux accords de Munich, qui loin de régler les problèmes, n’ont été qu’un sursis annonciateur de l’engrenage de la seconde guerre mondiale.

Munich fut dans ce sens, l’histoire d’une cécité politique et d’un aveuglement sans nom de la part d’un gouvernement qui pensait qu’on pouvait résoudre des problèmes aussi graves par la reculade, le reniement de la parole donnée et la perte de l’estime de soit.

Dans ce pays bizarre ou la reculade est une seconde nature en juin 1940, la France est occupée. Son armée s’est liquéfiée. Elle signera par la main du Maréchal de la capitulation, Philippe Pétain l’amnistie face aux allemands le 22 juin 1940. Après toute honte bue, elle aura même recours aux Africains pour défendre et sauver le peu de dignité qui lui restait.

Bizarrement, par une sorte d’amnésie et une cécité mentale sans nom, la France attendra 65 ans après la guerre, pour reconnaître simplement l’égalité de traitement des pensions militaires entre les anciens combattants africains et leurs collègues Français. N’est-il pas méchant de laisser mourir les trois quarts des anciens combattants africains avant de proclamer cette égalité de traitement urbi et orbi ?

Mais le pire est devant. Le sort que la soit disante patrie des droits de l’homme avait réservé aux juifs, fut à la fois triste, injuste et indigne de cette nation qui aujourd’hui encore croit être une grande puissance. En réalité la France est une ancienne puissance, elle occupe aujourd’hui une position moyenne dans les relations internationales. Exactement comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal.

La France porte encore en elle une bonne dose de méchanceté criminelle, qui nous fait dire ici qu’elle ne sera jamais une grande nation. Les grandes nations sont celles qui dans les heures sombres de l’humanité ont su adopter une position humaine et morale face à la détresse des hommes.

Hier les Juifs aujourd’hui les Roms

Au-delà de la guerre de Sarkozy contre les roms, des menaces pointent contre la nationalité des arabes et des africains fraîchement naturalisés en France.

Au-delà des enseignements que chacun de nous pourra tirer de cet épisode douloureux de l’histoire de France, nous voulons simplement rappeler les souffrances horribles et le désarroi que provoquèrent les lois anti-juives du gouvernement de Vichy.

Le port de l’étoile jaune par les juifs de France dont la plupart avaient la nationalité Française. La radiation des avocats juifs du Barreau, des professeurs, des magistrats, des officiers juifs, radiés de l’armée et autres fonctionnaires juifs de la grande administration publique française, qui ne pouvaient plus exercer leur métier. Ne parlons même pas des architectes, des médecins, des dentistes, obligés de fermer leurs cabinets.

Les dénonciations des juifs par les français de souche, la loi sur l’aryanisation des entreprises qui obligeait les juifs à vendre leurs entreprises à des français de souche pour une bouchée de pain. N’oublions pas les rafles entre trois heures et quatre heures du matin.

Les séparations douloureuses des familles. Les hommes, les femmes et les enfants en pleure devant une police française impassible. Le camp d’internement de Drancy qui déporta à lui tout seul 40 450 juifs, les wagons à bestiaux et la déportation sans eau ni nourriture dans les abominables camps de la mort avec la shoah pour couronnement.

Xavier Vallat, avocat et député de l’extrême droite française, antisémite notoire, qui sera nommé en 1941 commissaire aux questions juives du gouvernement de Vichy. Ecrira dans un journal cette phrase terrible
<< je suis anti-juif parce que xénophobe >> il avait fait scandale en attaquant Léon Blum, devenu président du conseil, le 06 juin 1936 à la tribune de la chambre des députés : << pour la première fois, ce vieux pays gallo-romain va être gouverné par un juif. >>

Dans un pays organisé qui se respecte, c’est après la naissance d’un foyer de tension que l’Etat intervient avec tous ses moyens, pour ramener le calme et favoriser la coexistence à l’intérieur de la communauté nationale. En France, c’est souvent le contraire. On utilise les moyens de l’Etat pour nuire et faire du mal à ses propres compatriotes, parce qu’ils sont de races ou de religions différentes.

Voilà le vrai visage de la France, qui accompagne le constat douloureux selon lequel chez les français, ce sont les agissements de l’Etat et de ses dirigeants politiques, qui entretiennent et alimentent les antagonismes entre français de souche et d’origine étrangère. Curieux destin pour cette France, qui se prétend aujourd’hui encore être porteuse des Lumières de la liberté, de l’égalité et de la vraie fraternité !

Les lois et mesures anti-juives de Vichy étaient nous dit-on dictées par l’occupant allemand, faisons semblant d’y croire, même si nous savons que dans plusieurs cas le gouvernement de la capitulation et de la collaboration avait brillé par son zèle pour devancer même les désires de l’occupant nazi.

Mais alors, comment comprendre aujourd’hui que dans cette France en paix et bien pensante de Nicolas Sarkozy, le président de la République puisse menacer une partie de la communauté nationale de retrait de sa nationalité ?
La France renoue avec son passé comme avant 1789.
D’un côté, des nobles au sang bleu héritiers des guerriers francs, et de l’autre le tiers état descendant des plèbes gauloises. Ils y aura donc par loi en France des français à part entière de catégorie A et des français en demi-teinte catégorie B, si non le français basané ou ciré catégorie C. ainsi deux ou trois français ayant commis les mêmes délits n’auront pas la même peine dans le même tribunal. C’est cela le racisme et la xénophobie d’Etat.

La politique, c’est aussi la concertation pour trouver des solutions durables aux problèmes communs du vivre ensemble dans les sociétés humaines. Ce n’est pas de l’opportunisme tous les jours et à tout bout de champs. De nos jours, seul un cerveau malade est incapable de comprendre qu’un pays ne peut pas renier une partie de sa propre population sans se renier lui-même.
Hier les juifs, aujourd’hui les roms, demain les arabes, après demain les noirs. Nous sommes persuadés que l’idée de la pureté raciale sera à l’ordre du jour dans la France bien pensante. Telle est la vraie nature de la France, puisse que les médias à la solde du sarkozysme triomphant nous disent que 70% des français sont favorables à cette mesure. L’expulsion brutale et arrogante des roms est aussi appréciée par plus près de 60% des Français, nous disent les sondages de la presse de connivence très proche du palais de l’Elysée.

Dr. Serge-Nicolas NZI

Les aveuglements d’Algérie et la guerre d’Indochine

L’histoire de France est un long chapelet d’aveuglements, d’ignorances, d’arrogances mal placées de reniements des valeurs de l’époque des lumières qui sonnent aujourd’hui comme une malédiction héréditaire continuelle que la France traîne comme un boulet à ses pieds.
Le premier acte d’aveuglement de la France officielle a eu lieu, le 8 mai 1945, le jour même de la capitulation allemande. Ce jour sanglant des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, dans l’Est algérien, dans le département de constantine. Les autochtones d’Algérie décident de profiter de la célébration de la fin de la guerre pour rappeler leur revendications nationalistes, le drapeau algérien apparaît dans la foule d’une manifestation qui se voulait pacifique et la police tire. C’est l’émeute, l’aviation française sera solliciter pour pacifier la région. Les service secrets américains qui étaient très présents à cette époque sur les lieux nous parlent de 17 000 morts et 20 000 blessés.

Le gouvernement algérien parle de 45 000 morts et la France comme d’habitude pour minimiser sa responsabilité sanguinaire parle de 2 500 morts une guerre des chiffres qui n’honore pas un pays qui a connu la guerre et l’occupation allemande et qui aurait du prêter une oreille attentive aux revendications des nationalistes algériens et aux principes même de sa propre révolution sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

L’Algérie étaient un département français, mais les autochtones d’Algérie n’avaient pas la nationalité Française. 1 250 000 blancs avaient droit à tout y compris les meilleures terres cultivables. Quand dix millions d’algériens de souche vivaient dans la misère. Comment la France bien pensante avait-elle pu croire qu’une telle situation pouvait perdurer à l’infinie?

C’est cette cécité mentale doublée d’une myopie politique sans nom qui conduira la France entière à la déchirure de la guerre d’Algérie qu’elle a perdue entre le 1er novembre 1954 et le 2 juillet 1962, malgré son aviation et ses 400 000 hommes sur place. Nous renvoyons tranquillement nos contradicteurs pour plus d’informations, aux accords d’Evian, signés le 18 mars 1962, entre Louis Joxe pour la France et notre frère Krim Belkacem, pour le Front de libération national Algérien, le FLN.

Mais retenons que, de même que le chien s’assoit toujours sur sa queue, la France va répéter la même erreur en indochine. Erreur d’appréciation, arrogance, aveuglement, mépris, force brutale et négation du droit à l’existence des autres, c’est tout cela, qui conduira les français à la débâcle de Dien bien phû.

Dien Bien phû, a été pour les français le salaire terrible du mépris. La guerre a été déclenchée alors que la France et la République du Vietnam, présidée par Hô Chi Minh, négociaient librement l’avenir du territoire. Les troupes françaises et Vietnamiennes fraternisaient à Hanoï.

Mais pour le haut commissaire qui commande en Indochine, l’amiral Georges Thierry d’Argenlieu, Hô Chi Minh, incarne le communisme asiatique auquel il faut montrer sa force. Il la montre à la première occasion. Il ouvre le feu de ses canons sur le port d’Haiphong le 23 novembre 1946, où ont éclaté des incidents. Le général Giap répondra en montrant la sienne, la guerre d’Indochine qui commence ainsi va durer neuf ans. Commencée comme une expédition punitive, cette guerre va être pour la France et son corps expéditionnaire une longue agonie qui va durer presque une décennie.

Exactement comme l’opération Licorne en Côte d’Ivoire dont la France à voulu se servir pour régler le sort du Président ivoirien, Laurent Gbagbo, et décider de qui doit diriger la Côte d’ivoire. Le résultat est devant nous. Les manifestations anti-françaises devant l’Hôtel Ivoire en novembre 2004, ont fédéré les ivoiriens dans un nationalisme intransigeant qui leur fait dire aujourd’hui sans sourcier, qu’il vaut mieux suivre le diable en enfer, que de suivre la France au paradis.

Ainsi donc dans cette cuvette de Dien Bien phû, hors de la jungle et des marécages, l’armée française, avec ses 17 bataillons, ses 22 000 tonnes de matériels, son artillerie lourde, ses 173 avions de combat, ses 71 avions de transport et de ravitaillement, a tout perdu le 7 mai 1954. elle y laissera plus de 10 000 prisonniers. Celui qui écrit ces lignes est le fils d’un soldat africain de la guerre d’Indochine.

Car incapable de mener toute seule les guerres qu’elle a provoquée, la France a eu recours aux africains en 1914-1918 en 1939-1945, en Indochine et en Algérie. Les français aujourd’hui ont honte de cette partie de leur histoire et c’est sans animosité qu’il faut le leur rappeler pour que les petits esprits qui conduisent sa politique d’immigration et d’identité nationale n’oublient pas les réalités d’hier, qui sont profondément inscrites dans les marbres de l’histoire.

Curieusement, c’est grâce à la vision politique humaniste d’un français d’origine juive, Le Président du conseil, Pierre Mendès France, que la France défaite est sortie du bourbier indochinois avec le peu de dignité qui lui restait, à travers les accords de Genève du 21 juillet 1954.

Deuxième Partie

Deux mots sur la crise de Suez, un autre aveuglement Français

Dans nos petits villages de la savane africaine, on nous apprend de ne jamais taper sur la tête de celui qui a ton doit dans sa bouche car il peut te mordre ou t’amputer d’un doigt. Vouloir montrer sa force même quand on est dans le tort est déraisonnable.

On pouvait parfaitement éviter la crise de suez si l’arrogance et le mépris n’était pas à la base des relations entre nations riches et pauvres. Le canal de suez est en terre égyptienne. 1 200 égyptiens sont morts pendant sa construction.  En 1956 les droits de passages des navires rapportaient 120 millions de dollars au consortium Franco-britannique, la compagnie universel du canal de Suez, qui était officiellement propriétaire du canal.

L’Egypte jusqu’en 1956 ne percevait que 24 millions de dollars par an sur les revenus du canal. Alors quand les USA, décident unilatéralement avec le soutient de la France et de la Grande Bretagne de se retirer du financement de la construction du Haut Barrage d’Assouan destiné à produire de l’électricité et promouvoir une agriculture viable en Égypte, le président Gamal Abdel Nasser,  décide à son tour de façon unilatérale de nationaliser le canal de Suez dans l’après midi du 26 juillet 1956.

Le premier ministre britannique, Antony Eden, et le président du conseil, Français Guy Mollet, s’engagent avec l’appuis d’Israël, dans une guerre contre l’Egypte ce qui est militairement un succès et diplomatiquement un fiasco politique car sous la pression des USA et de l’URSS la France et la Grande Bretagne vont évacuer rapidement leurs troupes de la zone du canal et des casque bleus de l’ONU vont s’interposer entre Israël et l’Egypte. N’est-il pas utile ici de rappeler aux experts du Quai d’Orsay et de Matignon, ce sage conseil de la jungle africaine qui dit toujours :

<< qu’avant d’engager une épreuve de force avec un adversaire, il faut connaître ses propres limites.>> la crise de Suez fut un fiasco politique et aujourd’hui encore, nous trouvons que cela ne place pas la France en meilleure position pour porter un projet ambitieux d’amitié et de coopération entre les peuples du pourtour méditerranéen.

Pour ceux qui ne le savent pas les arabes forme un peuple qui accorde beaucoup d’importance à la parole donnée. Aujourd’hui encore certains bédouins concluent des contrats de plusieurs millions de dollars sur la base de la parole. Chez eux la parole est plus importante que tous les documents écrits.

Aller chez eux et conclure un contrat de financement et le renier ensuite est une grave erreur d’appréciation qu’un étudiant en première année d’anthropologie ne s’avisera même pas à imaginer. Comment les experts du gouvernement français, ont-ils pu aller aussi loin dans l’aveuglement et contribuer sans le savoir au rayonnement de Gamal Abdel Nasser dans l’imaginaire collectif du monde arabo-musulman ?

Les indépendances africaines.

Il y a quelque chose de beau aujourd’hui dans la relation que le Portugal entretient avec le Brésil. Les portugais ne cherchent pas à imposer aux brésiliens un gouvernement qui est à leur solde. On peut donc coloniser un pays et le laisser  faire son chemin dans la vie sans lui imposer des dictatures à ne plus en finir.

La coopération franco-africaine depuis cinquante ans, n’est que combines mafieuses, arrogance, aveuglement, connivence avec des dictatures, financement occulte des parties politiques français par l’argent public africain, spoliation des ressources de nos malheureux pays africains par des multinationales françaises dont certaines ne payent même d’impôts dans nos pays, détournements de l’aide au développement, trafiques d’armes pour alimenter nos guerres interethniques, tel est le visage de la coopération Franco-africaine.

Les africains disent depuis des décennies qu’ils souhaitent une coopération amicale avec la France. Mais en aucun cas ces relations ne doivent se construire au détriment de leurs intérêts et encore moins au mépris de leur mémoire.

C’est en favorisant l’accession à la tête de nos pays africains des hommes, totalement irresponsables,  capables de privilégier l’intérêts de la France au détriment de ceux de leur propre pays que la France a été plus cruelle envers nos peuples qui ont eu à leur tête dans des conditions mafieuses des hommes comme :

Mobutu, Bokassa, Amadou Ahidjo, Habyarimana, Idris Deby Ithno, El Hadj Omar Albert Bernard Bongo Odimba, Blaise Compaoré, Etienne Eyadéma, Denis Sassou Nguesso etc.. voilà des gens qui en temps normal, ne peuvent même pas être des chefs de villages ou de quartiers, qui ont été promus au rang de chef d’Etat avec le soutien de la France. Il ne faut pas s’étonner de notre retard.

C’est cette coopération de courte vue, dans laquelle la France n’y voit que ses seules petits intérêts sordides et mesquins qui pose problème aujourd’hui à l’heure du bilan des indépendances de 1960. Mais la France est allée plus loin dans le cynisme et l’imbécillité en adoptant en date du 23 février 2005 une loi affirmant le rôle positif de la colonisation.

La colonisation française n’est-elle pas coupable de massacres, de violation des droits humains et de génocides en tous genres, la colonisation française était donc positive ?  Seul un parlement déserté par l’intelligence peut poser un tel acte de cécité politique et morale. Nous voulons dire ici que l’esprit, le fond de la loi et la démarche entreprise pour la mener à terme, sont en conformité avec  ce qu’est la France, sa philosophie coloniale fasciste, raciste et négationniste.

C’est ici mieux qu’ailleurs que la France doit sortir de son aveuglement pour comprendre qu’une partie de son destin se joue en Afrique, car elle va affronter de plus en plus, une opinion hostile et n’aura plus continuellement à sa solde des dirigeants politiques traîtres à leur propre pays. Eviter que son aveuglement et sa cécité politique ne se transforme en malédiction, telle doit être la nouvelle dimension de la coopération franco-africaine.

À propos  Génocide Rwandais

C’est un gouvernement africain qui a consciemment dénié à une partie de sa population le droit de vivre dignement sur son territoire national. De ce point de vue la responsabilité du président Hutu, grand ami de la France, le général d’opérette Juvénal Habyarimana et celle de son gouvernement sont immenses dans la tragédie Rwandaise. Mais cela n’aurait jamais été possible à une si vaste échelle sans le soutien de la France aux génocidaires Hutus.

N’oublions pas  qu’une commission d’enquête citoyenne émanant de la société civile française a examiné du 22 au 26 mars 2004,  les documents,  témoignages, les avis des experts qu’elle a réunis. L’implication de la France  s’est révélée au-delà de ce que nous pensons.

La commission constate dans son rapport que les troupes spéciales françaises ont formé de 1991 à 1993 dans plusieurs camps d’entraînement, des milliers d’hommes de l’armée mono ethnique du régime Hutu du Président Habyarimana, des hommes qui pour beaucoup allaient devenir les encadreurs du génocide. Cela n’est pas contesté.

-Un témoin visuel entendu par la commission assure que, déjà en avril 1991, des militaires français arrêtaient les Tutsis à un barrage routier près de Ruhengeri, sur la base de leur carte d’identité ethnique, et les remettaient aux miliciens en route qui les assassinaient aussitôt ; le Président Rwandais, le Général Paul Kagamé a déjà dit dans une interview à un quotidien français, qu’il détient des cassettes vidéo à ce sujet.

– Il est aussi prouvé document à l’appuis que l’ autorité  Hutu en fuite de la Banque nationale du Rwanda, a pu retirer en  six prélèvements des sommes importantes à la Banque de France et à la BNP 2 737 119,65 FF du 30 juin au 1er août 1994, pour la Banque de France 30 488 140,35 FF.  La commission se demande comment des responsables du génocide en fuite et recherché de par le monde,  peuvent arriver à Paris et  oser effectuer des retraits bancaires, au nom d’institutions qu’ils ne dirigent plus ?

-Il n’est pas contesté que l’opération turquoise n’a rien fait pour empêcher les militaires et les miliciens du génocide de s’installer avec armes et bagages à quelques kilomètres du Rwanda.  Dans la réalité des faits, l’opération turquoise à servi de bouclier de protection aux génocidaires en fuite au lieu d’aider les victimes. C’est cela que les rwandais ont du mal à pardonner à la France.

Postulat de conclusion

Les africains ont aujourd’hui le sentiment que la France est frappée d’une sorte de malédiction, un pays qui porte de grandes  valeurs morales, un pays, qui si souvent avait su indiquer le chemin aux autres nations, mais curieusement pour des choses aussi simples, comme la dignité des autres peuples, la France a souvent choisi les mauvais chemins au nom de ses petits intérêts sordides, égoïstes et mesquins.

C’est ce qui nous rend aujourd’hui allergique à sa francophonie et aux autres boniments de liberté, d’égalité et de fraternité, que nous considérons comme des hurlements et des aboiements de circonstances, pour se gargariser et s’entendre parler comme le fait si bien le gaillard de l’Elysée, Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa.

Car dans la réalité, jamais la devise de Robespierre n’a été aussi bafouée qu’en cet début de XXIe  siècle qui voit la France  riche, développée et douée  installer tranquillement dans la pauvreté une bonne  partie de ses citoyens qu’elle menace de nettoyer au kacher.

Il est claire que  toute révolution est condamnée à se faire  dévorer de l’intérieur et à se faire dévorer de l’extérieur, mais le sort à la fois tragique et  loufoque de la révolution française est d’autant plus inacceptable qu’elle a été la première dans le monde à proclamer théoriquement de si belles aspirations humanistes.

La France est dans cette situation et doit remercier ceux de ses amis qui ont le courage de lui dire en face, ce qui est son devoir envers l’Afrique, le monde noir et le monde arabo-musulman.  La France  a accouché d’une révolution dont les principes fondamentaux ont été bafoués du début à la fin, car en définitive ni l’égalité,  ni la liberté, ni la fraternité n’ont jamais été réalisées en France, elles sont restées une formule  pour  frontons des écoles primaires et des mairies.

Observez les banlieues parisiennes pour vous rendre compte que l’égalité, la justice et la fraternité sont des rêves tribales et ethniques lointains dans la France d’aujourd’hui et de demain. Il faudra  cinquante siècles à la France pour qu’un Obama, accède à l’Elysée, car pour les français le noir est juste bien pour faire le ménage, le gardiennage ou être serveur dans un Mcdo.

Deux siècles presque pour rien,  dans la mesure où jamais la censure sociale et la détresse morale n’ont été aussi  profondément installées que dans la France d’aujourd’hui. Cela est profondément révoltant et humiliant pour les utopistes, les humanistes et les ressortissants des anciennes colonies du monde entier qui comme nous, crurent aux balivernes et autres proclamations de justice,  de fraternité, d’égalité  et de liberté découlant de la révolution française.

Nous disons toutes ces choses simples sans rancœur, ni véhémence  avec la sincérité qui doit nourrir notre relation naturelle avec la France, nous ne sommes ni des juifs, ni des francs-maçons ou des communistes. Cette dernière étiquette, on la collait hier encore sur le front de ceux qui dénonçaient les iniquités de leur temps.

Encore une fois nous ne faisons pas d’amalgames et loin de nous l’idée de dénigrer la France. Ce pays s’est suffisamment déculotté lui même pour que des africains ne viennent en rajouter d’autres casseroles à sa situation calamiteuse de plus de 2000 milliards d’euros de dettes publiques et ses  millions de chômeurs de longue durée.

Ne parlons même pas  des nombreux CV des fils et des filles de l’émigration classés sans suite par un patronat raciste et inconscient de la bombe démographique qui se joue contre ses petits intérêts sordides, mesquins,  partisans, partielles et parcellaires.

Derrière  tous ces beaux discours humanitaires ou d’humanisme et de patrie des droits de l’homme, que de sang versé, tant de génocides perpétrés, tant de narcissismes déversés et tant de colonialismes, de mensonges et de hurlements qui amènent les africains à avoir pitié pour les restes mortuaires de Robespierre, de Marat, de Saint Juste et autres Danton.

Hier c’était la chasse aux juifs et aux communistes, aujourd’hui les roms, les noirs et les arabes. Tous ces noirs et arabes qui croient naïvement que leur nationalité française leur donne la sécurité et le droit à vivre la dignement en France, se trompent lourdement, les juifs d’hier y croyaient aussi.

Le jour viendra et ce jour n’est pas très loin ou une loi venant d’un parlement déserté par l’intelligence et la sagesse prononcera la nullité de leur nationalité. La police française qui sait déjà où ils habitent arrivera entre trois et quatre heures du matin en plein hiver, pour les cueillir en pyjama.

Elle séparera sans vergogne, les hommes des femmes ainsi que les enfants, hagards et hébétés pour les expulser dans leur pays ou leur village d’origine pour certains ce sera : Ouarzazate, Antananarivo, Moroni, Bamako, Kédougou, Ouagadougou, Bukavu, Bouaké, Douala Lomé, Bongouanou, Cotonou, Nouadhibou  ou Tombouctou.

La brutalité qui a été utilisée récemment contre les roms n’est que le préambule du cauchemar des nuits tragiques qui se profilent à l’horizon. Pour ceux qui ne nous croient pas et qui aujourd’hui trouvent que notre propos ici est de l’exagération et qui dans la fièvre de cette xénophobie d’Etat actuelle ne se sont même pas encore posés la question de savoir pourquoi par une sorte de loi non écrites leurs enfants même diplômés ne trouvent pas du travail en France ?

Nous leur rappelons simplement cette pensée  du brillant avocat juif français, qu’était, Lucien Vidal-Naquet,  confiant  sa douleur à son journal intime le 15 septembre 1942, il disait : << les coups qui m’auront atteint le plus profondément sont des balles non pas allemandes, mais françaises. Et c’est là ce qui me meurtrit d’une façon si cruelle. Je ressens comme français l’injure qui m’est faite, comme juif j’étais si fier de mon pays. Je le voulais au dessus de tous.

Mes yeux se sont ouverts aujourd’hui: mon pays n’était beau que parce que je le croyais beau. C’est à ce qu’il me semblait être que j’avais voué une ardeur de sacrifice dont nul ne mesurera jamais la profondeur. Je le dis comme je le pense ou plutôt le pensais : j’ai ardemment désiré mourir pour la France.>>

On sait ce qu’il advint. Exclu du barreau comme juif par arrêt de la cour d’appel de Paris le 6 janvier 1942, Lucien Vidal-Niquet, réfugié en zone libre, membre d’un réseau de résistance, fut arrêté à Marseille par la Gestapo, le 15 mai 1944, et déporté avec sa femme Margueritte à Drancy puis vers Auschwitz, par le convoi n0 75 du 30 mai 1944 . Ni l’un ni l’autre ne revinrent.

Le vœux secret de Lucien Vidal-Niquet a été exaucé. Il est mort pour la France, pour une certaine idée de la France.

Tel est le message que nous inspire la France en ces heures douloureuses où des menaces réelles planent sur la tête des naturalisés d’origine étrangère.  La bête immonde est de retour, les moyens de l’Etat français vont être utilisés pour faire du mal à d’autres français au nom de leur origine ou de leur religion. Telle est la nouvelle réalité française.

Dr. Serge-Nicolas NZI

Chercheur en communication

Lugano  ( Suisse)

Tel. 004179.246.53.53

Mail. nzinicolas@yahoo.fr

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