Ventes d’armes illégales, Viktor Bout, Israel et les USA – Révélations

Par agoravox.fr

Le rôle de la famille Diveroli-Botach avait été et l’histoire tellement étonnante (le Pentagone avait signé un contrat d’armement de 300 millions de dollars avec un gamin de 19 ans !) que la question s’est vite posée d’une possible filière israélienne de ventes d’armes illégales, tant le pays en regorge et tant il en produit. Vérification faite, il s’avère qu’elle existe bien et est même largement encouragée par le gouvernement du pays, qui utilise visiblement des moyens détournés pour vendre ses surplus. En prenant comme VIPs des anciens des services secrets, rompus aux déguisements les plus divers. Résultat, fin septembre 2010 on dénombrait pas moins de sept agents israéliens en prison pour tentative de vente d’armes illicites. Etat des lieux des preneurs d’ordre pour les avions de Viktor Bout

L’armement, tout le monde s’y intéresse, et davantage les pays qui consacrent une grande partie de leur budget à en fabriquer. Les excédents créés ont tendance chez eux à se retrouver sur des marchés parallèles. Et paradoxalement aussi, ceux qui produisent le plus sont aussi ceux qui achètent le plus… voyez de qui je veux parler, là, à savoir, par exemple d’israël, qui n’a pas raté le coche dans ses transferts douteux, ou cette circulation illicite. Je vous en avait déjà parlé lors du conflit irako-iranien, où Israël et les Etats-Unis se sont entendus pour fournir le plus discrètement possible le grand ennemi du jour, à savoir l’Iran. Les Etats-Unis en pensant recevoir de l’argent « discret » pour alimenter un autre conflit, en pensant aussi nuire à Saddam Hussein et à se placer comme fournisseurs en armement de l’Iran, ce qu’ils vont aussi s’empresser de faire en fournissant à l’Iran leur grande spécialité, la roquette Grad. Celle des katiouchas russes que les israéliens ont constamment amélioré depuis 1967, date de son usage intensif pendant la guerre des six jours (des deux côtés comme ici avec ce modèle russo-égyptien et ici en Syrie). Ici, photographié à Bakou, un engin israélien de ce type, le terrifiant LYNX de 160mm, vendu à l’Azerbaïdjan, quel hasard ! (et ici un GRAD 21 de 120 mm à Yerevan). Ces longues boîtes de bois contenant ses longues roquettes, nous les avions retrouvées lors de l »affaire du Francop, manifestement un montage éhonté des israéliens réalisé avec leurs propres stocks notamment ces fameuses roquettes destinées à l’Iran et non livrées après 1985. Les numéros des containers masqués avec précaution par les israéliens (ici sur le rebord droit de la porte du container) ou les feuilles d’envoi collées au nom d’un ministère n’existant plus (comme ici) révélaient la supercherie : nous y reviendrons également plus en détail un jour où l’autre, tant les faits étaient probants. Les services secrets israéliens, en masquant informatiquement les numéros des containers avaient révélé leur traficotage… et leurs manipulations.

Lors du conflit iranien, les israéliens ont fourni leur stock de missiles Hughes Aircraft BGM-81 Tow et Raytheon MIM-23 Hawk, à la demande des USA, et ce sont les avions de Viktor Bout qui ont été affrétés pour ce faire, avec de faux papiers parlant de « chariots élévateurs » dans les caisses. Les personnes concernées par cet affaire iran-contras furent Michael Ledeen côté USA, l’envoyé de Robert Mac Farlane, et le marchand d’armes iranien Manucher Ghorbanifar côté iranien, avec entre deux Yitzhak Rabin, alors ministre de la défense israélien. L’argent iranien servant à alimenter la lutte anti-guerilla au Nicaragua, via Olivier North et sa base de la Mena dont nous avons déjà parlé et dont nous reparlerons bientôt ailleurs. Le saoudien Adnan Khashoggi (aujourd’hui à Marbella) alimentant le premier la pompe à versement. Un total de 2008 missiles Tow furent vendus aux iraniens ainsi que 235 kits de mises à jour pour missiles Hawk. Chez les iraniens, ces engins ont été depuis abondamment copiés et sont proposés aujourd’hui comme modèles natifs, exportables, notamment pour la copie du TOW sous le nom de Toophan (typhon), construits par AIOI (« Aerospace Industries Organization of Iran »). Le missile a évolué depuis en Toofan 5 et en Quaem, qui disposent du même lanceur simple et facilement déployable.

Comme appareil, c’est le Boeing 707-351C, numéro de série 18689, enregistré J6-SLF (ancien G-WIND de Tradewinds, et ancien American Airlines N7555A) qui avait servi pour ces transferts discrets. Des négociations, on retrouvera ces documents étonnants signés Oliver North : « Comme discuté avec vous hier, j’ai demandé à la CIA, au Département de la Défense et au Département de l’Etat de proposer une assistance pratique que les Israéliens pourraient offrir au Guatemala et au Salvador. » Un autre document de la même année, un fax adressé par Frederic Chapin, ambassadeur US au Guatemala, à Washington, explique qu’à un moment où les USA ne veulent pas apparaître comme fournissant une assistance directe au Guatemala, « nous avons des raisons de penser que nos bons amis les Israéliens s’apprêtent à offrir, ou ont déjà offert, des quantités substantielles d’équipement militaire au gouvernement du Guatemala à des conditions de crédit sur 20 ans ». Ah, les fameux ambassadeurs US, et leurs liens avec les services secrets…

Dés les années 80, Israël concurrence donc déjà les USA, pourtant, où s’arrange pour dévorer ensemble une part du gigantesque gâteau. « En 1981, Yaacov Meridor, membre du gouvernement israélien chargé de la coordination économique, s’exprima de la façon suivante : « Nous allons dire aux Américains : “Ne nous faites pas concurrence en Afrique du Sud, ne nous faites pas concurrence dans les Caraïbes ou dans tout autre pays où vous ne pouvez pas opérer ouvertement.” Laissez-nous faire. J’utilise même l’expression : “Vous vendez les munitions et les équipements par procuration. Israël sera votre mandataire.” Et cela serait concrétisé sous forme d’un certain arrangement avec les USA où nous aurions certains marchés … qui serait laissés pour nous. » Et le directeur du marketing de la société de Yair Klein (cf. Colombie) explique : « Les Américains ont le problème de l’opinion publique, de l’image internationale. Nous n’avons pas ce problème. » En Amérique du Sud, le lobbying israélien d’armements se fera sentir en Colombie notamment avec la livraison de fusils Galils, qu’on retrouvera autant chez les forces de l’ordre que chez les narcos-trafiquants. Un général israélien résumera la situation ainsi : le général Peled Mattityahu déclarera en effet qu’ »en Amérique centrale, Israël fait le« sale boulot » d’entrepreneur pour l’administration américaine. Israël agit en tant que complice et le bras droit des États-Unis.  »

Il exporteront leurs Galils avant de les produire sur place : « En Colombie on peut voir les fusils d’assaut noirs partout. Tant l’armée, appuyée par les Etats-Unis, que la police nationale, les utilisent. Ce ne sont pas, comme on pourrait se l’imaginer, des fusils M16 mais bien les fameux fusils d’assaut israéliens Galil, une imitation des séries russes Kalashnikov, mais commercialisées en Amérique latine avec un calibre plus petit et plus rapide (et destructeur) .223, le même que celui du M16. Le Galil est fabriqué par les usines militaires israéliennes depuis 1972 et est considéré comme un succès. Cependant, les israéliens n’utilisent pas beaucoup le Galil lors de leurs opérations internes (et externes) car ils obtiennent des M16 gratuitement des Etats-Unis. En Colombie cependant, les industries israéliennes n’installèrent pas une usine de munitions mais bien une usine complète de fabrication des fusils d’assaut Galil à Bogota. Dans la version colombienne de l’arme, seul le canon est importé d’Israël. Qui paie cela ? La Colombie ? Cela mérite réflexion. Les fusils d’assaut sont payés par l’aide militaire américaine tant à Israël qu’à la Colombie. Ainsi, c’est une fois de plus l’inconscient contribuable américain qui assure la bain de sang en Colombie ».

Les israéliens, pour écouler leurs stocks d’invendus du conflit iranien, ont eux aussi leurs mafieux de service : quand l’Iran ne représente plus un marché mais un ennemi, ils scrutent les marchés possibles : et tombent comme tout le monde sur le Soudan, un conflit terrible dénoncé par tous, mais ou tous se sont précipités en douce pour fournir les belligérants. Les faux papiers d’envoi, l’âme même de tout bon transfert illicite d’arme, le césame nécessaire pour tromper les douanes ou la police des frontières doivent être fabriqués et ils le seront par un… israélien sans scrupules. En décembre 2004, la Jordanie arrête deux israéliens soupçonnés de trafic d’armes aux rebelles soudanais : Amos Golan (directeur de « Corner Shot Holdings, LLC ») et d’une société de sécurité, « Silver Shadow » souvent vue en Ouganda, et Shimon Naor, qui sortait juste de prison de Roumanie après avoir été incarcéré pour vente d’armes illicite au Dr. Jonas Savimbi, le chef nationaliste angolais anticommuniste, le leader de l’UNITA de sinistre mémoire. Les faits remontant à 1999. Les avions qui ont servi plus tard (en 2007) étaient ciglés Goliaf Air ou Dallex Trade, notamment l’Antonov-28 S9-PSV (ex ER-AKO). « Le Sunday Times au vu des rapports de renseignements occidentaux a conclu que la société Dallex Trade enregistrée à São Tomé et son partenaire Goliaf Air sont en relation avec le marchand d’armes Victor Anatolievitch Bout. » Goliaf Air, ou Valan International Cargo Charter, Aeronord Group (souvents vus à Ostende), Grixona, Jet Line International, Jet Stream, Pecotox Air, Aeroportul International Marculesti, et Tiramavia  » serviront aux transferts vers l’Ouganda. Toutes liées à Viktor Bout. Goliaf Air faisant voler un Il-76 en Irak, immatriculé S9-DAE sous le logo de Skylink. L’avion a été récemment scrappé à Fujairah.

Les deux individus arrêtés sont liés étroitement au Mossad ou à l’armée israélienne : Golan est un ancien de l’école de lutte urbaine de l’Israel Defense Forces et un ancien membre du groupe « fantôme » d’élite de Duvdevan, alors placée sous la direction de de Meir Dagan, l’actuel dirigeant du Mossad. Naor (de son vrai nom Shimon Naor-Hershkovitz), alias Simen Herscovici, est un ancien amiral, qui est relié au Mossad par un troisième larron arrêté en même temps : le fils de Danny Yatom, général et député à la Knesset surnommé « le Prussien » (pour sa rigidité), mais aussi un ancien responsable du Mossad (pendant 21 mois seulement : Yatom avait quitté le Mossad après toute une série d’opérations fiascos qui lui avaient valu la réputation d’homme de « fashlas » (bourdes).). Le fils étant evenu dirigeant d’une entreprise de sécurité israélienne. Or son père avait choisi une voie bien particulière pour arrondir sa retraite d’espion : il s’était associé à Lev Levaev (né Lév Avnerovich Leviev), un milliardaire juif originaire de Tachkent (en Ouzbékistan), qui a beaucoup collaboré avec le KGB/ FSB, pour s’occuper tous deux de diamants, ceux des mines de l’Angola. Levaev, un homme réputé pour son extrémisme de droite, devenu en 2003 propriétaire de la Minerais Corporation (Namco) namibienne, autre entreprise de diamants. Depuis, Yatom continue à crier tous les jours à la Knesset au bombardement de l’Iran…

Quant aux autres anciens du Mossad, il est vrai aussi que leur recyclage tourne souvent à de bien étranges comportements, très souvent en relations avec les milieux de la drogue : l’ancien du Mossad Mike Harari deviendra le bras droit du général Noriega, à qui il facilitera la prise de pouvoir au Panama, Yaacov Ramon, au Mossad de 1978 à 1984, sera arrêté à Caracas en 1992 avec 74 kilos de cocaïne cachés dans la valise diplomatique israélienne… et Yaïr Klein, ancien des commandos spéciaux Harub, est allé entraîner les mercenaires pro-Uribe à à Tolemaïda, au nord de Bogota… Un Klein noyé jusqu’au coup dans l’affaire des Contras, lui aussi ! Sans oublier : Israel Ziv, l’homme qui avait manigancé la libération de Bétancourt avec une équipe de la CIA et les équipements US mis à sa disposition. On peut ajouter à la liste Shmuel Avivi, de Telon, entreprise de Tel Aviv, Israel en liaison avec l’US SOCOM, via Taos, une société installée à Madison, Alabama, et son bureau de Belgrade. Le « sionisme comme prestataire de services guerriers » note fort justement le site « histmove ». Exactement.

C’est en effet un phénomène historique indéniable : « Vers la fin des années 1970, l’industrie militaire israélienne satisfaisait 40 % des besoins militaires du pays. Cependant, dans le but d’élargir les débouchés, le gouvernement initia une campagne de promotion au niveau international. Le chiffre d’affaires s’accrût considérablement en passant de quelques 50 millions de dollars en 1972 à environ 1 milliard en 1980. A partir de 1982 Israël se trouve parmi les dix plus grands producteurs d’armes du monde. La part de l’armement dans les exportations du secteur industriel passa de 14 % en 1967 à 31 % en 1975 et se situait par la suite entre 30 et 40 %. Selon des chiffres concernant 1984, en Israël 14 % des salariés de l’industrie travaillaient dans le domaine militaire. Israël se situait alors au cinquième rang dans la liste des plus gros exportateurs d’armes du monde (septième en 1980). Il était à cette époque le principal fournisseur pour l’Afrique sub-saharienne et l’Amérique latine. En 2000, les exportations dans le secteur militaire s’élevaient à 2,5 milliards de dollars ; en 2001, selon le ministère israélien de la Défense, Israël fournissait 10 % des exportations militaires mondiales, en exportant 75 % de la production totale d’armement du pays »…

Il existe donc bien depuis une filière israélienne de vendeurs illicites d’armes dans le monde. Au Guatemala, ce sont trois israéliens, Uri Zoller, Uzi Kislevitz-Shapira vivant au Guatemala,( et son associé Uzi Kisslevich, de la société « Grupo de Representaciones Internacionales Sociedad Anónima » -GIR S.A.-) et Shimon Yelnick, habitant au Panama, qui ont été arrêtés en 2003. Tous trois vendeurs d’armes, pris dans un scénario très proche de celui de notre ami Efraïm Diveroli. Des centaines de Kalachnikovs pour une valeur totale de 5 millions de dollars devaient transiter du Nicaragua pour atterrir dans la police… mais elles avaient atterri dans les mains des Farcs, en Colombie ! Or Zoller et Kislevitz-Shapira étaient aussi des représentants officiels de l’Israel Military Industries (IMI)… tous disposaient de permis du Sibat, le papier estampillé du Foreign Defense Assistance and Defense Export Organization qui autorise les ventes d’armes à l’étranger. En Israël, le service du Malmab, les relations extérieures des ventes d’armement sera dirigé en 2004 par le Major General Amos Gilad, qui deviendra plus tard « Mr Sécurité » d’Israël… Zoller, lui aussi, avait été introduit en haut lieu… et était proche des banquiers. « Par la suite, Zoller et Yelinek s’accusèrent mutuellement. On peut relever que le rapport mentionné, de l’OEA, publié début 2003, relève le fait que Zoller est un ami personnel du général Calderón. Zoller est en outre gendre du propriétaire de la Banco Granai & Townson, la banque la plus importante du Guatemala. Il fut ex-membre des forces spéciales de l’armée israélienne et du Mossad. L’avocat de Yelinek affirma qu’après que l’affaire fut connue, Zoller continuait à séjourner fréquemment au Panama, en étant reçu chaque fois à l’aéroport par Arthur Ventura, le délégué du service anti-drogue US pour l’Amérique centrale et le Panama. »

En 2002, Israël découvrait encore qu’ Avichai Weinstein de Netanya, le directeur de la société PIAD, avait vendu à l’Iran des chenilles pour bulldozers et des pneus pour transporteurs blindés, retrouvés en Allemagne et censés avoir été vendus à la Tahïlande et à la Malaisie. Les chenilles étaient à bord du cargo Zim Antwerp I, et devaient partir pour Bandar e Abbas. Dans la famille Weinstein, ce n’était pas la première tentative : le beau-frère de Weinstein, Eli Cohen, en 1999 avait vendu des armes via la Belgique à l’Iran. Enfin, en 1989, en pleine guerre Iran-Irak, Charles Caplan, un autre vendeur d’armes israélien associé à un Sud-Coréen, Juwhan Yun, avait essayé de vendre du gaz sarin aux iraniens et avait été arrêté juste avant la livraison. Yun avait proposé aux agents fédéraux déguisés des missiles TOW missiles, des Stingers, de la technologie sur les missiles et les radars.. Yun avait également proposé de livrer 500 bombes de 250 kgs remplies de gaz sarin pour la somme de 50 000 dollars seulement comme dépôt de garantie… Ici même, nous avons évoqué le rôle de la famille Diveroli et de son oncle Bar Kochba Botach, le fondateur d’une véritable dynastie de vendeurs d’armes juifs américains (voir le site Botach Tactical, qui vend des chargeurs transparents très « tendance » pour M-16 ou H&K 416 !). Le propriétaire de Botach Tactical et de KleyZion comme entreprises de ventes d’armes. Toute la famille s’y est mis. »En Mars 2006, l’État d’Israël a accusé le frère de botach et partenaire d’affaires à Los Angeles, Shlomo botach, de « se faire aider par des blanchisseurs professionnels « pour transférer 860 000 dollars des États-Unis via la Suisse et les banques uruguayennes sur un compte en Israël, au nom de code « Ezra 26. » Le procès (en divorce du patriarche avec sa femme une maquilleuse d’Hollywood), se montant à des transferts totalisant 331 000 dollars ». Le père d’Efraïm dirigeant lui Worldwide Tactical, LLC. Les munitions de Diveroli ont volé grâce aux avions de Viktor Bout.

L’Afrique est particulièrement visée par les vendeurs d’armes. « En 1985, en Sierra Leone, lorsque le général Joseph Saidu Momoh assuma la présidence, un certain Shabtai Kalmanovitch avait ouvert à Freetown une branche de sa société LIAT Finance and Construction. Né en Russie, Kalmanovitch avait émigré en Israël et il est considéré comme avoir été au service autant du Mossad que du KGB. La société LIAT s’était enrichie auparavant sur la base de contrats de construction au Bophuthatswana et Kalmanovitch joua le rôle de conseiller auprès du président du Bantoustan, Kgosi Lucas Manyane Mangope. Il devint un partenaire finançant Joseph Saidu Momoh et obtint des concessions portant sur la majorité des régions de mines de diamant. En échange, LIAT s’engagea à évincer les négociants illicites et d’instaurer un monopole privé lié directement au président ». On le voit, le commerce des armes est toujours lié à des bakchichs, et JSM a été président de 1985 à 1992… avant d’être renversé par Valentine Strasser, qui se liera avec les mercenaires d’Afrique du Sud d’ Executive Outcomes. En Afrique du Sud, où Israël à négocié d’autres contrats d’armement dont nous avons parlé ici et ici.

Et il y en a encore d’autres encore : Gidon Sarig, par exemple, condamné à sept ans de prison en Angleterre pour vente d’armes illégales au Vénézuela, au Pérou, au Senegal, au Nigeria, au Gabon et surtout au Sri Lanka. Sarig avait promis 1 000 bombes venant d’Ukraine à l’armée Sri Lankaise en 2005 et avait livré 3 900 obus de 30 mm provenant des stocks de Serbie et du Montenegro entre février 2005 et mai 2006, toujours au Sri Lanka. Les armes étaient au nom de MIA Trading et de l’associé anglais de Sarig, Freckleton, dirigeant Lyon Brandfield. 1 000 pistolets semi-automatiques devaient aussi être transférés de Turquie tau Vénézuela.

En Afrique toujours, le commerce des armes fait fonction de géopolitique, et le secteur des mines est particulièrement prisé. « Au Zaïre, en 1997 le président Mobutu Sese Seko fut renversé par l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération (AFDL) coordonnée par Laurent Désiré Kabila ; le pays se nomme depuis République démocratique du Congo. L’AFDL avait été créée en 1996 dans la région du Sud Kivu (située à l’Est du pays, face au Rwanda). Sur ce territoire est installée la société minière Russell Resources Group, à laquelle ont été attribuées des concessions de mines d’or qu’elle exploite en association avec le général Salim Saleh (demi-frère du président ougandais Museveni). Russell Resources Group, constitué en 1997, est dirigé par David Agmon, général israélien à la retraite, qui était intervenu dans le pays à la fin des années 1980 au titre de la coopération militaire israélienne à Kinshasa et avait été plus tard directeur de cabinet du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (novembre 1996-janvier 1997) ». Cela sert, d’avoir été dans un cabinet ministériel pour vendre des armes (ce n’est pas Jean-Charles Marchiani qui me contredira).

Ou encore Ofer Pazaf, président d’une compagnie de Kfar Saba (en Israël), arrêté aux Etats-Unis à Las Vegas avec deux autres israéliens, et Yohanan Cohen de San Francisco, ou Haim Gary, de Miami, arrêtés en même temps que Pazaf. Ou encore Hanoch Miller, ingénieur en aéronautique israélien, et sa firme Radom Aviation qui avait magouillé avec un retraité de l’Air Force, Joseph O’Toole, pour vendre 2 000 Kalashnikovs à des militants somaliens. Des armes qui auraient dû être envoyées par avion via le Panama et la Bosnie. Pour vendre ses Kalachnikovs, Miller avait produit des faux documents indiquant que les armes étaient destinées au Tchad. Des avions loués en Bosnie devaient servir à l’acheminement. Sans nul doute ceux de la sphère de Viktor Bout. En 2001, ce sont ces avions qui avaient fait le trajet de Maribor en Slovénie vers le Soudan. Farah et Brown notent que qu’un rapport des services secrets bosniaques affirmait que “Victor Bout en collaboration avec Hasan Cengic transportait des armes vers la Tchétchénie » via une firme écran de Viktor Bout. En 1989, In 1989 déjà, Joseph O’Toole, un collègue américain, Richard St. Francis et un ex-agent du Mossad, Ari Ben-Menashe, avaient tenté d’envoyer plusieurs C-130 au gouvernement Iranien. On retrouvera Menashe en 2008 en espion avec sa firme Dickens and Madson chez Mugabe au Zimbabwe, qu’il projetait d’assassiner au profit de Morgan Tsvangirai !

Or, le fameux Cengic en a à raconter, selon Wikipedia : c’est « l’ancien vice-premier ministre et ministre de la Défense de la Fédération de Bosnie-Herzégovine. Un musulman. Il a été condamné ainsi que le futur président Alija Izetbegovic par le régime communiste de Yougoslavie en 1983 et a fait 5 ans d’une peine de 10 années de prison. Il est membre d’un puissant clan dirigé par son père, Halid Čengić, expert en logistique dans l’armée bosniaque et un haut fonctionnaire, ses fils faisant partie de l’agence de renseignement (Agencija za Informacije je Dokumentaciju (AID)-. Hasan Čengić a voyagé fréquemment à Téhéran depuis 1983 et a été profondément impliqué dans les expéditions d’armes iraniennes vers la Bosnie. Pendant la guerre de Bosnie, il a vécu entreTéhéran et Istanbul. Selon la police autrichienne, Čengić était au conseil de surveillance de Third World Relief Agency (TWRA) une, une fausse organisation humanitaire basée au Soudan et une organisation liée à Oussama ben Laden et au réseau terroriste d’à Al-Qaïda. La participation de Čengić a été confirmée par le directeur de TWRA, Elfatih Hassanein ».

Sans oublier l’odyssée du cargo Faina rançonné et ses chars, « attendu sur le quai à Mombasa le 12 février 2009. Côte à côte, par Vadim Alperin, alias Vadim Oltrena, un ukraino-israélien représentant la société Tomax Team Inc et le chef des services secrets ukrainien, Mykola Malomuzh. A bord du petit cargo de 13 870 tonnes « on dénombrait en effet également dans des containers 150 lance-roquettes RPG-7, des batteries anti-aériennes, des lance-roquettes multiples et 14.000 munitions de calibres divers. En tout pour 2 320 tonnes de matériel de guerre, dont près de 1400 tonnes rien que pour les chars ! S’ ajoutent à cela 6 ZPU, des canons anti-aériens sur roues et 6 camions « BM-21 sur camion Ural « , à savoir de redoutables lanceurs de roquettes dévastatrices » avais-je écrit en juillet 2009. Des bloggueurs malins, Lauren Gelfand et Allison Puccioni, de JDW Middle East et de Jane, avaient retrouvé les chars transportés, sagement rangés après avoir été débarqués. Au sud-soudan ! Une image de DigitalGlobe de mars 2009 montrait les 33 tanks rangés près de la caserne de Kahawa Barracks au nord de Nairobi !

Au total, ce sont donc sept agents israéliens qui étaient sous les verrous en septembre 2010, tous liés à l’industrie nationale… ce qui questionne quand même certains : « Même si il est impossible que ceux en prison connaissent les autres, ils ont beaucoup en commun. Tous sont des hommes dans la cinquantaine ou la soixantaine. Tous l’ont fait après avoir fait la plupart de leur carrière dans les ventes d’armes internationales, ou à l’exportation de services de sécurité et d’équipements en provenance d’Israël. Ils ont servi dans le Forces de défense israéliennes et a atteint les rangs de niveau intermédiaire (de capitaine à lieutenant-colonel), et quand ils ont été arrêtés, ils ont nié les accusations. Les amis qui sont leur sont venus en aide les ont décrits, naturellement, comme « le sel de la terre. Tous les sept sont des visages familiers dans les couloirs des établissements de défense, et en même temps ont reçu des permis d’exportation d’armes du ministère de la Défense. Tous ont cherché à « accélérer les procédures » en violation des locaux ou lois internationales », et l’ont fait par pure cupidité. En raison de cette convoitise, ils ont également tombés dans des pièges et peuvent s’attendre à faire face à de nombreuses années en prison ».

Il n’empêche, grâce notamment à ses amitiés gouvernentales, Shimon Naor a pu agir longtemps en toute impunité. Et a bénéficié d’une certaine chance à vrai dire et d’un excellent avocat. « Naor a bénéficié à plusieurs reprises de protections haut placées : Eh bien, en 1999, Naor a été arrêté et condamné à sept ans de prison par les tribunaux roumains pour son rôle dans le commerce illégal des armes. Le vice-ministre israélien de la défense de l’époque, Ephraïm Sneh, a bien essayé d’aider Naor, mais les roumains ont refusé de le libérer. En fin de compte, Naor a réussi à obtenir une libération sous caution et a alors fui en Israël. En Roumanie il a été condamné à sept ans de prison par contumace, et est toujours considéré comme un fugitif par la justice. Et devinez quoi ? Naor est encore considéré comme étant dans la vente d’armes. » Naor, condamné en fait à 11 ans de prison (plus un rajout de 6 ans en 2008 pour d’autres faits délictueux) et ayant réussi à s’échapper grâce à un artifice juridique découvert par sa défense… s’est fait à nouveau arrêter le 9 mai 2010. Mais en France, à Paris, ecette fois, et fort récemment donc. Depuis, impossible de trouver des infos sur son extradition supposée vers la Roumanie, réclamée depuis par les autorités roumaines. En novembre 2004, la France avait exprimé son vif désaccord avec les ventes d’armes d’Israël à la Côte d’Ivoire, qui mettaient en danger les troupes françaises là-bas. De Naor, on a aucune trace à ce jour dans la presse française… et personne n’avait relevé une chose à son sujet : en décembre 2004, Naor avait été arrêté en Jordanie, avait-on dit, pour trafic d’armes : que faisait-il donc libre, en France, en 2010 ?

sur les mercenaires, lire ceci
http://www.nickryan.net/articles/me…

et cela
http://www.gawhs.org/Mercenaries.html

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