L’ARMÉE ivoirienne, face au défi démocratique

Serge-Nicolas NZI | Connectionivoirienne.net

I – L’instabilité politique chronique dans laquelle se trouve la Côte-d’Ivoire depuis le 24 décembre 1999 jusqu’à ce jour, vient de l’irruption de l’armée dans la vie politique nationale, par le coup d’État militaire qui emporta le régime du président Henri Konan Bédié. L’armée qu’on n’a jamais voulu organiser efficacement pour servir l’intérêt national est aujourd’hui un danger pour tous les ivoiriens. Comment sortir de l’engrenage ? L’armée ivoirienne dans sa forme actuelle peut-elle assurer la défense des frontières du pays et protéger les ivoiriens ? Une armée de pillards, de voleurs, de violeurs, d’égorgeurs, de cambrioleurs de banques, de trafiquants en tous genres, peut-elle défendre la paix et la sécurité de la Côte d’Ivoire ? Une armée dans laquelle on retrouve des évadés de prisons et autres zozos, peut-elle se porter garante de la survie de l’État et des citoyens ? Peut-on instaurer la démocratie et l’enracinée dans un environnement ou les milices côtoient les forces régulières ralliées du bout des lèvres au vainqueur d’un bras de fer électoral ? De loin nous voyons déjà se dessiner, les germes de la prochaine mutinerie qui prendra pour prétexte l’harmonisation des grades au sein de armée ivoirienne comme sa source d’explosion. Le pouvoir fait semblant de l’ignorer, mais il est assis sur un baril de poudre. Ne pas se poser ces questions au grand jour et maintenant, c’est se mettre aujourd’hui dans l’impossibilité de comprendre ce qui arrivera demain. Car il y aura dans le futur proche les élections législative, communale et régionale. Chaque camp a gardé dans cette perspective, sa capacité de nuisance. Les fers sont aux feux. Pour certains l’objectifs est de consolider leurs positions tandis que pour les autres c’est sortir la tête hors de l’eau pour survivre politiquement.

II – La nature même de l’armée ivoirienne.

Du point de vue historique et politique, il y a des pays africains où l’armée a précédé la naissance de l’État. L’Algérie, la Guinée Bissau et les Iles du Cap Vert, l’Angola ou le Mozambique. En Côte d’Ivoire c’est surtout pour la plupart les anciens soldats combattants de la seconde guerre mondiale et des guerres coloniales de Madagascar, d’Algérie et d’Indochine qui furent les premiers éléments qui constituèrent l’armée, la gendarmerie et la police ivoirienne. L’armée ivoirienne est donc née de la transition pacifique avec le colonisateur français, ses officiers supérieurs ont été formés par la suite dans les académies militaires françaises. Sous le régime du président Félix Houphouët-Boigny, l’armée ivoirienne avait écrasé dans le sang la crise du Sanwi dans la région d’Aboisso et la rébellion du Guébié dans la région de Gagnoa, avec l’appui bien entendu d’un bataillon de l’infanterie française. Il est important ici de recommander à la société civile ivoirienne et à l’opinion publique de ce pays, de ne jamais resté silencieux, chaque fois que l’armée ivoirienne est utilisée pour conduire des massacres contre des civils ivoiriens qu’elle est chargée de protéger. Les exactions de l’armée ivoirienne sur le campus de Yopougon, à 04heure du matin dans la nuit du 17 au 18 mai 1991, sont encore dans les mémoires. Voilà pourquoi son irruption sur la scène politique le 24 décembre 1999 et le refus du chef de la junte militaro-fasciste, Robert Gueï d’accepter le verdict des urnes avait exaspéré les ivoiriens. Les massacres de Duékoué et la série d’assassinats crapuleux, la contrebande d’or et de diamant, les pillages les crimes sans nom dont les hommes en tenue militaire se rendent coupables ces dernier temps nous font douter du caractère républicain de cette armée ivoirienne.

III – Mission et fonction de l’armée ivoirienne.

Compte tenu du niveau de développement de la Côte d’Ivoire et des conditions, dans lesquelles elles ont été créées, les forces armées ivoiriennes jouent un rôle civil et militaire. Elles connaissent une évolution qui précise et accroît leurs responsabilités purement militaires. L’espace qui, le premier, requiert l’existence d’une armée est le territoire national afin de garantir les frontières et la sécurité des personnes et des biens. Le devoir premier de toute armée est d’être capable en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes formes d’agression d’assurer la sécurité du territoire national ainsi que celle des populations. En théorie, la mission des armées ivoiriennes n’est en rien dissemblable à celle des autres armées du monde. Tout au plus insiste-elle davantage au départ, en 1960, sur son rôle symbolique : celui de représenter la souveraineté, étant donné le caractère récent des l’indépendances et le nombre relativement important d’États à y accéder. Ainsi dès le départ, l’armée nationale, censée représenter la force, la puissance, l’intégration aspire à devenir le symbole de l’indépendance, de la souveraineté et de l’unité. À cette période l’armée se veut d’abord la preuve de l’authenticité de l’État. Mais nous verrons un peu plus loin que tout cela avait dérapé dès le début. État et armée sont associés. Tous deux se dotent d’un drapeau, d’une devise, d’un hymne, intimement liés. A chaque cérémonie officielle, et plus particulièrement à l’occasion de la fête de l’indépendance, les hauts dignitaires civils et militaires du pays se retrouvent côte à côte, rendant hommage à l’État et à son armée. De ce fait, il apparaît à cette époque que le chef d’État incarne la volonté nationale et que l’armée doit en assurer la crédibilité et le respect. C’est là justement que commence le dérapage. Quand on observe la vie politique ivoirienne, on se rend compte que du président Félix Houphouët-Boigny en passant par le président Henri Konan Bédié, tous les ministres de la défense sans exception étaient des Baoulé groupe ethnique des deux présidents. De Jean Konan Banny à Joseph MBahia Blé Kouadio, en passant par Léon Konan Koffi et Vincent Bandaman Nguetta. Sous le régime de la refondation, il y a eu Moïse Lida Kouassi, Bertin Kadet et Michel Amani N’guessan. Félix Houphouët-Boigny, veillait personnellement à la promotion des officiers supérieurs et leur accordait divers avantages qui ont contribué à les embourgeoiser et à faire d’eux des complices du régime. Il préféra en 1960, pour le poste de chef d’état major, le Colonel Ouattara Thomas d’Aquin, de l’ethnie Tagbana, originaire de Katiola à Fofana Médiomo, un Malinké. C’est en Août 1962 à Yamoussoukro au cour du défilé en l’honneur du président Modibo KEITA, que les ivoiriens Médusés découvraient la Garde prétorienne d’Houphouët-Boigny, entièrement constituée de Baoulé membres de son groupe ethnique. C’est sur ce même mode opératoire que fut créée en 1963, la milice du PDCI RDA, qui sera reversée en mai 1990 dans la garde présidentielle. Car les autres partis politiques menaçaient eux aussi de créer leur propre milice.

IV – La mission d’intégration et la fonction politique de l’armée ivoirienne.

La fonction d’intégration est jouée essentiellement par la conscription qui, en principe, concerne toutes les ethnies, toutes les ramification de la société et est supposée rassembler toutes les forces contribuant ainsi à unifier l’État. En réalité, cette fonction connaît des applications peu conformes aboutissant au constat inverse. Pendant cinquante ans, la règle en vigueur en Côte d’Ivoire et un peu partout en Afrique est celle qui favorise l’ethnie dirigeante, principalement ses cadres civils et militaires, la troupe ne bénéficie pas ou peu de ces pratiques et manifeste parfois son mécontentement. La Côte d’ivoire sur ce plan a eu la chance d’échapper à cette dérive, car le premier chef d’État major des forces armées ivoiriennes fût le Général Ouattara Thomas d’Aquin, puis ce fût le Général Bertin Zézé Barouan, le Général Félix Ory, le Général Gueï, l’amiral Timité Lansana, le Général Doué Mathias et l’actuel Général Philipe Mangou. Sur le plan politique l’armée doit préserver l’État. Par déformation, en raison de la personnalisation du pouvoir et de l’autorité des chefs politiques et militaires, elle se transforme rapidement en stricte protection du régime politique, qu’il soit civil ou militaire. C’est une erreur de sa part, après cette guerre il faut recomposer une armée ivoirienne capable de défendre l’intégrité de la Côte d’ivoire, protéger les ivoiriens et leurs biens et défendre l’indépendance de la Côte d’Ivoire si elle est menacée. L’armée dans ce sens doit garantir le processus démocratique au lieu de le stopper ou de le mettre à mal par une irruption stupide et insensée, qui conduit les ivoiriens dans les abîmes de l’histoire. Tous les pays qui nous entourent ont fini avec les coups d’état, ce n’est plus une nouvelle trouvaille pour régler les problèmes d’État. L’armée est théoriquement apolitique, neutre : elle exécute ses fonctions sans intervenir dans le débat public. Elle sert l’État en priorité et à ce titre occupe occasionnellement dans les régimes civils des postes ministériels, diplomatiques ou administrativesElle est soi-disant étrangère à la politique politicienne. Pourtant elle organise des coups d’État lorsqu’elle estime que la cohésion et la survie de l’État sont gravement menacées. Le général Robert Gueï, alias BOB, disait qu’il allait balayer la maison. En somme, l’armée ivoirienne consolide et veille sur le pouvoir en place. Nous avons tous eu l’opportunité de l’observer dans la crise électorale récente.

V – L’armée comme force de régression en Côte d’Ivoire.

L’intervention de l’armée ivoirienne dans la vie politique du pays demeure un facteur de blocage, de régression et une épée de Damoclès sur la suite du processus démocratique en Côte d’Ivoire. Nous rappelons que l’armée dans un pays normal à pour fonction de défendre l’intégrité territoriale, de défendre la nation en cas de menace interne ou externe, de protéger les citoyens et leurs biens. Or en Côte d’Ivoire l’armée s’est discréditée, en prenant le pouvoir par la force en pillant les domiciles en torturant et tuant des innocents. Elle a aussi brillé par son manque d’imagination et son incapacité à apporter une réponse aux causes du sous-développement. Ce qui est pire, c’est que sa gestion désastreuse a précipité le déclin économique, social, culturel, politique et institutionnel de la Côte d’Ivoire en Bâillonnant de fait la démocratie et la société civile. Le mépris des militaires ivoiriens pour la vie des populations dont ils sont sensés être les protecteurs, a achevé de nous convaincre que l’armée ivoirienne et la plupart de nos armées africaines ont desservi la cause de l’honneur, du civisme, de la bravoure et du patriotisme contenue dans leur serment. Observez-les Mesdames et Messieurs septembre 1991 et 1993, on les retrouve dans la nuit du 17 au 18 mai 1991, violant et torturant des étudiants à 04h00 du matin sur le campus de Yopougon en Côte d’Ivoire. L’image cauchemardesque du Général Gueï, de Palenfo, Coulibaly, Mathias Doué, Cyprien Mouassi Grena, Boka Yapi et autres Ibrahima Coulibaly, sur les écrans des télévisions, pour annoncer leur Coup d’état, car ils étaient convaincus que l’horloge de l’histoire venait de sonner leur heure de gloire et de direction d’un État. Leur gestion fut un long chapelet de délabrement moral, économique, social et politique. À cela s’ajoute les plaies béantes et la douleurs des populations ivoiriennes: arrestations arbitraires, crimes impunis, vols, viols, disparitions de citoyens innocents, rackets, trafics, pillages, cambriolage de banques, rébellion, intimidations, violences gratuites, etc. les ivoiriens vivent tout cela au quotidien sans que cela ne dérange les FRCI, qui prétendent restaurer la démocratie. Bref l’armée ivoirienne instrumentalisée à des fins politiques a été un grand facteur de régression pour la Côte d’Ivoire et une institution anti-développement. Quand on sait le coût de l’armée dans le budget du pays et les achats massifs d’armes effectués par nos dictatures pour bâillonner la démocratie et étouffer la société civile, vous conviendrez avec nous que le tribut payé par le peuple ivoirien est lourd et insupportable dans la durée.

VI – Armée ivoirienne et la tentation du tribalisme.

La lutte pour la survie politique de la part des régimes civils ou militaires et du groupe qui l’entoure, lié par des intérêts divers (parenté ethnique, clientélisme, tribalisme et népotisme) rend peu à peu toute tentative de développement et de construction du pays inaccessible aux non membres, c’est à dire à la grande majorité de la population. Du point de vue du recrutement, beaucoup de cadres militaires de nos forces armées ivoiriennes, doivent davantage leur nomination et leurs promotions à des considérations politiques ou personnelles (relations de confiance, appartenance tribale, ethnique, amitié, copinage etc..) qu’à leurs aptitudes professionnelles ou leurs faits d’armes. Des exemples existent en Afrique : L’armée mono ethnique Hutu, d’Habyarimana au Rwanda, l’armée Ngbandi de Mobutu au Zaïre, l’armée Kabyé de la dynastie Eyadema au Togo et l’armée Kranh de Samuel Doé, au Libéria en sont des tristes exemples. Inversement, des officiers réputés pour le sérieux de leur formation, de leurs compétences, mais ne se prêtant pas au jeu du pouvoir ou n’étant pas de la même région que le chef de l’État, se voient disqualifiés, tenus à l’écart, voir victimes de purges. Une telle armée est forte et féroce quant-il s’agit de mater des étudiants en grève, une tribu révoltée par les abus du pouvoir en place ou une protestation de travailleurs n’ayant perçu aucun salaire depuis plusieurs mois. Une telle armée, vole en éclat et se trouve en complète débandade face à une menace militaire bien structurée venant de ses frontières. La défaite des troupes d’Idi amin Dada en Ouganda, la défaite d’Hissène Habré au Tchad, la déroute de l’armé hutu d’Habyarimana et la défaite de l’armée ridicule de Mobutu composée en majorité des courtisans de l’ethnie Ngbandi, en sont les meilleures illustrations de cette affirmation. Croire aussi qu’en Côte d’Ivoire, une armée de violeurs, de racketteurs, de trafiquants de drogue, de cambrioleurs de banques, de pillards et de vulgaires criminels à la petite semaine, de Dozos et de Zozos, peut assurer la défense nationale et protéger les vie humaines, c’est tout simplement se leurrer. La création en son temps par le président Henri Konan Bédié, d’un conseil national de sécurité qui coiffe dans les faits l’État major de l’armée nationale et placé sous la direction du Général de Gendarmerie, Joseph Tanny Ehuéni, fut pour beaucoup dans la passivité des officiers supérieurs de l’armée ivoirienne vis-à-vis du putsch de décembre 1999. Car ils y voyaient une tentative de dérive ethnique. Pour mettre les forces de défense et de sécurité sous l’autorité d’un courtisans du Bédiéisme triomphant. Nous pensons que le risque existe en Côte-d’Ivoire de voir les mécontents d’aujourd’hui ceux que l’État à abandonné, ceux que l’État ne protège plus et ne défend pas à cause de leur appartenance régionale ou ethnique, se constituent en force de rébellion comme les mouvements de guérilla en Amérique latine. En vue de renverser la dictatures ou un régime oppressif à leur encontre. La victoire de Soro guillaume et sa rébellion armée. Celle l’Ougandais Yowéri Mussévéni, du Tchadien Idris Deby, et du Congolais Laurent Désiré Kabila ou de Denis Sassou Nguesso à Brazzaville en sont des exemples concrets qui illustrent cette affirmation. Croire qu’un régime reposant sur des bases tribales ou ethno religieuses, peut promouvoir le développement d’un pays africain, c’est aussi faire le pari du plus lamentable des fiascos.

VII – Rénovation de l’Armées ivoirienne.

Le Mozambique a intégré hier des éléments de la rébellion militaire de la RENAMO, à l’armée nationale. Des éléments de l’UNITA, du Dr Jonas Mahideiro Savimbi, sont aujourd’hui intégrés dans les forces armées populaires Angolaise. L’Afrique du Sud a conservé des officiers et soldats blancs du régime criminel raciste de l’apartheid à la nouvelle armée Sud africaine. La Côte d’ivoire peut valablement reconstituer les forces armées Ivoiriennes en intégrant les éléments méritants de la rébellion politico militaire qui a porté le Dr Allassane Ouattara au pouvoir. Pour cela les Dozos, les zozos, les repris de justice et autres malfaiteurs doivent dégager des lieux, ils n’ont rien à faire dans une armée d’un pays qui se respecte. En y regardant de près on voit bien que leur indiscipline et leur présence fera plus de mal à la nation, au tissu social du pays et au vivre ensemble. Ceux qui sont allés les chercher doivent les désarmer et les reconvertir à la vie civile.

– De l’autre côté il faut mettre à la retraite, tous les officiers et hommes de rang qui sont à la limite d’âge, ce n’est pas avec des vieux ventrus et débonnaires qu’on peut mener une guerre si le pays est attaqué demain, il faut éviter le ridicule pendant qu’il est encore temps.
– Ouvrir l’armée par une politique de formation sur concours aux jeunes officiers et sous officiers et hommes de rang, avec les niveaux du BEPC, du Bac, et de la licence.
– demander à l’armée et au génie militaire, dans cette période de reconstruction de prendre en charge l’entretien des pistes villageoises, la réparation des ponts ainsi que la création de points d’eau dans les zones arides et semi-arides du pays.
– Créer une garde nationale ivoirienne c’est à dire corps militaire spécialisé dans la protection des civiles en cas de catastrophes naturelles, cela existe déjà dans tous les pays qui se respectent.
– Repenser le service civique qui existait hier encore en Côte d’ivoire et qu’on a fait disparaître par le manque habituel de vision de l’avenir commun, en lui donnant cette fois-ci les moyens de formation à des jeunes, pour qu’ils se rendent utiles à des missions auprès des communauté villageoises, des collectivités locales et territoriales.

– Équiper enfin l’armée ivoirienne de moyens militaire lui permettant de défendre valablement le pays de ses ennemis ou d’agressions internes ou externes.

– Il faut retirer les militaires des emplois civils de garage comme Ambassadeurs, préfets, Sous-préfets, directeurs d’hôpitaux, directeurs de société d’État. Ce n’est pas leur rôle car il n’ont pas la formation adéquate pour assumer valablement ces fonctions qui leurs ont été confiées pour les éloigner du champ militaire.

L’image du Colonel Émile constant Bombet, déclarant le 20 mai 1991, que les exactions du campus de Yopougon étaient << une banale opération de maintient de l’ordre >> reste pour nous tous un manque de respect pour la vie des ivoiriens.
– Le trafic de drogue est devenue une réalité sur les côtes Ouest africaines. Nous savons tous que ce trafic peut complètement déstabiliser un pays et ses institutions en mettant même en péril son activité de production et la vie de sa jeunesse. Il est donc temps de créer une section des gardes côtes dans la marine nationale ivoirienne en dotant celle-ci de patrouilleurs rapides capables de prévenir et de lutter avec des moyens appropriés à la défense de nos côtes.
– Il faut dans le sens de l’approvisionnement, acheter des armes et des équipements performants capables de dissuader tous agresseurs. Ce n’est pas avec des vieilleries repeintes de l’armée française ou Russe que la Côte d’Ivoire pourra se défendre en cas d’attaque sur ses frontières.
– Il faut acheter les armes dans des pays dont l’expérience militaire est connue et non chez des gens qui ont perdu leur propre guerre, qui ont connu l’occupation et qui ont fait le choix devant nous de la capitulation et de la collaboration avec leur pire ennemi.
– La reconstitution de l’armée ivoirienne est un marché juteux pour tous les combinards qui rodent autour de la Côte d’Ivoire comme des hyènes en chaleur, il faut être vigilant dès maintenant pour refuser les vieilleries qu’ils s’empressent déjà à nous refiler.
– Les pays dont l’efficacité de l’armement sont connus de nous tous sont : Les USA, la Russie, la Chine, Israël, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Allemagne. Il ne faut plus s’encombrer de fournisseurs peu scrupuleux qui cherchent toujours à venir nous niquer comme hier en échangeant :

Des verreries, des morceaux d’étoffes, de l’eau de vie et des babioles, contre de l’or, du diamant, de l’ivoire, du gingembre, et des épices du Golfe de Guinée. Nous ne sommes plus au temps du commerce muet, il faut le rappeler ici sans se gêner lorsqu’il s’agit de la survie d’un pays et d’un peuple. C’est finalement nos meilleurs enfants qui doivent servir le drapeau national et défendre la nation en cas de menace et non des bandits et des repris de justice. Notre frère le capitaine para commando, Isidore Noël Thomas Sankara, nous disait hier encore <> Cela est encore plus que vrais aujourd’hui. Il faudra donc envisager aujourd’hui et maintenant la tenue des états généraux de l’armée ivoirienne, pour que l’armée soit au service de la nation. La Côte d’Ivoire est en pleine mutation, les jeunes de moins de trente ans sont les plus nombreux, ils veulent voir claire dans tout ce qui concerne leur avenir. Ils auront du mal à accepter l’interruption du processus démocratique par la force des armes à travers une armée de pillards et de brigands. C’est eux en premier qui sont descendus dans les rues pour chasser le général Gueï et sa soldatesque du pouvoir. La restauration de l’État de droit en Côte-d’Ivoire, implique un pacte de confiance, voire une réconciliation entre le peuple et son armée. Cela est parfaitement réalisable comme nous l’avons vu au Bénin, au Ghana et au Mali voisin ces dernières années, réconciliation veut dire selon nous, reconnaissance du mal inutile infligé aux populations ivoiriennes par une armée de brutes et des soldats qui se sont comportés comme des mercenaires d’une milice privée. Réconciliation veut dire aussi refus de la chasse aux sorcières, de l’impunité et de l’abîme profond dans lequel se trouve les populations ivoiriennes par la faute d’une armée de violeurs, de drogués, de voleurs, d’assassins, de pilleurs bref une armée de démission nationale. Réconciliation, c’est aussi juger et condamner les tortionnaires, les violeurs, les pilleurs, les trafiquants, les casseurs de banques et autres cambrioleurs, qui ont par leurs comportements indignes déshonoré l’uniforme militaire, le drapeau national et la réputation de l’armée ivoirienne. Dans cette perspective de rénovation, les rapports entre l’État et l’armée méritent une redéfinition qui intègre la pluralité de la société ivoirienne, qui fait de l’armée et des forces de l’ordre: (gendarmerie, police, garde présidentielle, service civique, et marine nationale) des facteurs d’intégration qui ne peuvent s’épanouir qu’au contact du reste du corps social ivoirien, dans le cadre de l’État de droit, reposant sur le respect des valeurs ivoiriennes et fondés sur l’expression de la volonté populaire. L’armée ivoirienne ainsi rénovée, respectera la séparation et l’équilibre des pouvoirs elle protégera la vie des personnes et respectera leurs biens. Elle contribuera mieux à la promotion de la liberté, des droits fondamentaux de l’homme, à la moralisation de la vie publique et politique. Nous relevons que la proclamation de l’État de droit n’aurait aucun sens s’il n’était applicable et appliqué. Il appartient aux dirigeants politique ivoiriens qui l’ont adopté comme principe et mode de gouvernement ou qui s’y apprêtent de les prendre en compte pour tous les acteurs: la société civile et la société militaire. Le rôle de l’armée dans l’instauration et la consolidation de l’état de droit est primordial et émane d’un principe Républicain : << L’union du peuple et de l’armée pour la défense de la patrie et de la liberté. >> dans cette optique la place de l’armée au sein de l’État et au cœur de la société doit être réexaminée par les forces vives de la Côte-d’Ivoire moderne et des nouvelles démocraties africaines. Elle découle d’une part de l’adhésion à des dispositions juridiques et politiques et d’autre part de l’application de mesures spécifiques propres à redéfinir et à revaloriser l’institution militaire dans l’actuelle République de Côte d’Ivoire.

VIII – Le triomphe de la médiocrité

En regardant l’état de délabrement de la Côte d’ivoire, on constate une détérioration lamentable de la conjoncture économique et sociale et politique. La société ivoirienne de ce début de siècle est à un carrefour. Elle doit choisir entre un certain matérialisme de ses élites qui la conduit à la dépendance, au précipice et la volonté farouche de construire son propre devenir avec la participation des masses ivoiriennes. Elle doit choisir de continuer à être le pays d’une minorité nantie de tous les pouvoirs, de tous les droits et de tous les biens ou de devenir celui de tout un peuple partageant dans l’équité et la justice les ressources qu’il génère. La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est ébranlée dans ces racines les plus profondes et dans les valeurs les plus nobles qui ont forgé son histoire. Les hommes sont obligés d’aliéner corps, biens et esprit pour subsister. Les institutions sont en crise et se contentent d’exister : elles ont perdu leur capacité de création, de décision, de contrôle et d’orientation. Cela réduit la capacité du pays et des ivoiriens à décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes de l’orientation de leur devenir. C’est une société qui cultive la dépendance à l’égard de l’extérieur : valeur des importations, volume de l’aide externe, agriculture en régression, chômage en progression, système éducatif en plein délabrement, hôpitaux en piteux état, routes impraticables, dirigeants corrompus, ethnisme et tribalisme rampant, etc. cette dépendance se répète à l’intérieur à différents niveaux, jusqu’à provoquer un puissant blocage de la pensée et de l’action. Cette société se tient debout difficilement sur des béquilles d’une pseudo République sans dignité, dans laquelle l’espoir ne pousse plus. La vérité ayant perdue sa substance, la communication entre les hommes devient impossible ou artificielle. La pensée alors s’arrête puisqu’elle n’est plus fécondée par l’échange et la contradiction. Quand l’intelligence déserte le forum, la médiocrité s’installe et tout peut finir en dictature. La transition militaire chaotique du général Gueï, ainsi que la refondation frontiste et gbagboïste, furent de grandes délusions et des illustrations de cette descente au enfer de la Côte d’Ivoire.

IX- Le réveil de la société civile ivoirienne

Au XVIIIème siècle, dans une période de rapide démocratisation sous l’administration du président Andrew Jackson (le premier président américain ne venant pas des treize colonies fondatrices de l’union), Alexis de Tocqueville fit l’éloge de l’indépendance des associations et des pouvoirs locaux, comme étant l’esprit même de la liberté dans le nouveau monde. << Une nation peut toujours se doter d’un gouvernement libre, sans vie démocratique locale, elle ne saurait saisir l’esprit de la liberté. >> écrivait-il dans son livre de la démocratie en Amérique qui est considéré aujourd’hui comme l’une des meilleures approches de sociologie politique de son temps. Nous voulons souligner ici avec force que la société civile est le troisième pied d’un tabouret qui s’appelle démocratie, qui ne saurait tenir ni être stable avec seulement deux pieds, aussi robuste puissent-ils être. Nous appelons à la revitalisation et au redressement d’initiatives mises en péril par l’arrogance, la bureaucratie et l’inconscience de quelques uns. Notre propos ici concerne la fondation d’une véritable citoyenneté ivoirienne dans laquelle les associations et initiatives collectives trouvent leur place entre l’État et son armée pour que la liberté s’épanouisse et se manifeste dans son expression la plus authentique. Cela est parfaitement réalisable dans le cas de la Côte d’Ivoire. L’opposition des ivoiriens aux mains nues face à l’armée française sur l’esplanade de l’hôtel ivoire en novembre 2004, reste pour tous les africains un cas d’école d’une société civile agissante. Car tous ceux qui étaient sur l’esplanade de l’hôtel ivoire n’étaient pas tous des frontistes du FPI de Gbagbo Laurent. Nous souhaitons vivement que les gouvernements ivoiriens, d’aujourd’hui et de demain, puissent se vanter un jour d’avoir irrigué par une multitude d’initiatives civiques la vie économique et sociale de la Côte d’Ivoire. Nous appelons à une collaboration efficace entre les institutions démocratiques naissantes et la société civile ivoirienne à travers: Les organisations civiques et religieuses, la famille, les municipalités, les mouvements de jeunesses, les groupements féminins, les organisations paysannes, patronales, syndicales, les partis politiques, les opérateurs économiques, les organisations de défense des droits de l’homme, les groupements culturels, scientifiques, environnementaux et sportifs ainsi que les associations de bénévoles et autres initiatives de proximité. Qui pendant longtemps dépendaient de l’espace public La société civile est d’abord un sanctuaire pour l’expression de la citoyenneté, un jardin de notre futur où l’innocence et la vulnérabilité peuvent être protégées contre les abus de l’autoritarisme. C’est pourquoi la société civile a besoin d’être protégée, pour que la démocratie se renforce, survive et s’épanouisse en Côte d’Ivoire. C’est dans ce sens que nous disons que l’enlèvement, l’assassinat ou l’arrestation de syndicalistes et des dirigeants des mouvements patriotiques proches du parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, est selon nous une atteinte grave contre la liberté et la démocratie qu’on veut instaurer en Côte d’Ivoire. L’Espagne en légalisant le parti communiste de Santiago Carrillo le 9 avril 1977, nous renforce dans cette affirmation. L’État totalitaire et son armée sont parfaitement incapables d’asseoir une société libre. Le tabouret à besoin de trois pieds, avec deux pieds ce n’est pas de la stabilité du tout. La démocratie a du mal à s’implanter durablement en Côte d’Ivoire à cause des vieux réflexes de la culture totalitaire héritée des combines mafieuses de la Françafrique, par contre elle est effective au Bénin, au Mali, au Ghana en Europe de l’est, en Hongrie, en Pologne, et en République Tchèque pays qui ont fortement soutenu la renaissance d’une société civile et d’un secteur civique très actif, transformant profondément leur législation pour promouvoir toute sorte d’institutions bénévoles et caritatives réellement indépendantes de l’État. Nous rappelons à ceux qui oublient vite, que la société civile a donné le meilleur d’elle même dans la mort du communisme et du totalitarisme en Europe de l’est, le syndicat solidarité de Lech Valesa et l’église en Pologne, des écrivains et les intellectuels du mouvement civique “ la Charte 77 ” de Havel en Tchécoslovaquie, l’élan libertaire des nouvelles générations Allemandes et des scientifiques comme Sakharov. Nous prions nos amis Européens et tous ceux qui sont sincèrement sensible àla souffrance des peuples africains d’accorder leurs appuis, leurs capacités d’écoute et un peu d’attention à notre désire d’en finir avec la combine mafieuse et l’autocratie qui n’ont que trop duré en Afrique, pour qu’émerge chez nous aussi des Lech Valesa, les Vaclav Havel et des Sakharov qui ont eu le soutien du monde libre dans leur lutte. C’est de cela que la Côte d’ivoire et ses voisins ont le plus besoin.

X – Une armée qui respecte le droit et la vie des ivoiriens

À nos amis occidentaux en Europe et en Amérique du nord, vous mangez à votre faim, vous avez un logement décent, vos enfants vont à l’école, vous pouvez partir en vacances dans un lieu de votre choix, vous avez le droit d’être soignés en cas de maladie ou d’accident, vous n’hésiter pas à dire ce que vous pensez, vous pouvez intenter un procès contre l’État et le gagner, vous avez aussi droit à une pension pour vos vieux jours etc. Bref tous ces droits sont devenus tellement naturels que vous avez du mal à comprendre qu’il y a sur cette planète des pays où on peut perdre la vie par manque d’eau, par manque de soins médicaux, des pays où trois quart des habitants ne savent ni lire et écrire, des pays où vous pouvez perdre votre emploi du jour au lendemain parce que vous êtes pratiquant de telle religion ou appartenant à telle ethnie ou telle région. Et enfin des pays où vous pouvez être pendu pour cause de grève ou pour avoir émis une opinion contraire à celle du gouvernement. Des pays ou l’armée sensée protéger la population peut débarquer courageusement de nuit à la demande du gouvernement sur un campus pour massacrer des étudiants en grève pour obtenir des meilleures conditions d’études. Comme vous le constatez le chemin des droits pour tous les hommes et femmes de notre pays est encore long et difficile à asseoir dans la pratique. Demandez aux noirs d’Afrique du sud qui majoritaire dans un pays qui leur appartient ont subi l’apartheid pendant cinquante ans ils vous diront ce que c’est que la méchanceté gratuite. Dans cette crise postélectorale tragique, des ivoiriens ont été témoins de l’égorgement d’un parent à son domicile parce qu’il a soutenu Laurent Gbagbo ou Alassane Ouattara. D’autres ivoiriens ont été brûlés vifs parce qu’ils appartenaient à un autre groupe ethnique. Certains ivoiriens enlevés à leur domicile ont carrément disparu jusqu’à ce jour sans laisser de trace. Nous pouvons comprendre qu’une pièce de monnaie tombe et se perde dans les broussailles, mais pas la disparition sans trace d’un homme entier en pleine ville.
Mesdames et Messieurs, nous proclamons solennellement que la vie humaine est sacrée, quelque soit la personne. Rien, si l’on y réfléchit, ne devrait être plus important. Comment comprendre qu’en Côte d’Ivoire, des tribus qui hier encore vivaient en paix et en harmonie s’entre-déchirent et se massacrent au nom d’une volonté d’hégémonie entretenue par une classe politique stupide et médiocre ? Comment par exemple, se résoudre à voir mourir des enfants et des adultes dans un pays à cause des ambitions politiques d’une poignet de politiciens corrompus Quelles que soient les causes de ces tragédies, le droit à la vie se trouve là encore bafoué. Et il s’agit pourtant du plus important des droits de l’homme. Liberté, égalité, droit à la vie… tout au long de l’histoire, des hommes et des peuples ont lutté pour obtenir ces droits. Car ils n’ont pas été toujours aussi évidents et naturels. Et tous les ivoiriens ne les connaissent pas encore. Maintenus dans les soutes de l’histoire, ils sont aujourd’hui encore des hommes et des femmes sans droit, à la remorque de l’histoire. Finalement il convient d’affirmer haut et fort que les droits de l’homme sont aussi les droits des ivoiriens, ceux sont les droits des aborigènes, des amérindiens, ceux des asiatiques des européens etc. ces droits n’appartiennent à aucun gouvernement, ils ne se limitent à aucun continent, car ils sont inhérents à l’humanité elle même. Cela doit être définitivement clair dans l’esprit de nos politiciens et militaires ivoiriens ainsi qu’à tous les réseaux mafieux qui sont les ennemis de l’État de droit.

XI – Postulat de Conclusion générale

Mesdames et Messieurs, chers amis et chers compatriotes, après ce sombre tableau de la relation tragique des ivoiriens et des africains avec l’autoritarisme, permettez nous de ne pas désespérer dans la race humaine et de continuer à croire à l’avènement d’une renaissance ivoirienne. Ce qu’il y a de beau, de formidable et de magnifique en ce début de siècle, c’est que les totalitarismes les plus ignobles et les plus absurdes ont disparus, l’union soviétique, son goulag et son communisme utopique sont dans les toilettes de l’histoire, la Grèce pays d’invention de la démocratie à retrouvé le chemin du pluralisme et de la dignité après une dictature militaire. L’Espagne franquiste est devenue une grande et belle démocratie dont la royauté nous comble de fierté sans parler du Portugal et de sa révolution des œillets qui le 25 avril 1974 dans une atmosphère de liesse populaire balaya la dictature du successeur de Salazar, Marcello Caetano signant ainsi la fin, en Europe occidentale des grandes dictatures militaires.Nelson Mandela est sorti de prison le 11 février 1990, alors que nous savons tous qu’à coté de l’extrême droite blanche sud africaine Jean-Marie Le PEN et Bruno Maigret sont des anges, il faut en définitive se convaincre que les hommes et les sociétés changent ayons foi dans la capacité de discernement de l’être humain, soyons convaincus, que le bien l’emporte toujours sur le mal et que les dictatures malfaisantes d’Afrique connaîtront leur juste fin pour que triomphe la raison et la vie. Le Mali après Moussa Traoré a retrouvé le chemin de la démocratie et de l’alternance, le Ghana après son intermède militaire est aujourd’hui un pays démocratique. Le Bénin inventeur de la conférence nationale a survécu avec intelligence à la junte militaro marxiste. Le Libéria après bien d’errements se stabilise et reprend goût à la vie.

La Côte d’Ivoire, elle végète encore dans les baffons marécageux de son l’histoire douloureuse, des politiciens et des militaires ivoiriens qui ont voulu jouer avec le feu, ne savaient pas en organisant le coup d’état de noël 1999 et la rébellion de septembre 2002, qu’ils ouvraient la boite de pandore qui libéra le diable et tous les démons qui vont avec dans la transformation de la Côte d’Ivoire en enfer. Notre pays est victime de sa propre histoire, celle de sa soumission aux forces centrifuges du mal, la Côte-d’Ivoire est la proie facile d’une guerre fratricide. Humiliée, égorgée, boucanée, dépecée à la curée. Les vainqueurs du jour font la bamboula sur les ruines de la nation alors que le sang encore surpris des victimes refuse de sécher. Ce sang qui refuse de sécher nous regarde, jour et nuit, il est la vie. Pour quoi et pour qui a-t-il été versé ? Au nom de quels intérêts ? Voitures avec sirène ? << Passez excellences >> par les boulets et la poudre, vous avez conquis le pouvoir. Nous sommes habitués à ces jeux. Certains vous Applaudiront et peut-être chanteront vos louanges. Mais pour combien de temps ? Telle est la réflexion gratuite que nous offrons aux militaires des forces républicaines de Côte d’Ivoire. Il faut donc démobiliser la pensée figée qui laisse croire que c’est à coups de fusils et de baïonnettes qu’on peut diriger la Côte d’Ivoire et remettre les ivoiriens au travail. Dans une atmosphère de répression, de menace et de sang. Les ivoiriens vivent aujourd’hui un cauchemar dans lequel leur pays semble être immobilisé dans un passé lointain comme dans un conte de Shéhérazade, impression que nous partageons avec beaucoup de nos compatriotes du pays profond et de la diaspora africaine. En effet la Côte d’Ivoire et ses fils ont besoin d’une rupture des chaînes, une libération des initiatives, d’un retour à l’esprit de dialogue, d’ouverture, d’une remise en route de la pensée figée, d’un retour à l’esprit d’ouverture et de discussion qui fit la force de la société ivoirienne de nos pères.

C’est dans une telle démarche que les ivoiriens pourront faire barrage à l’autoritarisme militaro-fasciste et franchiront le pas vers la démocratie et l’État de droit. Démocratie réelle, regroupant à la fois le multipartisme, la liberté de la presse, l’État de droit, l’indépendance de la justice, la neutralité de l’armée et le respect des droits de l’homme. A fin de parvenir à une organisation équitable de la société ivoirienne, avec d’avantage de participation, une conception plus désintéressée au service de la collectivité nationale, chez ceux qui ont des responsabilités; une libre expression respectueuse des opinions des autres et du bien commun. Permettant de répondre aux besoins de : manger à sa faim, d’être soigner, d’avoir un logement, de scolariser ses enfants pour gagner la victoire sur l’analphabétisme, d’avoir un travail honnête et digne, d’avoir un accès plus ouvert aux biens et aux services qui ne peuvent être l’apanage de quelques uns, une sécurité sociale permettant aux hommes, aux femmes, aux enfants et aux vieillards de notre pays de mener simplement une vie vraiment humaine. C’est le minimum qu’on attend d’un gouvernement.

Nous lançons dans ce sens un appel à tous ceux qui disposent du pouvoir, qui côtoie le pouvoir, qui tutoie le pouvoir, qui ont de la richesse, de la culture, dans les villes et campagnes de Côte d’Ivoire pour qu’ils comprennent leur grande et urgente responsabilité. C’est dans cette voie que renaîtra la Côte d’Ivoire nouvelle que nous appelons de tous nos vœux, celle qui nous réconciliera avec la vie et la pratique de la vérité. Car seul un peuple qui a aussi souvent côtoyé la mort, le mensonge, le complot et l’arbitraire, comme le peuple ivoirien dans son entier, peut connaître mieux que n’importe quel autre le prix de la vérité et s’y accrocher. C’est pour cela que les ivoiriens doivent savoir que rien de décisif, ne viendra du dehors pour les sauver. Le dedans prendra alors toute son importance pour éclairer notre avenir commun et faire de la Côte d’Ivoire un pays membre à part entière de la communauté des nations et non un pays à part figé dans les marécages de sa propre histoire. Les droits de l’homme et la démocratie qui émanent de cette nouvelle vision, nous conduiront à coup sûr vers cette oasis, pour nourrir les espoirs que nous avons fondés en venant vers vous pour évoquer la problématique de la recomposition de l’armée ivoirienne et la nécessaire instauration de la démocratie au pays des éléphants. Mesdames et Messieurs, l’histoire nous enseigne qu’un drapeau n’est pas hélas signe d’indépendance et même dans la dépendance, il y a des règles à respecter. C’est pourquoi les ivoiriens se posent des questions. Quelle Côte d’Ivoire allons nous léguer à nos enfants ? Quel nom allons-nous leur donner ? Des sujets, des sujets de qui ? De quelle compagnie ? De quel métropole ? Ces questionnements nous conduisent à cette belle phrase du général carthaginois Hannibal Barca : s’adressant aux troupes de la coalition contre Rome :
<< Nous ne sommes pas là pour écraser les Romains, mais pour défendre la dignité des peuples que Rome veut écraser >>

Tel est le message dont nous sommes porteur vers nos Compatriotes ivoiriens en ces heures sombres de victoire de la violence contre la raison.
Il parait même que la guerre découlant de la crise postélectorale, avait pour but de faire respecter le suffrage des urnes et le respect de la démocratie. Nous avons voulu nous exprimer librement dans cette logique. Que les politiciens et militaire ivoiriens s’engagent dans un pacte de confiance pour que naisse enfin une côte d’ivoire nouvelle ou les privilèges de président, de généraux, de ministres, n’auront plus de pas sur la vie des filles et des fils du peuple ivoirien.
Merci de votre aimable attention

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Lugano (Suisse)
Tel. 004179.246.53.53
Email : nzinicolas@yahoo.fr

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