Le meilleur de l’Afrique, un vulgaire criminel ? par Adjo Saabie, écrivain

Or donc, le meilleur d’entre nous (Africains) cette année, celui qui nous représente sur le plan international, qui décide qui est un vrai démocrate ou pas, est un voleur de la pire espèce? La récente saisie, par les États-Unis, des biens de Teodorin Obiang, ministre de l’Agriculture de Guinée Équatoriale, après la saisie de 11 véhicules de luxe à Paris courant septembre, est étonnamment passée sous silence en Afrique. L’initiative « Biens Mal Acquis », lancée par des ONG et associations des deux côtés de l’océan, dérange-t-elle tant que ça?

Official White House photograph

Les Africains ont-ils tellement honte de voir Obiang ainsi traité ou alors ont-ils d’autres chats à fouetter? Cette année pourtant, Obiang, encore moins que d’habitude, est d’une importance particulière: Obiang est le président de l’Union africaine, notre ambassadeur, le « meilleur d’entre nous », celui qui négocie les levées d’embargos, décide de la légitimité d’un gouvernement africain ou pas. Et voilà que l’on apprend, par voie de presse, que l’impertinente justice américaine saisit une villa à Malibu, et une collection d’objets ayant appartenu à Michael Jackson, dont Teodorin est l’heureux propriétaire, le tout, pour la fabuleuse somme de 70 millions de dollars au moins… D’habitude pourtant, l’Afrique fait montre de plus de fierté que cela, évoque sa souveraineté, etc.

Teodorin GE/afrol News

Alors que les Africains, obséquieux, courbent l’échine même quand on ne le leur demande pas, devant des personnages tels qu’Obiang Nguema, bourrés de fric et de pétrole, les occidentaux se gaussent d’eux et ne prennent pas de gants pour saisir leurs biens, même quand ils sont de grands clients de ces pays pour le pétrole. C’est un message très fort que la justice américaine envoie aux émirats africains. Peut-être pour leur dire qu’il est temps de « dégager ».

Ah, si je pouvais ne pas être représenté par Obiang! Il devrait exister un droit des peuples à ne pas être représentés par certains leaders. Mais c’est bien là le paradoxe de nos « démocraties », nous sommes si mal représentés.

AS

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