Liberté de la presse, des journalistes de le Patriote à la DST Ouattara et Wodié très en colère

par Hervé Coulibaly | Connectionivoirienne.net

Exclusif ! Liberté de la presse – Ouattara et Wodié très en colère, des journalistes de le Patriote à la DST

Charles Sanga Directeur de Publication-Gérant et Jean Claude Coulibaly, auteur de l’article [A lire ici bas] ont été conduits hier à la DST pour enquêtes sur la divulgation de documents confidentiels. Les plus hautes autorités de l’État n’ont pas apprécié que le quotidien proche du RDR ait livré au public les résultats du contentieux électoral avant même que le Conseil constitutionnel ne les rende publics. Durant la journée, des autorités avaient espéré que le patriote serait à coté de la vérité. Mais quand, dans la soirée d’hier il a été constaté que le journal avait dit exactement la même chose que le Conseil constitutionnel, et quand Francis Wodié a exprimé son mécontentement en qualifiant les journalistes et la presse de pas « sages », le président Ouattara, a immédiatement demandé une enquête sur l’origine de la fuite de cette information confidentielle. Même si les journalistes refusent de livrer leur source malgré leurs interpellations par la Direction de la Sécurité du Territoire [DST], le ministère de l’intérieur instruit par le chef de l’État tient absolument à savoir l’origine de la fuite afin de corriger ce qui apparaît aux yeux du president Alassane Ouattara comme un dysfonctionnement dont les auteurs, hormis les journalistes, doivent tous être sanctionnés. Si la proximité de le Patriote avec le pouvoir n’a pas mis ces journalistes à l’abri d’une interpellation par la DST, faisant dire qu’avec Ouattara, la rigueur est sans état d’âme, les autorités policières devraient néanmoins pouvoir relaxer les journalistes, pour poursuivre seules l’enquête au cas ou Charles Sanga et Jean Claude Coulibaly refusent de citer leurs sources, comme les confrères de le Nouveau Courrier lors de la publication du rapport d’enquête de la justice sur la filière café-cacao, durant l’été 2010. Les organisations de la liberté de la presse en Côte-d’Ivoire n’ont pas encore réagi.

Hervé Coulibaly | Connectionivoirienne.net

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Côte d’Ivoire – Wodié prononce 11 annulations et étale son mépris pour les journalistes

MIS EN LIGNE PAR CONNECTIONIVOIRIENNE.NET LA RÉDACTION · 31 JANVIER, 2012 A 18:31

Abidjan – Connectionivoirienne.net
Les journalistes qui se sont rendus cet après-midi [mardi 31 janvier] à la conférence de presse du président du conseil constitutionnel de Côte-d’Ivoire, en auront eu pour leur compte. C’est le cas de le dire tout net. Attendu pour informer les électeurs ivoiriens sur la gestion que l’institution qu’il dirige, fait des contentieux aux législatives, recours en annulation etc. le professeur Francis Wodié n’a pas cru bon d’aller plus loin que les informations au conditionnel, données par le quotidien pro Ouattara Le Patriote dans son édition de ce mardi 31 janvier 2012 [lire ici bas l’encadré]. Le Conseil « a été amené à prononcer onze annulations » dira le président Francis Wodié sans donner le moindre détail sur les députés concernés par ces annulations. Ces informations étant insatisfaisantes, des journalistes présents dans la salle vont tenter d’interroger le professeur Wodié afin de l’amener à communiquer plus de détails. La réponse « injurieuse » de ce dernier va surprendre plus d’un. « Les journalistes ne sont pas sages. Le jour ou les journalistes deviendront sages j’animerai une conférence de presse pour répondre à leurs questions ». Voici les propos tenus par l’agrégé en Droit, Francis Wodié. Surpris par cette raillerie, ce dédain, c’est tout en colère que les uns et les autres regagneront leurs rédactions.

Que veut cacher Wodié ?

Qu’est ce que les journalistes de Côte-d’Ivoire ont bien pu faire à Francis Vangah Wodié ? Que leur reproche-t-il ? Les fuites de ce matin dans la presse proche du pouvoir ? Le peu de médiatisation du PIT son parti politique ? A l’analyse, Francis Wodié par cette phrase, confirme le manque de considération des politiciens ivoiriens pour cette corporation, pourtant considérée comme le 4e pouvoir dans les démocraties qui se respectent. Qu’est-ce-que Wodié a à cacher ? Pourquoi ce manque de transparence de la part de celui qui a réussi le tour de magie de copter des pontes de son parti le PIT, au sein des services du Conseil Constitutionnel ? A commencer par le ministre Bléou Martin, son directeur de cabinet sans oublier Kouablan Francois, le Secrétaire Général du PIT désormais en fonction au Conseil Constitutionnel. A tout point de vue donc, la sortie de Francis Wodié de cet après-midi permet désormais de douter de ses dispositions à diriger cette institution de l’État de Côte-d’Ivoire dans la tranparence. Sa réponse vulgaire jette le discrédit sur le Conseil Constitutionnel. Les ivoiriens et ivoiriennes qui se rappellent encore les errements de cette institution sous son précédent président Yao Paul Ndré, ne sont visiblement pas au bout de leurs peines. Certains observateurs évoquaient la dictature naissante, l’absence d’état de droit sous le pouvoir Ouattara. Ces derniers se retrouvent désormais encore plus renforcés dans leurs convictions. Refuser de courageusement affronter des journalistes et de répondre à leurs questions sur un processus aussi important, c’est distiller des signaux évidents d’opacité et de magouille, monsieur Wodié.
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Encadré
Proclamation des résultats des législatives : Les résultats de dix circonscriptions annulés
C’est aujourd’hui à 15 h que le Conseil constitutionnel proclame les résultats définitifs des élections législatives. De sources bien introduites, ce sont au total une dizaine de circonscriptions qui verront leurs résultats annulés. L’institution dirigée par le Pr. Francis Wangah Wodié a annulé les résultats dans cinq circonscriptions où les candidats du RDR ont été déclarés vainqueurs par la Commission électorale indépendante, a-t-on appris. Il s’agirait des circonscriptions de Bouna, Bonon, Dikodougou, Duékoué et Facobly.
Le Conseil constitutionnel pour les quatre premières circonscriptions aurait déclaré recevable les requêtes formulées contre les candidats du RDR pour fraude et autres intimidations. Quant à la cinquième circonscription, le Conseil constitutionnel a estimé que le candidat du RDR ne devait pas continuer de battre campagne avec son ancien colistier qui s’était pourtant retiré de la course. Au niveau des indépendants, ce sont également cinq résultats qui leur sont favorables qui ont été annulés, selon nos sources. Plus précisément dans les circonscriptions de Biankouma, Kouibly, Fresco, Tabou et Agboville sous-préfecture.
Quant au PDCI-RDA, la circonscription de Grand-Lahou où son candidat a été déclaré vainqueur par la CEI serait passée à la trappe. Cela fera donc au total 11 circonscriptions en plus de celle de Logoualé où il n’y a pas eu de vote, pour cause de décès du candidat du RDR, où les élections législatives seront reprises. L’addition aurait pu être plus salée. Car les résultats grandes villes comme Bouaké, selon nos sources, ont manqué de peu d’être annulés.
Le RDR à lui seul avait plus de quarante circonscriptions qui étaient menacées. Mais les délibérations et les différents arbitrages s’appuyant souvent sur des insuffisances de preuves, au sein du Conseil constitutionnel ont finalement retenu les 11 circonscriptions citées plus haut. C’est aujourd’hui à 11 h que le Conseil constitutionnel fera parvenir sa délibération. Avant la conférence de presse qu’elle entend organiser pour la proclamation officielle des résultats définitifs des élections législatives.
Il faut rappeler que les élections législatives se sont déroulées le 11 décembre 2011 dernier. A l’issue de ces élections, la Commission électorale indépendante a déclaré le RDR vainqueur avec 127 sièges, suivi du PDCI-RDA avec 77 sièges. Aujourd’hui, l’heure de vérité a sonné. Chacun sera désormais situé sur son sort. Le Conseil constitutionnel avait un mois pour rendre son verdict. Il faut relever qu’il a pris tout son temps. L’institution a préféré ne pas, pour cette fois, se louper pour épuiser entièrement le délai légal qui lui était imparti. Sans doute échaudée par les conséquences de l’élection présidentielle.
Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote

La liste des députés dont l’élection a été invalidée
Kaba Niélé (ministre, RDR) à Bouna, Balo Bi (FN/RDR) à Bonon, colonel major Issa Coulibaly (DG des Douanes, RDR) à Dikodougou, Flanizara Touré (RDR) à Duékoué, Jean Séa Honoré (RDR) à Facobly, Boniface Gueye (Indépendant) à Kouibly, Alain Lobognon (Indépendant) à Fresco, Jacques Yapi à Agboville S/P, Jean Djaha (PDCI) Grand-Lahou, Tabou et Biankouma

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