Accès aux marchés publics: pénible pour les PME-PMI

M. Sidiki Konaté, ministre de l’Artisanat et de la Promotion des Pme avec Soro, ex premier ministre

Accès aux marchés publics: PÉNIBLE COMPÉTITION POUR LES PME

Les Petites et moyennes entreprises et industries (Pme-Pmi) ivoiriennes broient du noir dans la course aux marchés de l’État. Les statistiques issues d’une étude réalisée l’année dernière sont éloquentes. En 2009, 309,42 milliards de Fcfa de commandes ont fait l’objet de 2042 contrats. En 2010, ce sont 263,14 milliards de F qui ont été partagés en 1671 contrats. Sur les deux périodes, les grandes entreprises ont capté 66,4% des contrats, empochant 85,23% des sommes débloquées par le gouvernement. Sur les mêmes exercices (2009 et 2010), les Pme n’ont pu décrocher que 11,3% des contrats. En termes de valeur, cela ne représente que seulement 5% des montants.

Ce sombre tableau attire l’attention des responsables de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (Ccici). Pour l’organe consulaire, il faut faire quelque chose. Cette idée se matérialise depuis ce mardi 22 mai, à Abidjan, en la tenue d’un atelier de formation en faveur des Pme-Pmi. Le thème est à propos : « Techniques et méthodes de montage d’une offre concurrentielle d’accès aux marchés publics ». A l’ouverture, le vice-président de la Chambre, Nicolas Djibo, au regard des chiffres, note « que l’accès des Pme à la commande publique reste encore très marginal ». Pourtant, les gains, en participant aux marchés publics, sont intéressants. « Ils assurent un chiffre d’affaires à la Pme. Ils lui confèrent des références solides. Ils sont un gage de compétitivité », énumère M. Djibo.

L’atelier qui dure trois jours a donc pour but de familiariser les chefs d’entreprises avec les techniques de passation de marchés. Cela est d’autant utile qu’au moment où le pays s’engage dans une relance économique, il apparaît urgent pour les Pme d’avoir du coffre dans la compétition aux chantiers du gouvernement. La direction des marchés publics et l’Autorité nationale de régulation des marchés publics commis à cette tâche doivent faire en sorte que les sociétés de petite taille comprennent le fonctionnement du marché public. Se référant au thème de la formation, il s’agit de leur fournir les arguments techniques, financiers, opérationnels, de remporter des marchés de l’État.

Exercice important quand on observe les faiblesses qui marginalisent ces structures. Le vice-président de la Ccici, Nicolas Djibo, en cite quelques unes : « L’aversion pour les procédures et le formalisme de l’administration encadrant les marchés publics ; la méconnaissance des canaux ou supports officiels d’information sur la commande publique ; le manque d’information sur les obligations légales de publicité auxquelles sont astreints les acheteurs publics ». La complexité du montage de dossiers, l’absence de stratégie d’approche (sous-traitance ou co-traitance), l’ignorance des instruments de financement et le manque de confiance en l’administration allongent la liste des facteurs d’obstacle des entreprises moyennes.

Adama Koné
Fraternité Matin

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