En Côte d’Ivoire, on célèbre les femmes rondes

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Aurélie FONTAINE in ouest-france.fr

Un Salon dédié aux femmes rondes s’est tenu, pour la première fois, en Côte d’Ivoire. Une initiative de l’association Rondement belle, alors qu’en Afrique de l’Ouest aussi, être mince tend à devenir le modèle dominant.

Talons aiguilles, robe courte bleu ciel à motif léopard, robe longue près du corps, boléro noir remonté sous les seins, robe bustier évasée, vernis rouge flashy, larges colliers colorés. Ce soir-là, lors du défilé de mode, toutes assumaient leurs rondeurs.

« Nous sommes en Afrique, il est important de mettre les femmes fortes en valeur. Je n’ai jamais été complexée. Je mets des pantalons, des petites jupes, tous les habits que les femmes minces pourraient porter », assure Édith Koffi, venue assister au défilé.

D’autres ont mis plus de temps à s’accepter. Comme Fatimata Bakayoko, la trentaine, coiffure afro. Aujourd’hui, elle n’hésite plus à s’habiller court et près du corps. « Avant, je trouvais que j’avais les bras trop gros. Maintenant, j’ose. Je vois bien que mes bras sont gros mais cela ne veut pas dire qu’ils sont vilains. »

La drianké, ronde et élégante

En Afrique de l’Ouest, les rondeurs sont un critère de beauté traditionnel. Dans les rues d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire, des affiches scotchées sur des lampadaires vantent une crème « développant » les seins et les fesses. Au Sénégal, on célèbre la drianké, cette femme ronde et élégante. Les Sénégalaises aiment avoir ce qu’on appelle le diafoundé, c’est-à-dire des fesses rebondies.

Pourtant, chez les jeunes, c’est le modèle de minceur occidental qui domine de plus en plus. « Nous avons créé cette association pour redonner confiance aux femmes rondes. À la télévision, dans les magazines, les publicités, ce sont désormais les femmes fines qui sont mises en valeur », souligne Djénéba Dosso, présidente de Rondement belle.

Être fière de ses formes, d’accord, mais en veillant à ne pas avoir de problème de santé. Un diabétologue conseille les adhérentes de l’association, qui se retrouvent toutes les semaines pour des séances de sport.

« Ici, c’est vrai que les plats sont très gras. Il faut donc pousser les gens à manger des fruits, des crudités, de la salade. Ce qui n’est pas dans les habitudes africaines », indique le docteur Pascal Sibailly, qui reçoit en consultation de plus en plus de femmes voulant maigrir.

Et les hommes présents au défilé ? Tous répétaient la même chose. Ils préfèrent les « fesses africaines » bien en chair.

Aurélie FONTAINE
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