Katinan, le Ghana invoque son statut de réfugié et la Constitution du pays

Le gouvernement ghanéen confirme la garde à vue de Koné Katinan, mais invoque son statut de réfugié et la Constitution du pays

Le Gouvernement de la République du Ghana a confirmé que M. Koné Katinan Justin, ancien ministre ivoirien chargé du Budget et porte-parole de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a été arrêté par la sécurité du Ghana et est maintenu en garde à vue ici au Ghana. Un communiqué publié à Accra et signé par le sous-ministre de l’Information M. Samuel Ablakwa Okudzeto affirme que l’arrestation a été effectuée le Vendredi 24 Août 2012, alors que M. Koné, qui détient une carte de réfugié de la Commission des réfugiés du Ghana qui est également reconnue par le HCR, revenait au Ghana après un voyage en Afrique du Sud. La déclaration signée par Samuel Okudzeto Ablakwa, vice-ministre de l’Information a ajouté que le mandat d’arrêt de M. Katinan Justin a été signé le 16 août 2012 par les autorités ivoiriennes. Le président John Mahama Dramani, conformément à la Constitution ghanéenne, a depuis demandé au procureur général et au ministre de la Justice d’étudier les instruments d’extradition et de le conseiller en conséquence.

Source Ghanaweb (traduit par Benjamin Silué Le Nouveau Courrier)

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L’affaire Koné Katinan, un enlèvement illégal qui a fait pschitt ?



La rédaction 26.08.12 Le Nouveau Courrier

Koné Katinan Justin, porte-parole du Président Laurent Gbagbo, accompagné de l’avocate Lucie Bourthimieux, a séjourné en Afrique du sud du 19 au 24 août 2012, muni d’un visa régulier. Il y a eu des contacts très fructueux dans le cadre de la mission que lui a confié Laurent Gbagbo. A l’issue de son voyage il est arrivé à l’aéroport International d’Accra Kotoka par un vol régulier de la compagnie aérienne South African Arways. C’est à sa sortie de l’aéroport, après toutes les formalités usuelles et dans l’attente de son chauffeur que Koné Katinan a été interpellé par des policiers dont découvrira par la suite qu’ils sont de Interpol Ghana. Ces derniers, notoirement dans un deal avec le pouvoir Ouattara, à l’insu des autorités ghanéennes, ont voulu remettre Katinan dans l’avion pour le livrer à Abidjan comme ce fut le cas du Commandant Anselme Séka Yapo depuis l’aéroport de Lomé.

L’avocate Lucie Bourthoumieux s’y est opposée de manière très ferme et a clairement indiqué aux que la destination finale de son client était Accra et non Abidjan . C’est sur ces discussions que l’affaire atterrit à la police de l’immigration de l’aéroport et ensuite au BNI (Bureau National d’investigation )…DST Ghanéenne. Là- bas ,tout le monde est surpris par ce qui apparait visiblement comme un enlèvement organisé par le pouvoir ivoirien avec la complicité manifeste de certains policiers du Ghana. On parle même d’une affaire de gros sous.

L’on comprend pourquoi c’est précisément d’Abidjan qu’on apprendra en «exclusivité» l’arrestation de Katinan et son extradition imminente sur Abidjan comme le signale Le Patriote, journal porte-voix du pouvoir dans son édition du Samedi 25 août 2012. On a même signalé une grande effervescence faite de joie, d’affrètement d’avion spécial et de l’avènement du doyen des juges d’instruction du Tribunal d’Abidjan pour finaliser à Accra, les formalités judiciaires pour l’extradition illico presto de Koné Katinan, présenté comme un « activiste pro Gbagbo pour qui sonnait la fin de cavale ». Cette fausse information relevant purement de l’intoxication gouvernementale a malheureusement été reprise par les médias internationaux AFP , BBC , RFI et autres. Aucun avion, aucun juge n’a été aperçu dans la capitale ghanéenne. Le Ghana qui est un pays respectueux du droit et particulièrement jaloux de son indépendance et de sa souveraineté ne s’est jamais senti ni concerné ni influencé par les agitations du pouvoir Ouattara.
Après le week-end, Koné Katinan sera surement libre de ses mouvements bénéficiant de la protection constitutionnelle de l’Etat ghanéen en sa qualité de réfugié politique. En effet la Constitution ghanéenne, renforcée par des lois pertinentes, interdit formellement et de manière explicite l’extradition d’un réfugié surtout pour des motifs politiques.

Après le coup foireux de Katinan présenté en son temps par Ouattara himself comme étant au centre d’une négociation avec le président camerounais Paul BIYA en vue d’une extradition, voici de nouveau une rocambolesque affaire d’enlèvement crapuleux qui échoue une fois de plus de la manière la plus lamentable.

La rédaction 26.08.12 Le Nouveau Courrier

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