Ouattara appelle les pro-Gbagbo à « demander pardon »

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ABIDJAN (© 2013 AFP) – Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé lundi le parti de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo à « demander pardon » et à « prendre le train de la paix », plus de deux ans après la fin de la crise meurtrière de 2010-2011.

En plein blocage du dialogue avec l’opposition, M. Ouattara a lancé cet appel aux responsables du Front populaire ivoirien (FPI) lors d’un meeting à Korhogo, la grande ville du nord du pays, au terme d’une visite d’une semaine dans cette région, son fief électoral.

« Il faut que le FPI, parti courageux qui a eu la force de contester le parti unique, ait la force – je veux parler de ses dirigeants – de demander pardon. Que ses dirigeants aient la force de demander pardon aux victimes et aux parents des victimes. Ceci est indispensable », a-t-il affirmé dans un discours retransmis sur la télévision publique RTI.

« Le pardon grandit. Les Ivoiriens attendent ce geste d’humilité de la part de certains du FPI pour tourner la page », a poursuivi M. Ouattara.

Il a aussi demandé au FPI d' »entrer dans le processus de paix ». « Je leur demande de prendre le train de la paix. Le train de la paix a pris de la vitesse et je souhaite que tout le monde soit à bord. Nous ne voulons plus d’exclusion en Côte d’Ivoire », a-t-il insisté.

Le président Ouattara est arrivé au pouvoir en avril 2011 après une crise postélectorale de quatre mois qui a fait environ 3.000 morts. La crise a été provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, mais le FPI considère toujours que son champion avait remporté le scrutin.

Relancé en début d’année, le dialogue entre le gouvernement et le principal parti d’opposition est à nouveau au point mort.

Avant toute reprise des discussions, le FPI exige notamment la libération de Justin Koua, son responsable de la jeunesse incarcéré en juin, et la désignation d’un « comité de médiation » pour les discussions avec le pouvoir.

L’ancien parti présidentiel dénonce régulièrement une « justice des vainqueurs », soulignant que de nombreux cadres du régime déchu sont en prison alors qu’aucun soutien du pouvoir actuel n’a été inquiété pour les graves crimes imputés aux forces pro-Ouattara durant la dernière crise.

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