Côte-d’Ivoire « Funeste anniversaire » 5 ans après, où en est la réconciliation ?

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Une analyse de Ohouochi Clotilde Yapi, ex ministre

« 11 avril 2011-11 avril 2016: 5 ans déjà! Funeste anniversaire !

« On ira jusqu’au bout », lance Laurent Gbagbo de son box d’accusé à la Cour Pénale Internationale, lors de sa première comparution en décembre 2011. « On ira jusqu’au bout » traduit clairement la ferme détermination du célèbre prisonnier à œuvrer pour l’éclatement de la vérité. La formule est reprise en écho par tous les africains engagés dans le combat de la souveraineté. « On ira jusqu’au bout », loin d’être un cri de guerre entonné par des partisans d’un jusqu’au boutisme revanchard, est plutôt le chant de ralliement de tous ceux qui, épris de paix, se mobilisent pour le triomphe de la vérité, gage de cohésion et de réconciliation. Empruntons la définition du mot réconciliation à l’évêque Desmond Tutu: «Examiner le passé douloureux, le reconnaître, le comprendre et par-dessus tout, le transcender ensemble, voilà le meilleur moyen de garantir qu’il ne se reproduise et ne puisse se reproduire». Transcender ensemble! C’est là toute la problématique.

La réconciliation n’est donc pas un veule aplatissement d’une partie face à une autre, un musellement des vaincus face aux vainqueurs, mais un acte consenti, un cheminement commun grâce auquel la société s’éloigne d’un passé de divisions pour se rapprocher d’un avenir partagé. La réconciliation est donc vitale. Mais comment y parvenir? Il n’y a pas de remèdes miracles ni de recettes universelles. Chaque peuple doit puiser en lui-même ses ressources propres à pardonner et à vouloir tourner la page. C’est pour cela que le FPI du Président Laurent Gbagbo, fidèle à la philosophie de son fondateur, n’a de cesse d’appeler, par les moyens démocratiques, les autorités actuelles à s’inscrire résolument et sincèrement dans le mouvement en libérant tous les prisonniers d’opinion, en initiant des politiques formelles de retour et de réinsertion des centaines de milliers d’exilés ivoiriens. Mais leur cécité et leur surdi-mutité politiques face à ces préoccupations légitimes ne font que favoriser la perpétuation d’une société profondément déchirée où les relations humaines sont gâchées par la peur de l’autre, la méfiance et la suspicion…

Pour notre part, nous continuerons le combat, convaincus que la graine d’espoir en une Afrique libre et souveraine semée par Laurent Gbagbo poursuivra sa croissance. Et les ronces de l’adversité ne sauront l’étouffer. Pas plus que l’aridité des chemins rocailleux qui conduisent à l’exil et à la prison la flétrir. Cette graine croîtra, fièrement, loin des piétinements et des reniements des Judas et des Talleyrand experts en pirouettes politiques. Telle est la foi qui me porte dans cette lutte… »

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