La Côte-d’Ivoire court-elle des risques d’une nouvelle rébellion avec ses mutins et ses démobilisés ?

La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri d’une nouvelle rébellion

Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO) n’est pas au bout de ses peines.

C’est le moins que l’on puisse dire. Car, une semaine seulement après les mutineries des 8 400 ex-rebelles, qui l’avaient contraint à casser la tirelire, des démobilisés, entendez les anciens rebelles non-intégrés, ont lancé, le 22 mai 2017, une journée d’actions dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. Hier, encore, 23 mai 2017, ils étaient dans la rue. Ils entendent ainsi mettre la pression sur le président Ouattara. Mais des échauffourées qui les ont opposés aux forces de l’ordre, on dénombre quatre morts. L’objectif des manifestants : faire valoir des revendications financières similaires à celles des mutins dont le retour dans les casernes a valu 100 milliards de F CFA. Pour ce faire, ils bloquent les principales voies d’accès. A Bouaké où ont eu lieu les funérailles d’un des leurs tué le 14 mai dernier par les mutins, ils ont battu la macadam, allant jusqu’à bloquer un tant soit peu la ministre de la Solidarité, Mariétou Koné, venue assister à la levée du corps à la morgue, le 22 mai dernier. Et la colère était montée de plusieurs crans, lorsque croyant décrisper l’atmosphère, la ministre de la Solidarité a annoncé la création d’un Fonds d’aide à la création d’entreprise en faveur des ex-rebelles. « On ne veut pas de projets, on veut l’argent ». Telle fut la réponse des croquants qui exigent désormais une entrevue avec le chef de l’Etat. Dont acte !

La Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri d’une nouvelle rébellion

Franchement, la Côte d’Ivoire, il faut le dire, a mal à son armée. Et comme pour ne rien arranger, les autorités ivoiriennes, plutôt que d’apporter une thérapie de choc au mal, préfèrent faire dans le dilatoire en résolvant au cas par cas les problèmes. Et à l’allure où vont les choses, la Côte d’Ivoire (touchons du bois) n’est pas à l’abri d’une nouvelle rébellion, surtout que se profile déjà à l’horizon la présidentielle de 2020 qui cristallise toutes les attentions. En tout cas, il faut craindre qu’exaspérés, les démobilisés qui ruent actuellement dans les brancards, ne finissent, un jour, par reprendre les armes ; eux qui, en plus des primes qu’ils réclament, commencent à placer haut la barre en exigeant leur intégration au sein de l’armée ivoirienne. A vrai dire, ADO n’est pas encore sorti de l’auberge. Ça se complique pour lui. Survivra-t-il à cette tempête qui n’en finit pas ? Rien n’est moins sûr ; d’autant plus qu’à en croire certaines sources officieuses, l’homme avait failli rendre le tablier lors des dernières mutineries qu’il considère comme une humiliation de sa personne. Espérons donc que la raison finira par habiter les uns et les autres et que dans l’intérêt supérieur de la nation, chacun saura mettre un peu d’eau dans son vin. Car la Côte d’Ivoire a tant souffert qu’elle n’a plus besoin d’une nouvelle crise.

B.O
Lebanco.net

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