Côte-d’Ivoire: Combats entre le CCDO et le 3e bataillon à Bouaké, ce qui s’est passé

Bouaké : Laisser Traoré Amoudé tranquille ou débarrasser la Côte d’Ivoire tous les Traoré Amoudé qui pullulent

Afrikipresse

Mardi 9 janvier 2018, des tirs ont été encore entendus aux alentours au 3ème bataillon d’infanterie militaire à Bouaķé. Selon des informations concordantes, quelques éléments des Faci exigent le départ du Centre de Coordination de decision opérationels (Ccdo) à Bouaké, notamment du lieutenant Traoré Amoudé.

Aux environs de 18h, des informations ont fait état de ce que la poudrière du 3ème bataillon, était sous contrôle des militaires mécontents. Quelques dizaines d’entre eux se sont dirigés à pied vers le camp du CCDO sis au quartier Soukoura à environ 3km. Une riposte avait été annoncée du coté du Ccdo. La mise en place d’une cellule de crise, pour trouver une solution durable à l’altercation entre militaires secouant la ville de Bouaké, depuis quelques jours, a été évoquée.

Outre le départ du CCDO, l’humeur de certains éléments de l’armée, est liée à l’exigence du départ du Lieutenant Traoré Amoudé, un élément clé du Ccdo. « Il n’est pas militaire et des kalachnichov sont à sa disposition pour sécuriser Bouaké », a-t-on entendu.

Alors que le calme semblait revenu au moment vers 21 h30, le message ci-dessous diffusé dans des groupes de discussion sur les réseaux sociaux , a affolé l’ensemble des populations ivoiriennes : « Note de Rens – BOUAKE / Attaque du camp du CCDO – Le camp du CCDO attaqué et encerclé par les soldats 8400 – Des tirs entendus au quartier Air France – Les soldats semblent se déployer dans la ville. Vous tenons informés ».

Plus tard dans la nuit, des tirs plus lourds, ont été entendus dans la ville. Des hélicoptères de l’Armée, ont également été aperçus dans le ciel de la ville. La diffusion des messages aux allures alarmistes, la mise à prix de la tête de Traoré, combinées à la demande du départ du CCDO, sont perçues par des analystes et stratégistes avertis comme une manœuvre de diversion, d’éléments radicaux et extrémistes des forces armées qui semblent mal digérer la fin pacifique des mutineries de l’an dernier.

Ces militaires usent à nouveau de violences, et d’usage d’armes pour revendiquer , ou pour exprimer leurs humeurs et mécontentement au mépris total de toutes les consignes, et de toute la sensibilisation faite pour déconseiller ce type de méthodes. Les mêmes analystes et stratégistes se demandent si la volonté d’affaiblir le CCDO à Bouaké, et principalement la volonté de neutraliser un de ses hommes n’est pas une manière d’avoir le champ libre pour se réarmer, et faire à nouveau de la ville, une base arrière pour de nouvelles actions de déstabilisation.

Cela dit, la hiérarchie, les autorités politiques, et administratives comptent maintenir le dialogue pour trouver une issue positive et durable à la situation, malgré une attitude formelle de fermeté. Une fermeté dont l’enjeu, au delà de la question du CCDO et de Traoré Amoudé, est de pousser les éléments de l’armée à recourir au dialogue permanent, et à exclure totalement le recours aux armes. Si le gouvernement, si le Président Alassane Ouattara, si les ivoiriens, ne peuvent plus croire aux engagements pris de ne plus user de violence, par les militaires et leurs hiérarchies, alors il y’a de quoi être inquiet. Il y’a de quoi comprendre ce qui peut se tramer, et s’étonner de tout ce bruit contre le CCDO et Traoré Amoudé qui ont pourtant fait un travail de sécurisation, qui ne peut déranger que quelques militaires sujet à la déstabilisation.

Dans un pays où depuis le coup d’État de 99, et surtout la rébellion de 2002, les uns et les autres ont occupé, dans tous les camps, des positions liées à la guerre, des positions pas forcément méritées et liées à leurs compétences ou à leurs mérites dans le cadre d’un parcours professionnel et politique intègre , la fixation faite sur le cas du lieutenant Traoré Amoudé, est forcément suspecte.

À Bouaké, à Abidjan et partout en Côte d’Ivoire, il y’a tant de Traoré Amoudé, pour ne pas dire que les populations ivoiriennes sont toutes tous des Traoré Amoudé : des profiteurs de la longue période de crise armée et socio politique, dans le pays. Lui il est dans le Ccdo, dans l’Armée, d’autres se sont enrichis dans des trafics et magouilles de tous ordres, quelques uns se sont notabilisés, ont acquis des galons militaires ou politiques. Ce n’est pas seulement le Ccdo Bouaké, et son lieutenant qu’il faut démanteler, mais de tous ces Traoré Amoudé qui pullulent dans le pays. À défaut de pouvoir débarrasser le pays de tous les Traoré Amoudé, comme ces militaires qui réclament sa tête, mais qui ne pas souvent des soldats issus d’un parcours normal et très régulier, les autorités militaires et civiles ivoiriennes, doivent trouver le moyen de mettre fin durablement aux angoisses des populations.

Charles K, avec Siddick Aboubacar

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Nouelles tensions entre forces armées à Bouaké, que s’est-il passé ?

Des nouveaux incidents entre militaires et éléments du CCDO, une unité d’intervention mixte, ont été signalés mardi à Bouaké, la deuxième ville du pays.

Les tensions entre militaires et membres du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) se poursuivent à Bouaké. Des tirs ont d’abord été entendus mardi 9 janvier en début journée autour du troisième bataillon militaire d’infanterie, situé dans le quartier Sokoura, au nord de la ville. La confusion régnait concernant l’identité des militaires à l’origine de l’incident. Mais selon une source sécuritaire, il s’agirait « d’éléments du bataillon d’artillerie sol-sol qui auraient tenté de pousser ceux du 3e bataillon à sortir de leur camp ».

En début de soirée, ces mêmes militaires se sont dirigés vers la base du CCDO, tirant en l’air, avec l’intention d’en découdre avec eux. L’unité d’intervention mixte – créée en 2013 par Hamed Bakayoko lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, avant de devenir ministre de la Défense en juillet 2017 – a indiqué sur son compte Facebook que sa base avait « été attaquée dans la nuit par des individus armés » à deux reprises.

Des affrontements entre militaires et éléments du CCDO dans la nuit du jeudi 4 au vendredi 5 janvier avait fait un mort et un blessé. L’état-major des armées avait annoncé l’ouverture d’une enquête.

Difficile d’identifier avec certitude l’origine de ses tensions. Certaines sources évoquent un différent personnel entre certains militaires et des membres du CCDO. D’autres parlent d’un problème plus global entre les deux corps armés – les militaires accusant le CCDO de les espionner et de diffuser de fausses rumeurs les concernant

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