Raila Odinga prête serment en tant que «président du peuple» du Kenya

Malgré les menaces du gouvernement, Raila Odinga a pu prêter serment lors d’une cérémonie parallèle dans le centre de Nairobi ce mardi après-midi. Mais le leader de l’opposition, qui affirme avoir remporté la présidentielle d’août 2017, semble de plus en plus isolé.

C’est Bible en main et devant une foule en délire que Raila Odinga s’est autoproclamé « président du peuple », à défaut de « président de la République ». Debout sur un tapis rouge étalé à la va-vite par des militants, le leader de la National Super Alliance (la Nasa, coalition de l’opposition) a salué un jour « historique », marquant « le premier pas vers la fin des élections truquées, et l’établissement d’une véritable démocratie dans le pays ».

Pour les milliers de partisans rassemblés dans le parc Uhuru, au centre de Nairobi, c’est l’espoir d’une « libération », face à un gouvernement qu’ils considèrent comme illégitime. Beaucoup espèrent que « leur président » prendra rapidement des mesures.

Sily Nyamiro, élu local de Migori, dans l’ouest du pays, prévoit déjà des retombées positives pour son comté : « Nous attendons des progrès en termes de développement. Car actuellement les ressources qui devraient être dédiées aux comtés sont détournées. Nous souhaitons aussi une réduction du chômage. Et à partir d’aujourd’hui, nous pourrons nous organiser ensemble pour créer un environnement favorable à l’emploi », explique-t-il.

D’autres, comme Michael, doutent de la possibilité d’un gouvernement parallèle, mais espèrent que la prestation de serment poussera Uhuru Kenyatta à la table des négociations : « Lorsque nous aurons deux présidents, ils seront bien obligés de discuter. Et alors, nous pourrons espérer des réformes, ou de nouvelles élections », explique l’étudiant, qui regarde l’événement de loin, craignant l’arrivée des forces de l’ordre.

Un bain de sang évité
Mais la confrontation entre police et militants, redoutée par les diplomates, n’aura finalement pas eu lieu. À la surprise générale, les forces de l’ordre avaient déserté le centre-ville. Et la cérémonie s’est déroulée dans une atmosphère de fête, au son des sifflets et des chants des militants, qui n’ont pas hésité à se baigner dans le lac du parc Uhuru ou à grimper sur des pédalos. Les autorités avaient pourtant promis une répression sévère. Le chef de la police Japhet Koome avait ainsi annoncé la fermeture du parc Uhuru, lieu choisi par l’opposition pour la cérémonie.

Par Laure Broulard
Lire la suite sur Jeune-Afrique

Commentaires Facebook

6 réflexions au sujet de “Raila Odinga prête serment en tant que «président du peuple» du Kenya”

  1. Je retiens que la décision d invalider le scrutin par la cour constitutionnelle avait eu son assentiment uniquement parce que ça servait ses intérêts.

    Comme quoi on met tout sur Yao ndre mais qu’est ce qui prouve que s il avait invalidé que les résultats litigieux, si Gbagbo avait gagné le résultat final aurait été accepté?

    En Afrique la loi ne trouve grâce aux yeux des politiques que si elle va dans leurs intérêts personnels.

    La côte d ivoire à besoin d un état de droit. Il y a eu trop d actes condamnables qui ont fini par arrangement politique toujours pour protéger les politiques et autres.

    L ivoirien a besoin de savoir que si tu es en infraction avec la loi tu payes. Le jeune ivoirien a besoin de savoir que s il échoue à un concours ca sera parce que les autres étaient meilleurs et non parcequ il peut pas payer. Il se mettra au travail l année suivante.

    Un pays peut avoir toutes les infrastructures, un tremblement de terre peut tout détruire en un jour. Un pays qui est assis sur des bases solides se sortira toujours de toute adversité.

    Moi c est @mamkoul en 2020. Tu sens qu’ il va pas gouverner avec la peur de ne pas être ré élu.

  2. @Marianne…..
    Je suis en phase avec toi. Tu as dit l’essentiel.
    Le mal de l’Afrique c’est nous noirs Africains. Il est inutile d’accuser les autres.

    Je donne plus ou moin raison á Sarko et surtout á Donald Trump.

    Hormis des Etats comme le Cap-Vert, le Ghana, le Botswana.les Iles Sechelles…, le continent Africain souffre du fait que ses dirigeants politiques ne voient que leurs intérêts personnels.
    Lorsqu’on transpose la politique de l’Afrique indigène dans nos sociétés modernes, c’est la catastrophe qui survient.

    L’Afrique a changé tres faiblement depuis le debut du 20 eme siecle malgré les vitrines et le soi-disant confort qui ne sont que qu’un leurre(trompe-oeil).

  3. Incroyable

    Yao le possédé Ndre a des défenseurs…. faut croire que cette crise n’a pas assez marqué certains…

    Alors continuons dans la politique fiction

    Et si le possédé avait tout simplement appliqué la loi au lieu de vouloir aider l’ami de 30 ans?

    Et si Yao n’avait pas été possédé ? VADE RÉTRO SATANAS…

    Et si Yao n’avait pas dit que le nord ne fait pas partie de La Côte d’Ivoire ? Euh pardon n’avait pas annulé l’expression démocratique ( le vote ) de TOUT LE NORD….
    Et si ? …. et si ..??… bref

    Balayons déjà devant nos portes et soyons suffisamment honnêtes pour reconnaître nos propres dérives ou celles de nos partisans ….le reste suivra

    Té ande

  4. @mantape

    Parfois il faut pas rentrer en transe devant un #trigger world ».

    Personne ne veut revivre cette histoire.

    Je constate que l opposition a applaudi l annulation puis a défié la confirmation pendant la meme élection. Il y a un pb quelque part.

    @sriki blah
    Je vous lis un peu partout notamment sur koaci, ce qui me frappe c est que vous tirez sur tous les camps.

    Effectivement on est prompt à faire de l oralité dès que un occidental nous présente le prisme de notre vie. On est heureux quand le fmi ou la bm nous délivre tes satisfecits. Mais honnêtement quand on voit notre vie qui peut croire qu’ on file vers le développement?

  5. @ mariama
    Tu dis : ( Comme quoi on met tout sur Yao ndre mais qu’est ce qui prouve que s il avait invalidé que les résultats litigieux, si Gbagbo avait gagné le résultat final aurait été accepté?).
    Je te répond :
    Y a pas plus imbécile que ce postulat:

    La loi suprême de notre pays dit que dans ce cas de figure on ANNULE le scrutin et on donné une nouvelle date pour les élections.

    Aucune loi
    Aucun arrêté
    Aucun alinéa
    Ne permettait de sanctifier son ami président.

  6. Voilà un autre pays qui est promis à un grand avenir qui sombre dans ces conneries présidentielles !!

    Dommage !!

    On est passé par là et la seule leçon a en tirer, c’est qu’il y en a un qui a toujours raison et l’autre tort, mais ce sont les rapports de force qui font le reste !!!

    Pop !!

Les commentaires sont fermés.