Côte-d’Ivoire: Depuis quand parlons-nous de Solidarité entre nous Anciens de la FESCI ? Les explications d‘Eugène Djué

De la Solidarité entre Anciens de la FESCI.
Depuis quand parle-t-on de Solidarité entre nous ?

La solidarité a toujours existé entre nous étudiants. De tous temps. En tout lieu, en toutes circonstances et sous toutes ses formes. Ce n’est pas pour rien que nous nous appelions Parents sur le campus et dans les cités université. Nous vivions et pratiquions une Solidarité agissante réelle. Il n’existe pas d’étudiant qui n’ait jamais tendu la main vers un autre pour donner et/ ou recevoir quelque chose. Nous nous sommes soutenus aussi bien dans les événements heureux comme malheureux. Au point où les détracteurs nous accusaient de pratiquer « la Solidarité dans le mal ». Nous avons vécu et pratiqué la Solidarité sociale et humaniste de tout temps, à toutes épreuves. Nous avons partagé…Toujours. Tout partagé.

Mais alors, pourquoi parler de solidarité entre nous aujourd’hui ?

Il est important de préciser que l’idée de solidarité n’est pas une trouvaille. Elle n’est pas sortie ex-nihilo.

En réalité…l’idée de solidarité n’est pas nouvelle. Sa manifestation concrète dans nos relations, non plus, ne date pas d’aujourd’hui. Elle a toujours existé également. A deux ou par petits groupes, les anciens de la Fesci se sont toujours retrouvés pour s’entraider. En Côte d’Ivoire ou à l’étranger, la Solidarité n’a jamais fait défaut. Mais parfois par simple déficit d’information les situations n’étaient pas traitées équitablement .Certains événements échappaient au grand nombre, alors que d’autres faisaient l’objet d’une grande mobilisation.
La question aujourd’hui est donc de savoir quelle est la meilleure forme de solidarité. Comment faire en sorte que la Solidarité entre nous puisse couvrir et profiter à l’ensemble de nos camarades, sinon au plus grand nombre possible, sur le territoire national comme à l’étranger, partout où se trouvent des anciens militants de la FESCI.

L’objectif est de faire en sorte qu’elle soit générale et pérenne pour éviter le deux poids deux mesures frustrant.

Et les tentatives de trouver une solution à cette problématique n’ont pas manqué non plus….

Les différentes tentatives de formalisation de la Solidarité de 1992 à 2018

De tout temps les organisations à but de mieux organiser la Solidarité ont été mises sur pieds. Du Mafes du camarade Blé Guirao, en passant par le Miaf des camarades Touré Zeguen et feu Charles Groguet, aux mouvements 2Afesci du Professeur Lobly. Et plus près de nous, Le RID du camarade Daigré Hyacinthe, GSA des camarades JP Kouassi. Les anciens du campus 2 du camarade Christian Gohiri et le G.90…créé sur l’initiative de certains camarades et moi-même. Pour ne citer que ceux-là … (Il est important de préciser, s’agissant de G.90, que l’idée est apparue en 2010. Et une grande réunion avait été convoquée, à l’époque, à l’hôtel communal de Cocody qui a vu la participation de plus de 1500 personnes…)

À l’étranger les camarades ont également tenté des regroupements soit par pays de résidence parfois même par zone géographique.
Ce n’est donc pas la première fois que l’idée de nous organiser pour mieux réguler la Solidarité entre nous germe dans notre milieu. Mais le constat est que ces organisations, soit ne font pas long feu, soit n’arrivent pas véritablement à s’étendre. Pour couvrir le maximum de camarades. Elles sont restées souvent générationnelles ou sectaires.
Ces mouvements, quand ils ne sont pas mort-nés ou étouffés dès leur naissance, ont toujours eu du mal à se développer, à s »imposer et à devenir général.

Après avoir tiré des leçons de ce qui a souvent empêché l’épanouissement de ces initiatives pourtant nobles, louables et très partagées, il est question de trouver la meilleure forme de solidarité à travers une structure globale, fiable et viable.
C’est à cet exercice que nous nous essayons depuis cette date à laquelle, invités à participer aux obsèques de feu Djaha Jean, ancien militant d’un syndicat estudiantin proche du PDCI, nous avions compris toute la nécessité, voire l’obligation de mieux organiser la Solidarité interne.

En tenant compte du passé sus-vise, les appréhensions et autres réticences sont légitimes et doivent être prises en compte. Mais à la Fesci rien n’est jamais impossible. Quand nous n’étions que de simples étudiants. Quand nous n’avions rien, nous avions partagé. Quand nous n’avions aucun moyen de communication, aucun moyen de déplacement, parfois même nulle part où dormir, nous avions pu nous organiser et servi la cause commune. Aujourd’hui on a un peu …Chacun à un peu…Et on peut… communiquer, même en vidéo, en conférence. Nous avons les réseaux sociaux qui au lieu de nous servir de moyens d’attaques et de querelles rangées et orchestrées, peuvent nous servir de merveilleux vecteur de solidarité. C’est dans ce contexte qu’il nous faut agir. Renouer le contact. Nous parler. Nous retrouver et nous organiser pour cultiver La Solidarité.

On est tenté de se demander alors quelle solidarité ?

De la meilleure forme de solidarité

La Solidarité en question n’est pas un lieu de rassemblement où une seule personne ou quelques-uns d’entre nous devront prendre en charge les autres .C est un rendez-vous du donner et du recevoir .C est un contrat social par lequel chaque partie s’engage à fournir à la communauté ce qu’il peut en recevant en retour, ce qui lui revient.
C’est permettre à chacun de profiter de l’effet de groupe en y laissant soi-même une contribution profitable au groupe. Aux autres membres. La Solidarité c’est donner, recevoir, aider les autres à s’insérer, orienter, guider et encadrer. C’est un forum. On y vient avec ses qualités et ses faiblesses. Mais Nous devons additionner les qualités pour les capitaliser. Chacun y viendra avec ce qu’il peut. Ce qu’il a…Pour partager avec les autres .Il ne doit pas y avoir de Tabou. .De Complexe. ..Non plus ! Le respect et l’humilité Nous serviront de base. Et nous devons utiliser nos différences et notre diversité comme atout.

Et cette Solidarité organisée doit nous dépasser et nous survivre pour servir de trait-d union aux générations futures.
Une telle entreprise ne peut se bâtir ou prospérer qu’entre hommes ou règnent paix et cohésion c’est pourquoi il apparaît indispensable qu’au thème de solidarité il faut adjoindre celui de la Réconciliation.
De la réconciliation entre les anciens de la Fesci
Il serait presque inutile de vouloir parler de Solidarité entre nous sans avoir parlé, au préalable, de réconciliation.

En effet, de nos années de lutte nous avons souvent certes voulu être positifs en ne retenant que les acquis et les exploits. Mais dans notre lutte, comme en tout engagement communautaire, de tout temps et en tout lieu, il est important de souligner, qu’il y a eu de nombreuses frustrations, des manquements, des humiliations et des attaques les uns contre les autres. Ces faits ont eu pour conséquence d’éloigner certains camarades les uns des autres au point où l’esprit de camaraderie ou de fraternité en a pris sérieux coup lorsqu’il n’a pas totalement disparu. En outre, après nos années Fesci, nos différentes orientations, nos postures et engagements politiques nous ont éloignés, pour certains, les uns des autres. Il nous faut créer les conditions pour nous rapprocher, nous parler et nous pardonner mutuellement afin de nous remettre ensemble car sans pardon et tolérance, sans harmonie, sans Paix et cohésion, la Solidarité n’est que vue de l’esprit…On ne peut souhaiter au mieux que l’enfer à un ennemi. Autrement dit : on ne peut rien partager de positif avec un ennemi. On ne peut pas compatir au malheur et à la douleur d’un ennemi. Cela va de soi. Si nous voulons valablement et efficacement cultiver la Solidarité, il nous faut rétablir la fraternité. La fraternité vraie et sincère.

Et pour rétablir la fraternité, il nous faut pardonner. Il nous faut donc nous dépasser et créer les conditions pour nous retrouver, nous fréquenter, nous parler, pour ceux qui le peuvent maintenant.

Ensuite, créer les conditions pour impacter la situation de nos camarades détenus, ceux qui sont en exil force .Ceux qui sont dans diverses situations complexes. C’est un devoir moral pour nous. C’est une mission divine. Nous l’avions fait quand Nous étions plus jeunes et plus vulnérables. Nous le pouvons aujourd’hui car ce qui nous lie est plus fort que ce qui nous divise.

Nous sommes nés dans une église. .Pas n’importe laquelle. L’église de la Sainte Famille. .Nous sommes donc une Famille. Une Sainte Famille. Nous sommes Parents. Et Les Parents ça vit en Fraternité. En Cohésion. .Et. En Paix. La Fraternité est Divine. Elle est. Sacrée.

Paix chez vous.

Commentaires Facebook