À Bouaké, 2ème ville de Côte-d’Ivoire, la situation de plus d’un million d’habitants sans eau, devenue alarmante

Le barrage Asseche de la Compagnie de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire (SODECI) Agoua-Yaokro près de Bouaké, 11 avril 2018 photo SODECI

La pénurie d’eau touche la deuxième ville de Côte d’Ivoire, Bouaké, au centre du pays, plus connue pour ses rébellions et mutineries que pour ses problèmes d’infrastructures hydrauliques. Pourtant, la situation est délicate sur place, où les habitants n’ont plus d’eau courante depuis trois semaines.

Personne n’échappe à cette pénurie. Ni les particuliers, ni les entreprises, ni les administrations. La situation est alarmante pour l’hôpital et les deux prisons.

Des mesures insuffisantes

La cause de pénurie est double. Le barrage de la Loka, qui fournit l’essentiel de l’eau consommée par le million et demi d’habitants de la zone, est vide. La forte sécheresse qui sévit en Côte d’Ivoire favorise l’évaporation des eaux du lac et a entraîné une baisse conséquente de la pluviométrie dans cette région. À cela s’ajoutent les exploitations des carrières de sables qui détournent sans concertation les eaux du lac.

Pour faire face à ce manque général d’eau, l’Office national de l’eau potable (ONEP) a déployé 9 citernes de ravitaillement mais elles sont loin de couvrir tous les besoins. Des puits sont creusés pour permettre aux habitants de venir s’approvisionner pour la journée. Mais c’est insuffisant et fatigant pour la population.

Les deux tiers de la population mondiale vivraient dans des zones où l’accès à l’eau est de plus en plus compliqué, selon l’ONU-Eau.

Une étude de Nature Sustainability estime que plus de 130 villes seront exposées à des pénuries d’eau, dans les prochaines années. « D’ici à 2050, environ cinq milliards d’êtres humains vivront dans des zones à accès pauvre en eau si nous ne faisons rien », s’est inquiétée Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, au 8e Forum mondial de l’eau.

« On peut gérer une situation de sécheresse si on dispose au préalable d’un plan pour répondre à la crise. Mais si les villes n’ont pas prévu de moyens pour répondre aux problèmes d’approvisionnement, il y aura d’autres situations comme celle du Cap », affirme Coling Strong, spécialiste américain auteur d’un rapport sur la gestion publique des problèmes de l’eau au niveau mondial.

Laurent Larcher
La-croix.com

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2 réflexions au sujet de “À Bouaké, 2ème ville de Côte-d’Ivoire, la situation de plus d’un million d’habitants sans eau, devenue alarmante”

  1. Oui, ce sera encore la faute à Dieu, Lui qui vous a créé avec un cerveau de taille et de capacité plus qu’honorable pour dominer cette planète. C’est de Sa faute s’il ne pleut pas et que les retenues d’eau sont à sec. Pourtant, Il vous a pourvu d’un organe pour réfléchir, réagir et anticiper, là où l’on tend un piège mille fois à un animal, il y tombe mille fois. Comment comprendre que la fourniture d’une ville de la taille de Bouaké soit assujettie à la seule volonté et aux caprices de la météorologie ? Et personne n’a pensé qu’un jour, on pourrait avoir besoin d’accéder à la nappe phréatique pour parer aux aléas de la pluviométrie ? Des villes du Sahel ont de l’eau courante, et Bouaké à un peu plus de 300km de la mer, n’en a pas !

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