An 1 de la coalition EDS en Côte-d’Ivoire: Quand Sangaré entretient le flou et la contradiction dans sa stratégie

Le 20 avril 2017, six partis politiques et des mouvements politiques de l’opposition proches de l’ancien président Gbagbo jetaient les bases d’une nouvelle organisation, Ensemble pour la démocratie et la Souveraineté (EDS) censée mener le combat de la reconquête du pouvoir politique en même temps que celui de la libération des prisonniers. Le 20 avril 2018, EDS soufflait sa première bougie.
A l’occasion Georges Armand Ouégnin son président et les partis alliés dont le Fpi de Sangaré ont convié la presse pour faire le bilan d’un an d’existence. Au milieu des bruits d’assiettes, de cuillères et de fourchettes du restaurant de l’hôtel communal de Cocody, gâteaux, jus et mets ivoiriens au menu, Armand Ouégnin, Anaky Kobénan et surtout Sangaré Abou Drahamane ont donné des réponses aux préoccupations des journalistes.

Si pour Armand Ouégnin, le parcours de EDS offre des lueurs d’espoir au regard des actions menées aussi bien pour la promotion de ce nouvel outil de combat que pour la réforme de la Cei (commission électorale indépendante), Sangaré du Fpi a pour sa part a dépeint l’état des lieux au sein de son Fpi.

Le discours de celui qui est appelé ‘’le gardien du temple’’ par ses partisans n’a pas varié. Il a encore répété que son parti n’est pas divisé en deux tendances comme tentait de l’affirmer un journaliste pour qui on ne saurait cacher le soleil avec la main. ‘’Il n’y a pas deux tendances au Fpi. J’ai réglé mon problème au congrès de Mama en 2015’’, coupe-t-il court avant d’ajouter que ‘’la réconciliation n’est pas un décret mais une vision partagée’’. Le président par intérim du Fpi va plus loin en demandant aux journalistes présents si l’on peut réconcilier deux lignes éditoriales qui ne sont pas les mêmes. Ce message, bien entendu, visait Affi N’guessan Pascal, le chef de file de l’autre Fpi.

Mais l’on pourrait ne pas lui en tenir rigueur si l’orateur s’arrêtait là. Sangaré Abou Drahamane reviendra à la charge quelques minutes plus tard par cette invite : « Il faut laisser les étiquettes là où on est arrivé. Il faut jeter les étiquettes à la rivière pour sauver la Côte d’Ivoire ». Il se prononçait ainsi à la suite de Georges Akoué, membre du bureau politique du Pdci-Rda et président du ‘’Club des houphouetistes’’, son mouvement de la société civile qui vient de rejoindre EDS. Mais bien avant M. Akoué, Anaky Kobénan qui a rompu les amarres avec l’alliance Rhdp pour s’affilier à EDS venait de déclarer que la coalition reste ouverte aux Ivoiriens de toute obédience politique.

Dans l’entendement de Sangaré qui se réjouit de l’arrivée d’Anaky autrefois adversaire de Gbagbo et de Georges Akoué du Pdci, tout le monde peut composer avec EDS sauf Affi. Toujours catégorique et sans concession quand il s’agit de l’ancien camarade de lutte, Sangaré démontre s’il faut encore le souligner, qu’il n’envisage pas une réconciliation avec l’ancien premier ministre de Gbagbo. C’est donc de bonne fois qu’il se trompe sur sa référence aux journalistes et à leurs différentes lignes éditoriales ‘’inconciliables’’. Il ne sait sans doute pas que dans ce milieu de la presse, les lignes sont certes inconciliables mais les journalistes ivoiriens n’entretiennent pas pour autant des rapports tendus, conflictuels et inamicaux. Bien au contraire, ils savent toujours se retrouver pour plaisanter, échanger et envisager l’avenir ensemble. Toute la différence entre Affi et lui.

Pourtant dans la conquête du pouvoir qu’il envisage avec EDS, la maxime « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » devrait être intégrer pour qu’il ratisse large et fasse enfin la paix avec le rival Affi N’guessan qui porte une lourde responsabilité dans la crise au Fpi.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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3 réflexions au sujet de “An 1 de la coalition EDS en Côte-d’Ivoire: Quand Sangaré entretient le flou et la contradiction dans sa stratégie”

  1. NON. Il n’y a pas de crise au FPI et AFFI a très peu de poids sur l’échiquier politique ivoirien.

    La seule difficulté est que le pouvoir OUATTARA lui reconnait la direction du « FPI » ce qui met le vrai FPI dans une situation de clandestinité !!

    C’est aussi pourquoi AFFI continue de constituer un problème technique non négligeable, mais en matière de poids politique, faire d’AFFI une condition centrale pour réaliser un rassemblement de l’opposition n’apporte absolument rien dans l’assiette !!

    Ou on reste donc objectif et on apprécie la valeur de l’opposition ivoirienne pour ce qu’elle vaut, et alors la clandestinité du FPI ne joue pas de rôle ici, car c’est la manifestation de la puissance de cette opposition qui est indexée, opposition portée essentiellement par le FPI qui fait le gros des troupes, ou on joue le jeu du pouvoir et on agace tout le monde avec cette question d’AFFI tout en tenant compte du fait qu’il est inapte à mobiliser plus qu’un ANAKY ou un OUEGNIN au niveau national !!

    Du menu fretin donc à qui on a donné un microphone gouvernemental et qui semble être soutenu par des journalistes en mission, qui se permettent de se moquer de SANGARE, en prétendant ne pas avoir de rapports tendus, inamicaux entre eux malgré des lignes éditoriales divergentes !!

    Non mes amis, si des journalistes se proclament du MEME journal et qu’ils veulent faire passer coute que coute des lignes éditoriales divergentes auprès du rédacteur en chef, ne me dites pas qu’ils entretiendraient des rapports amicaux et qu’ils se retrouvent pour plaisanter et discuter quand cela leur chante.

    Non, cela ne s’est jamais vu !!

    Comparaison n’est pas raison (oui, une autre maxime à respecter !!)

    Celui qui porte l’opposition ivoirienne est donc toujours le même, GBAGBO LAURENT et ceux qui en doutent ou le récusent n’ont rien à voir auprès du FPI !!

    Ce n’est pas négociable !! Qu’AFFI aille créer son propre parti !!

    Dabakala !!

  2. C’est vraiment malheureux de voir qu’á chaque fois, un président et son clan au pouvoir cherchent á disloquer des partis d’opposition qui semblent le déranger.

    C’est Ouattara seul qui a pu réussir cela depuis 1990. Ces 4 prédécesseurs ont essayé sans succès.

  3. Tout est politique et il est légitime d’essayer de diviser son opposition pour mieux régner.

    Sur ce point, personne ne peut se plaindre car c’est de la pure et saine politique (c’est d’ailleurs la définition même de ce qu’est la POLITIQUE, qui est un jeu de contrôle de pôles).

    Par contre, quand on y ajoute une certaine touche autoritaire, que l’on ajoute de l’oppression, de l’arbitraire, de la méchanceté, de l’injustice et autre actions illégales ou perverses pour diviser son opposition ou la maitriser, on finit toujours par payer la facture en fin de course !!

    Ce que OUATTARA fait, ne fait qu’alimenter les volontés de représailles contre lui, mais aussi contre son parti politique le RDR, qui est appelé à disparaitre, si jamais il perd le pouvoir !!

    Désormais, la survie politique du RDR est intimement liée à la main mise militaire sur le pays et au rejet de toutes valeur républicaines pour les remplacer par le « moi, nous d’abord et toujours » !

    OUATTARA aura t-il réussi à disloquer les partis politiques d’opposition ??

    Non, Pas du tout !! Il a réussi à créer des crises internes temporaires qui ont abouti à la mise en clandestinité de factions politiques d’opposition, qui se manifestent toutes par la prise en otage des outils du partis par des personnages ultra minoritaires téléguidés et infiltrés dans ces partis politiques, mais pas plus !!

    Ce qui est important, sur une base purement démocratique (Et non militaire, vu que les pro OUATTARA ne respirent plus que par le trou de leur canon), c’est de savoir quelle aspirations développent les militants et sympathisants dans l’opposition.

    Si ces gens désapprouvent les méthodes de OUATTARA, c’est inévitable, cela signifie aussi que si OUATTARA perd ce pouvoir, il devra subir au minimum le même traitement qu’il a administré à son opposition !!

    Ce n’est donc pas très malin de frapper son opposition de la sorte. Et vanter les avancées économiques ne suffit pas à effacer ces douleurs inutiles, au contraire !!

    Il aurait fallu créer un cadre d’expression pour son opposition et la laisser jouer son rôle de contre pouvoir démocratique (et non militaire) au lieu de la contraindre à la défensive et de la blesser au point de provoquer des sentiments involontaires de vengeance et de représailles !!

    Mais bon, vu qu’il y a des gens qui pensent qu’ils n’ont absolument rien à craindre …

    Toujours est-il que l’histoire nous enseigne de nombreux cas de personnes indéboulonnables, ultra puissantes mais minoritaires, qui ont finit par subir l’opposition ou la population soumise aussitôt que cette puissance a cessé ou que le courage a été suffisamment fort pour ignorer la douleur et renverser le bourreau !!

    Oui, la réconciliation n’était pas une erreur !!
    Et les actes pouvant rapprocher les ivoiriens et diminuer les tensions, si on les prend trop tard (comme libérer les prisonniers politiques), ils n’auront pas l’effets escompté !!

    L’intelligence ne s’achète pas et ce que je dis, je n’ai pas besoin de le dire vu que ceux qui sont en face savent très bien de quoi il s’agit !

    Mais si l’on assume ce qui est en ces jours, sachez qu’il faudra aussi assumer ce qui sera, surtout si c’est en votre défaveur !!

    Je dis ça, mais je ne dis rien, car ce ne sont que des lapalissades !!

    Dabakala !!

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