1990-2018: Sans la FESCI, pas de démocratie en Côte-d’Ivoire, selon Ahipeaud Martial, ancien SG

Abidjan – Le premier secrétaire général de la fédération estudiantine de Côte d’Ivoire (FESCI), Dr Martial Joseph Ahipaud, a indiqué samedi que sans la FECSI, il n’y aurait pas eu de démocratie en Côte d’Ivoire.

Selon l’enseignant chercheur à l’université Alassane Ouattara, « dans les années 90, il était question pour les étudiants ivoiriens de poser la question de démocratie pour que la Côte d’ Ivoire ait droit à la parole. Et c’est ce qui a favorisé l’avènement du multipartisme et la fin du parti unique, Parti démocratique de Côte d’Ivoire ».

«C’’est pourquoi le 21 avril 1990, date de création de la FESCI restera très mystique et mystérieuse » a-t-il ajouté.

Il s’exprimait lors de la célébration des 28 ans de la FESCI organisée au terrain du forum de l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody (Abidjan).

Pour lui, la FESCI est le seul mouvement d’élèves et étudiants très consciencieux et responsable dans l’histoire de la Côte d’ivoire à partir duquel les étudiants ont su poser les problèmes de société pour opérer des changements qualitatifs en vue de l’amélioration des conditions d’études et de vies des élèves et étudiants.

Raison pour laquelle, le tout premier secrétaire général de la Fesci, trouve inadmissible que des anciens secrétaires généraux de la FESCI soient en exil ou en prison pour leur conviction politique.

« Nous les anciens responsables de la FESCI, nous allons nous battre pour faire en sorte que tous nos amis anciens responsables exilés rentrent au pays afin de jouer leur rôle dans le cadre du développement de la Côte d’ivoire », a-t-il déclaré, annonçant que les anciens responsables de la FESCI résidant en Côte d’ivoire reprendront bientôt le flambeau de la lutte.

Créée en 1990, à la paroisse Sainte Famille de la Riviera 2, la FESCI est une association d’élèves et étudiants. Elle est conduite actuellement par le secrétaire général, Fulgence Assi.

AIP tg/sdaf/fmo

28 ans de la FESCI: Ahipeaud Martial parle à Blé Goudé et STT

Au cours de la célébration du 28ème anniversaire de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), ce samedi 21 avril 2018 à l’université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, Martial Ahipeaud, premier secrétaire général de ce mouvement estudiantin, a adressé un message à Charles Blé Goudé et Serges Koffi (STT).

« Saches que là où tu es, les anciens se réunissent et réfléchissent. Il n’est pas question que l’un d’entre nous reste à l’étranger. Nous allons nous battre pour que tous nos camarades qui sont en exil reviennent. C’est ici (en Côte d’Ivoire Ndlr) qu’ils doivent être», a adressé Joseph Martial Ahipeaud, premier secrétaire général national de la FESCI (1990-1993), aujourd’hui enseignant chercheur à l’université de Bouaké, à Charles Blé Goudé qui a également présidé aux destinées de ce syndicat estudiantin de 1998 à 2000).

En ce qui relève de Serges Koffi dit Souroukou Traimin Traimin (STT), secrétaire général de la FESCI (2006-2008), Martial Ahipeaud a révélé qu’il est jugé avec d’autres anciens militants pour avoir appartenu à une organisation criminelle. « De quoi parle le film ? La FESCI n’a jamais été et ne sera jamais une organisation criminelle. Ce ne sont pas les étudiants qui sont des criminels mais les gestionnaires d’un système abruti qui transforment les étudiants en ce qu’ils veulent. Avant qu’on ne condamne un étudiant ou un militant de la FESCI, qu’on condamne d’abord le système de cette bourgeoisie malhonnête, voleuse. », a-t-il indiqué.

Outre Martial Ahipeaud, cette célébration du 28ème anniversaire de la FESCI présidée par Assi Fulgence Assi, a vu la participation des anciens secrétaires généraux. Ce sont Eugène Djué (1993-94), Jean Blé Guirao (1994-1995), Karamoko Yayoro (1er secrétaire général adjoint de Guillaume Soro 1995-1998), Jean Yves Dibopieu (2000-2003) et Mian Augustin (2008-2014).

En plus de Blé Goudé et SATT absents, il faut aussi noter l’absence de Kuyo Serge (2003-2006), tué dans un accident de la route au retour de la flamme de la Paix à Bouaké, en 2007.

Eventnews
Cyrille NAHIN

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3 réflexions au sujet de “1990-2018: Sans la FESCI, pas de démocratie en Côte-d’Ivoire, selon Ahipeaud Martial, ancien SG”

  1. C’est simplement vrai… Tous nos hommes politiques(pouvoir comme opposition) ont utilisé et continuent d’utiliser la FESCI

  2. …tout comme tous les autres syndicats et groupements professionnels et assimilés …

    Syndicats des fonctionnaires, mais aussi chambre de commerce / patronat, etc. etc.

    La FESCI est peut-être le syndicat le plus manifeste et présent, vu qu’il est composé de jeunes dynamiques, mais en terme de politique, le « contrôle » des autres syndicats et formations est tout autant crucial.

    Mais bon, je ne vous apprends rien !!

    Au delà du bruit que la FESCI pourra faire, au demeurant, seules les voix glissées dans les urnes sont d’importance. L’opinion, sinon les intentions de vote sont très fortement influencés par le cadre familial et social de vie et non par cette association qui a pour objectif de militer pour le bien-être des étudiants et élèves.

    On peut donc militer au sein de la FESCI tout en ayant sa propre conviction politique, construite ou héritée d’ailleurs.

    En ce moment précis, la FESCI est en perte de vitesse et ne saurait constituer un tremplin politique pour les jeunes qui croient pouvoir démarrer une carrière dans ce domaine.

    En effet, la jeunesse est partagée entre frustration (le manque de réconciliation nationale, l’injustice en guise de mode de gouvernance), inquiétude (car l’avenir professionnel n’est pas garanti. Il faudra se battre pour avancer – chômage-) et difficultés existentielles (oui, l’argent, qui est rare, malgré les taux de croissance à deux chiffres, l’arrivée des investisseurs et les tonnes de béton déversées par OUATTARA ici et là).

    Ce que je trouve dommage, c’est que des « anciens » de la FESCI se permettent de parler au nom de la FESCI. A mon avis, aussitôt que l’on sort de ce syndicat et que l’on obtient ses diplômes, on devrait laisser ceux qui rythment la vie de cette organisation parler en son nom et militer pour les intérêts des étudiants et élèves.

    Je ne crois pas que la FESCI ait pour objectif de se mêler absolument de la vie politique de ce pays. Il existe des conditions de vie estudiantines à améliorer, des innovations à proposer dans l’intérêt des jeunes…

    Dans d’autres cieux (USA), les anciens d’associations universitaires sont des donateurs efficaces, des facilitateurs pour l’insertion professionnelles des nouveaux diplômés, des motivateurs et des sources d’inspiration (pas seulement politique).

    Tout n’est pas forcément politique !!

    AU lieu de voir donc des assemblées d’anciens de la FESCI, on aurait aimé voir un colloque national de la FESCI, avec une présentation des états généraux et une publication des perspectives proposées par cette association, avec en point d’orgue les propositions faites au gouvernement…

    Dabakala !!

  3. « Sans la FESCI, pas de démocratie en Côte-d’Ivoire ». A la fois vrai et faux :

    – Vrai : l’apport de la Fesci a été capital pour obtenir le basculement qui a obligé Houphouët à décider de créer l’électrochoc nécessaire pour faire baisser la température, à savoir la fin du parti unique. A la grande surprise de la majorité des manifestants qui avaient pris la rue et qui n’en demandaient pas tant, chacun ayant son agenda personnel et son chapelet de revendications.

    – Faux : combien de temps Houphouët aurait-il tenu son pays en marge du vent de l’Est amplifié par le discours de La Baule ? 1 mois, 1 an s, 3 ans ? Ce n’était plus qu’une question de temps avant que la Côte d’Ivoire ne rejoigne le mouvement qui fleurissait un peu partout en Afrique francophone, avec les très folkloriques conférences nationale souveraines.

    En conclusion, la Fesci devrait moins se gargariser d’un changement devenu inéluctable. le mouvement estudiantin a juste réussi (aidé) à accélérer les choses, sans plus.

    Je retiens pour ma part que le plus haut fait d’armes de la Fesci est son aide au débarquement d’Alassane Ouattara sur les berges de la lagune Ebrié. En effet, le plan Komoe Koffi, loin d’être génial, était une parade acceptable à exsanguité des finances publiques. « Pour entrer au paradis, il faut d’abord accepter de mourir », dit-on. Faute d’avoir accepté cette réalité, les Ivoiriens ont fait le lit d’un faiseur de miracles qui a promis le relèvement économique en 100 jours. Avec un plan qui brada l’économie, appauvrit le travailleur (ce qui est donné de main droite est repris aussitôt de la gauche), et divisa durablement le corps social. Bravo donc à la Fesci, grâce à qui nous avons eu Ouattara, qu’Houphouët ne serait JHAMAIS allé chercher. Je ne sais pas en revanche s’il faut compter ce fait au chapitre des acquis démocratiques.

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