Trois ans de prison pour Nayanka Bell en Côte-d’Ivoire: «C’est ridicule», selon son avocat Dogo Koudou

Dasse Claude

Dès la nouvelle de la condamnation de l’artiste Nayanka Bell, ce 17 mai 2018, nous avons joint Me Dogo Koudou Martin, son avocat qui a aussitôt réagi.

Maître, nous venons d’apprendre que votre cliente Nayanka Bell a été condamnée dans le cadre du procès qui l’oppose dans sa région à un groupe de personnes concernant des lots, des terrains?

La décision est surprenante parce qu’effectivement, il n’y a rien dans son dossier qui mérite qu’elle soit condamnée.

Quelle peine exacte lui a été infligée parce que nous avons lu sur les réseaux sociaux qu’elle aurait été condamnée à 3 ans de prison ferme et qu’elle devrait payer la somme de 160 millions de Francs Cfa ?

Non, non, non, ce n’est pas 160 millions Fcfa mais plutôt 70 millions Fcfa.

Mais elle est condamnée à écoper 3 ans de prison ferme ?

Oui, décision qui a été confirmée par la Cour d’appel. Décision qui est fortement surprenante d’autant que dans le dossier, il n’y a aucun élément qui démontre qu’elle a commis les faits qu’on lui reproche.

Et qu’est-ce qu’on lui reproche ?

On lui reproche d’avoir détruit des plants faits de mains d’hommes, c’est-à-dire, des plantations de près de 80 hectares, à la machette et à la tronçonneuse, elle-même, s’il vous plaît. C’est d’un ridicule et dans le dossier, si vous voulez, le Parquet général n’a pas requis contre elle quoi que ce soit. Le Parquet général a demandé l’infirmation du jugement d’Agboville, disant qu’elle n’avait commis aucune infraction pénale.

Quelle sera maintenant, la prochaine action qu’entreprendra la défense que vous représentez ?

On se réserve, on réfléchit. Nous allons faire un pourvoir en cassation parce que d’un point de vue juridique, même ceux qui l’accusent n’ont pas d’éléments fragrants de sa culpabilité. Et même l’expert agricole a dit : « selon nos instructions, ce serait… ». Et c’est sur la base de «ce serait » qu’on condamne quelqu’un à 3 ans de prison ? Vous comprenez bien qu’il y a un problème. On la condamne sur la base de l’exposé d’un expert agricole dans lequel l’expert dit : «ce serait ». Ce serait Mme Aka Louise de Marillac (le nom à l’état civil de Nayanka Bell : Ndlr) ou Madame Nayanka Bell qui aurait commis les faits, «ce serait ». C’est donc sur la base de «ce serait » qu’on dit qu’elle est coupable. C’est vrai qu’en droit, le doute bénéficie à l’accusée et le doute ne lui a pas bénéficié, c’est d’autant plus curieux que c’est un principe général de droit.

Claude Dassé
Afrikipresse

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1 réflexion au sujet de « Trois ans de prison pour Nayanka Bell en Côte-d’Ivoire: «C’est ridicule», selon son avocat Dogo Koudou »

  1. Ça va finir par ressembler à un Super Discount : pour une plainte au civil, une condamnation offerte au pénal GRATUITEMENT ! 🙂 Keskonsmare !!!!

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