Déguerpis de Danga en Côte-d’Ivoire: 20 familles toujours à la belle étoile, 2 décès enregistrés

Par Cconnectionvoirienne

Les associations dénoncent le ‘’deux poids deux mesures’’ du gouvernement

Les familles chassées de leurs maisons le 8 mai 2018, les associations, syndicats et Ong ne démordent pas depuis qu’un matin, de façon surprise, 77 logements coloniaux ont été balayés en quelques minutes par des bulldozers amenés par la Sicogi, (société immobilière à capitaux publics).

A ce jour, l’espace en question est entièrement clôturé après l’enlèvement des gravats. Il n’attend plus que le début des travaux du nouvel acquéreur. Pendant ce temps, au moins 20 familles dorment encore à la belle étoile, les autres disloquées après avoir trouvé refuge chez des parents à Abidjan ou à l’intérieur du pays. L’on apprend également de la conférence de presse qui a été donnée jeudi sur le lieu même des événements, que deux ex-résidents sont décédés dont une vieille dame à Bouaké où elle s’était repliée. La plupart des enfants en classe d’examen du Cepe n’ont pu composer sauf 4 d’entre eux qui ont été admis, toujours selon les conférenciers.

Le souhait pour ces familles, tel qu’elles l’ont exprimé par la voix des différents intervenants, est de retrouver un minimum de dignité. Elles réclament toujours leur relogement par la Sicogi qu’elles accusent comme leur bourreau. Elles ne savent plus à quel saint se vouer depuis la dernière rencontre avec le ministre de la Construction le 23 mai 2018. Une rencontre qui a accouché d’une souris, puisque, selon les conférenciers, elle a plutôt tourné à la roublardise qu’à la recherche d’une vraie solution acceptable par les ex-habitants. Ce jour-là, rapporte un témoin, Daléba Nahounou de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire le ministre Isaac Dé a voulu par la contrainte amener les locataires déguerpis à accepter la compromission en leur demandant de signer pour percevoir le million promis par la Sicogi pour ensuite ‘’renoncer à tous les droits’’.

Les conférenciers ont dit ne pas comprendre l’indifférence de l’Etat face à ce drame humain alors que les mêmes autorités, le président de la République et le Premier ministre en tête ont été prompts à réagir et à dégager les moyens dans le même quartier de Cocody lors des dernières inondations qui ont fait 17 morts. « Ne faites pas le choix entre les victimes. Si la députée et le maire de Cocody peuvent aller à la Palmeraie (où il y a eu des inondations), c’est qu’ils peuvent venir à Danga. Danga restera un combat de long terme et on ne souhaite pas que cette saison pluvieuse s’achève sans que les habitants de Danga aient été relogés », proteste vigoureusement M. Nahounou. « Qu’ils viennent aussi réparer le désastre de Danga. Vous voulez faire des maquillages mais pensez aux visages», renchérit pour sa part Huberson Bayoro du Collectif des résidents des habitats coloniaux.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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