Affaire Bendjo débarqué en Côte-d’Ivoire: Alassane Ouattara encore dans le Hors-la-loi « sans élégance »

Par Connectionivoirienne

Duel Pdci/Rdr – Ouattara débarque le maire Bendjo du Pdci et épargne Youssouf Sylla du Rdr

La loi a-t-elle été respectée ?

Ça se gâte davantage entre le Pdci et son désormais ex-allié, le Rdr, parti d’Alassane Ouattara, au pouvoir. L’affaire qui faisait grand bruit ces derniers jours à propos de la gestion de la mairie du Plateau a connu ce mercredi 1er août 2018, un autre développement avec la ‘’révocation’’ (le terme est juridique et contenu dans la loi régissant les communes) du maire Akossi Bendjo, vice-président du Pdci en charge de la mobilisation. L’aboutissement attendu par les observateurs avertis depuis le début de ce scénario est atteint et nul n’est surpris. Ce qui devait arriver est arrivé et le feuilleton continue.

Cette révocation est par ailleurs la nouvelle majeure du Conseil des ministres de ce jour. Le maire du Plateau est révoqué de ses fonctions de maire pour « graves déviations dans la gestion et faux en écriture publique », selon le communiqué lu par Sidi Touré, nouveau porte-parole du gouvernement.

Akossi Bendjo était soupçonné d’avoir laissé sur un compte dormant d’un fournisseur de la mairie, la somme de 2 milliards de FCFA. Ses proches y voyaient plutôt une cabale ourdie depuis les officines du Rdr pour le déposséder d’un poste hautement stratégique qu’est le fauteuil de maire du Plateau. Ce mercredi peu avant le Conseil des ministres, ils avaient encore donné de la voix au cours d’une conférence de presse pour alerter l’opinion.

Ouattara n’y est pas allé avec élégance tant la décision s’avère être la sanction suprême (la révocation) sans passer par l’étape intermédiaire de la suspension qui prévoyait au moins les explications de l’intéressé par écrit.

Comment les militants du Pdci pourraient ne pas subodorer une sanction politique visant à écarter un adversaire coriace à l’orée des prochaines consultations d’octobre 2018 et au moment où le Pdci et le Rdr sont au bord de la rupture ? Le timing et l’opportunité de la décision susciteront à coup sûr des commentaires en tout genre.

Ce, d’autant plus qu’un maire Rdr, Youssouf Sylla d’Adjamé, en l’occurrence, lui aussi supposé trempé dans des malversations financières est indemne. Mauvaise gestion, révélée par des articles de presse, l’une des raisons pour lesquelles son parti, le Rdr, l’aurait écarté pour porter son choix sur Farikou Soumahoro, dirigeant d’une faitière de commerçants.

Ce que dit la loi
Extrait article 73 de la loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales :

(…) La révocation peut être prononcée dans les cas suivants :
– le détournement des fonds de la collectivité territoriale ;
– la concussion et la corruption ;
– les prêts d’argent sur les fonds de la collectivité territoriale ;
– les faux en écriture publique ;
– l’endettement de la collectivité territoriale résultant d’une faute de gestion ou d’un acte de mauvaise foi ;
– toute transaction portant sur les biens meubles et immeubles appartenant à la collectivité territoriale par un membre, du Conseil Régional ou Municipal, de la délégation spéciale ou de la commission spéciale.

Article 83 : La suspension relève de l’autorité de tutelle. La révocation est décidée par décret en Conseil des ministres.

Toute suspension ou révocation du maire ou d’un adjoint doit être précédée d’une audition de l’intéressé ou d’une invitation à fournir ses explications par écrit.
La suspension ne peut excéder un mois. Ce délai peut être porté à trois mois par arrêté de l’autorité de tutelle. (Source : www.loidici.ci)

Bendjo a-t-il été d’abord suspendu par le ministre de l’Intérieur ? A-t-il été auditionné ne serait-ce qu’une seule fois sur ce qui lui est reproché ? Chacun peut y aller de son commentaire au regard des péripéties autour de ce dossier.

Toutefois, le message de Ouattara au Pdci, à travers cette décision, semble clair. Le vieux parti qui ne veut pas se plier à ses exigences devra compter pour les prochaines municipales, sur un cheval autre que M. Bendjo qui a désormais les crasseuses et lourdes portes de la Maca (prison abidjanaise) devant lui. Du moins s’il changeait d’avis en mettant fin à son presqu’exil marocain pour rentrer en Côte d’Ivoire maintenant.

La leçon est apprise. Les années passent mais Ouattara ne change pas ses méthodes pour contraindre adversaires et partenaires têtus. On se rappelle que, dès sa prise de pouvoir en 2011, sans autre forme de procédure, il avait mis fin au mandat des maires Fpi en les remplaçant par des personnes sans légitimité mais plus accommodantes.

SD avec Sylvie Kouamé

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5 réflexions au sujet de “Affaire Bendjo débarqué en Côte-d’Ivoire: Alassane Ouattara encore dans le Hors-la-loi « sans élégance »”

  1. A la place du PDCI, j’enverrais un « commando » en mission spéciale de conservation de la mairie du Plateau, non seulement pour le principe mais aussi pour pour envoyer un message fort, et finalement enclencher une dynamique pour 2020 : par exemple, faire de Yasmina Ouégnin la candidate dans cette commune. Quand on a vu la gestion communale du RDR à Bouaké, à Abobo et à Adjamé, il y a des raisons légitimes de s’inquiéter de leur éventuelle prise de la vitrine de la Côte d’Ivoire qu’est le Plateau.

  2. Tout ce qu’il faut, c’est voter massivement contre tout candidat rdr au plateau.

  3. Plutot voter massivement contre tout candidat RDR en Cote-d’Ivoire. Il parait qu’il est demande a Sawegnon de prendre une carte RDR ou parti unique et quitter dans son affaire d’independants.

  4. Envoyer l’écraseuse de candidats parachutés du RDR, Yasmina Ouégnin, en mission spéciale au Plateau.

    #YASMINA AUPLATEAU pour un vote massif de barrage contre le RDR.

  5. ATTENTION ….

    Toute personne qui se dévoilerait trop tôt face à OUATTARA sera en droit de subir ses foudres !!

    OUEGNIN a le calibre pour servir de joker lors des élections présidentielles prochaines, si jamais OUATTARA continue sur sa lancé autoritaire, si BEDIE essaie de se présenter au nom du PDCI et si les pro GBAGBO sont contraint à boycotter (le même rôle qu’aura joué BANNY en 2015 en somme, même si BANNY a été trop lâche et faible).

    La mairie est donc bien trop insignifiante pour elle.

    Je crois, comme BILLON et tout autre candidat supposé pour les présidentielles, que OUEGNIN doit rester dans les rangs, se taire et observer.

    Celui qui jouera ses cartes trop tôt sera détruit par OUATTARA (chute de cheval, transport illicite de cocaïne retrouvée dans ses bagages, crise de paludisme fatale, blanchiment d’argent, etc. OUATTARA trouvera certainement quelque chose…)

    La possibilité que tout chavire à l’avantage d’une nouvelle figure est plus que réelle.

    Dabakala.

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