Panel sur la rentabilité économique de la presse en Côte-d’Ivoire: Le modèle de JA expliqué par Marwane B. Yahmed

Par Connectionivoirienne

Interview – Marwane Ben Yahmed (Dp de Jeune Afrique) :
« Moi pro-Ouattara ? … Voici la vraie ligne éditoriale de JA »
• ‘’Nady Bamba a fait un démenti sans rien corriger’’
• ‘’Nos innovations pour résister sur le marché de la presse…’’

Vous avez participé à un panel sur la rentabilité économique de la presse. Est-ce que Jeune Afrique occupe encore son marché comme hier ? Quelle orientation avez-vous donné à votre organe dans son environnement actuel ?

Marwane Ben Yahmed a participé le 7 septembre dernier à l’ouverture d’’’Abidjan media forum’’ dans le cadre des festivités des 15 ans du quotidien ivoirien, l’Intelligent d’Abidjan. connectionivoirienne l’a interrogé. Les innovations chez JA pour pérenniser sa prsence sur un marché concurrentiel, les rapports de son journal avec le pouvoir ivoirien, les derniers droits de réponse entachant la crédibilité du journal… Il en parle sans détour

Je crois qu’on l’occupe différemment. On a 58 ans d’expérience sur le continent africain et nous avons une certaine expertise. Mais on a été contraint d’évoluer avec la révolution du secteur des médias portée par l’émergence du digital qui fait qu’on est maintenant dans un monde où l’information est permanente, parfois bonne, parfois mauvaise de sorte qu’on a du mal à faire le tri. On a mis en place une nouvelle formule de l’hebdomadaire en janvier dernier, justement pour tenir compte de l’évolution. Ceci pour créer de la valeur ajoutée, pour permettre plus d’expression, de débats et d’opinions. En même temps nous avons lancé une nouvelle version du site qui est devenue payante alors qu’il était gratuit. Nous avons donc lancé un système d’abonnement parce que si nous faisons de l’information de qualité, il est logique qu’elle soit payante. C’est un gage d’indépendance des articles de presse parce que notre seul client dont on doit assouvir les attentes, c’est le lecteur.

Ici une certaine opinion estime que quand vous voulez vendre plus, vous écrivez sur la Côte d’Ivoire. Ce pays est-il un centre d’intérêt pour Jeune Afrique ?

La Côte d’Ivoire fait partie des marchés principaux de Jeune Afrique avec le Maroc, la Tunisie, le Cameroun, le Gabon, le Sénégal. Donc, on est en concurrence avec tout le monde ! On est en concurrence avec les journaux locaux, avec les sites payants comme Abidjan.net et la plupart des sites d’information qui sont ici. Donc on a beaucoup investi ici en Côte d’Ivoire parce qu’il y a une période qui est politiquement très intéressante par rapport à l’échéance de 2020. Nous avons alors recruté 4 correspondants pour le bureau d’Abidjan. Donc la Côte d’Ivoire, c’est important pour nous comme c’est important pour n’importe quel organe.

On vous dit proche de la présidence ivoirienne. Qu’en dites-vous ?

On a tout dit sur Jeune Afrique. Mais je crois que, quand on fait des interviews on donne la parole à tout le monde. Au Fpi, au Pdci, au Rdr et à tous ceux qui sont là. On essaie d’être pluralistes pour couvrir le spectre le plus large. Ici c’est difficile parce qu’on avait soutenu une position, celle d’Alassane Ouattara parce que nous pensions que c’est lui qui avait gagné l’élection de 2010. Mais ça, c’était l’expression d’une opinion et je ne crois pas qu’on ait été les seuls à l’avoir. Elle peut être contestée et contestable mais après ça, il faut revenir pour être le plus neutre possible. Il suffit de voir nos archives pour voir ce qui a été couvert et ce qui ne l’a pas été. On ne fait pas que couvrir l’actualité du gouvernement de Ouattara, on parle de tout le monde. On est aussi sur la société, sur la culture, sur l’économie.

Ces dernières semaines il y a eu successivement pas moins de deux droits de réponse dont celui de Nady Bamba, la seconde épouse de Laurent Gbagbo et celui de l’ambassadeur de l’Ue SEM Valette. Y a-t-il eu une volonté de travestir les informations concernant ces personnalités ?

Non ! Vous savez c’est une obligation de publier les démentis ou les droits de réponse. Pour Nady Bamba ce n’était pas vraiment un démenti parce que nous avons fait un confidentiel consacré à elle où on a écrit qu’elle avait fait passer un message de Laurent Gbagbo et également sur son âge, je ne sais pas en quoi cela la choque. Elle nous a adressé un démenti publié du reste par les journaux ivoiriens sans dire vraiment ce qu’elle nous reprochait. Elle s’est visiblement énervée en disant qu’on a donné un âge qui n’est pas le bon, en disant également que son nom n’était pas Nadiana. En clair elle ne corrige rien. Quant à l’ambassadeur de l’Union européenne, je pense que c’est plutôt un règlement de compte vis-à-vis du gouvernement qu’une remise en cause de ce qui a été écrit.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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