Gnépo Dédi frère ainé de Blé Goudé « Tout Gagnoa attend Soro il n’y a aucune résistance »

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A quelques jours de l’arrivée du Président de l’Assemblée Nationale Guillaume Kigbafori Soro dans le département de Gagnoa à l’invitation des Chefs Traditionnels, son Service Communication a rencontré M. Gnépo Dédi Léopold, frère aîné de Blé Goudé Charles pour échanger avec lui sur ladite visite. Sans langue de bois, celui qui s’est fixé comme objectif la libération de son frère cadet, donne son avis sur cette visite officielle et fustige le comportement de certaines personnes qui tentent de faire croire qu’il y aurait des oppositions à cette visite. Voici l’interview réalisée ce samedi à Gagnoa, la cité du fromager.

SCPANCI : Que pensez-vous de la visite du Président de l’Assemblée Nationale Guillaume SORO à Gagnoa. ?

Gnépo Dédi Léopold : Je pense que le Président Guillaume SORO doit venir à Gagnoa. Il doit venir pour plusieurs raisons. D’abord il doit venir à Gagnoa pour décrisper la situation, ensuite il doit venir à Gagnoa parce qu’ici personne n’est en palabre avec lui. Ce n’est pas lui qui a donné le verdict des élections. Il a été Premier Ministre du Président Laurent GBAGBO et, de tous les Premiers Ministres qui sont passés sous Laurent GBAGBO, je crois pour ma part que c’est lui qui respectait la légitimité du pouvoir de Laurent GBAGBO. Sous Seydou Diarra, c’était le cafouillage. Quand Banny est venu, il se moquait de GBAGBO mais quand Guillaume SORO a été nommé, il a respecté Laurent GBAGBO jusqu’à la fin des élections. Il n’y a pas de raison donc qu’il ne vienne pas à Gagnoa. Mais également, nous-mêmes populations de Gagnoa, nous avons besoin de lui. A Abidjan c’est difficile d’aller le voir parce qu’il y a trop de procédures pour avoir des audiences. A son arrivée ici, nous allons lui dire tous nos problèmes, surtout moi-même. Je vais lui dire de tout faire pour libérer mon petit frère parce qu’il a ce pouvoir, en tant que deuxième personnalité de l’Etat en Côte d’Ivoire. Quand je le verrai, je lui demanderai de tout faire pour libérer mon petit-frère.

SCPANCI : Vous avez invité Guillaume Soro dans votre village. Quelles sont les dispositions qui ont été prises pour l’organisation et l’accueil ?

Gnépo Dédi Léopold : Au niveau de notre village Kpogrobouo, parce qu’il sera là-bas, le Chef Central et moi avons parlé. Tout le monde est d’accord pour que Guillaume SORO arrive au village. Le Chef du village a mobilisé tout le monde. Contrairement à ce que la presse écrit, nous, nous attendons Guillaume SORO parce que nous savons que c’est l’ami de Blé Goudé et nous savons aussi que c’est ce jour-là que nous pourrons lui dire de tout faire pour libérer notre frère. Donc tout le monde attend Guillaume SORO. Femmes, jeunes, vieux et même les enfants, tout le monde est prêt pour l’accueillir. D’ailleurs tout à l’heure il y a une équipe de son cabinet conduit par Sékongo Felicien (Ndlr : Conseiller du PAN) qui est passé là-bas, c’était la joie! Pour nous, c’est simple : celui qui a ton frère ou qui peut t’aider à le libérer, tu ne fais pas palabre avec lui. Bien au contraire, tu négocies doucement avec lui, il devient ton ami et après il va le libérer. C’est comme ça.

Interview-

SCPANCI : Selon certains journaux, il y aurait de la résistance quant à la visite du PAN Guillaume SORO dans le département de Gagnoa. Qu’en est-il réellement sur le terrain ici ?

Gnépo Dédi Léopold : Vous savez, il faut que les gens évitent de faire la politique avec les populations. Eux, ils sont dans leurs bureaux à Abidjan là-bas. Ils sont en costumes et cravate à Abidjan et ils demandent aux journalistes d’écrire qu’il y a de la résistance à Gagnoa. Mais qui résiste ici ? Il faut qu’ils évitent de révolter non seulement les populations mais aussi les autorités. Ici, il n’y a pas de problème. La preuve: vous-même, vous êtes ici à Gagnoa, qui vous a fait quoi que ce soit ? Ils sont à Abidjan, ils ne savent pas ce qui se passe ici, il ne faudrait pas qu’ils livrent les populations à la vindicte. Je le dis et je le répète, personne ne résiste ici. Vous verrez de vous-même quand vous allez arriver à Mama tout à l’heure. Vous verrez que le Chef et toute sa notabilité vont vous recevoir. Chez nous les bétés, nous recevons toujours l´étranger, nous l´écoutons parce que nous ne savons pas le message dont il est porteur ou même ce qu’il a dans son cœur. C’est pour cela que chez nous en bété, nous appelons l’étranger «LOROUGNON » c’est-à-dire, l’homme qui a la tête d’éléphant.

SCPANCI : Que pensez-vous que cette visite du Président Guillaume SORO à Gagnoa peut vous apporter ?

Gnépo Dédi Léopold : Moi je suis sûr que quand le Président SORO va retourner à Abidjan, il fera tout pour libérer mon frère qui est aussi son frère. Peut-être qu’il n’a pas la possibilité de libérer Laurent GBAGBO parce que c’est la CPI qui décide, mais pour Goudé-là, il peut décider, il peut aider à décider. Donc je suis sûr que sa visite ici va tout arranger, c’est de cela qu’il est question. Si je suis au four et au moulin dans la mobilisation, dans l’organisation, c’est pour ça. Et s’il arrive à faire libérer Goudé, ce sera un grand pas pour la réconciliation.

SCPANCI : Quel est votre message en direction du peuple bété mais surtout pour tous les Ivoiriens pour la réconciliation nationale ?

Gnépo Dédi Léopold : Pour moi, il ne faut pas se leurrer, il faut aller droit au but. La France a eu des problèmes avec l’Allemagne. Ils étaient même au centre de la Deuxième guerre mondiale. Mais aujourd’hui, on voit partout que la France parle avec l’Allemagne, ils travaillent ensemble. La guerre finit un jour, les palabres prennent fin également un jour. SORO a été mis en prison sous BÉDIÉ, mais ils s’entendent très bien actuellement. Bédié avait lancé un mandat d’arrêt contre Alassane OUATTARA, mais ils sont d’accord actuellement. Comme je le dis, les palabres finissent un jour. Il faudrait donc que Guillaume SORO arrive ici pour que nous, peuple bété, puissions lui parler dans le sens de la réconciliation. Nous n’avons jamais refusé un étranger et nous ne voulons pas qu’on nous juge de loin. Oui, on peut se fâcher un jour mais un autre jour, on s’asseoit pour parler. Il faudrait qu’on se parle et qu’on se parle franchement. Je pense que les Ivoiriens ont besoin de se parler, pas seulement le peuple bété. Il ne faut pas que nous soyons loin du développement. Nous devons taire nos divergences et aller progressivement à la réconciliation. Moi je suis heureux que ce soit un jeune qui vienne ici nous parler de réconciliation parce que la génération montante a ses idées. Ceux qui ont déchiré le pays, un jour ils partiront et la jeune génération, l’équipe de Guillaume SORO, va venir puisqu’eux ils réfléchissent bien. Ca il faut dire la vérité, je les ai côtoyés et je connais leur mentalité. Il faut donc que tout le peuple bété, tous les Ivoiriens sachent qu’à travers cette visite, nous faisons un grand pas vers la réconciliation. La réconciliation n’est pas ailleurs, c’est en Côte d’Ivoire et c’est ici à Gagnoa que ça doit partir. C’est ici que les gens doivent venir pour parler. Mais ceux qui sont à la CDVR, ils se promènent pour mettre les bâches, ils parlent, se font filmer et ils s’en vont. Nous disons non, ce n’est pas cela la réconciliation. Il faut parler avec tout le monde, surtout ceux qui qu’on dit fâchés aujourd’hui, à savoir les bétés. Il faut aller à l’ouest pour parler avec eux de leurs problèmes, recueillir leur avis sur le processus de réconciliation. C’est de cela qu’il s’agit et je pense pour ma part que c’est ce que Guillaume SORO vient faire. La réconciliation n’est pas un slogan, ce sont des actes qu’il faut poser, par exemple en venant ici pour recueillir le sentiment des uns et des autres. Celui qui vient à Gagnoa ici pour parler avec le peuple bété, a déjà commencé la réconciliation et c’est sûr que cela va réussir. C’est vrai qu’il y a eu des morts de part et d’autre, mais quand on réfléchit, on se dit qu’il y a des problèmes à Gagnoa et nous ici nous attendons quelqu’un avec qui parler, échanger pour trouver des solutions. Pour nous, l’arrivée de Guillaume SORO ici va tout changer. Quand il partira, vous verrez les actes forts qui seront posés pour faire avancer le pays vers la réconciliation. Merci.

Propos recueillis par Hussein KOUAME, envoyé spécial à Gagnoa

guillaumesoro.com

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