Candidats « parrainés » en Côte-d’Ivoire: Soro teste son électorat…en attendant 2020 (papier d’ANGLE)

Serge Alain KOFFI

En soutenant plusieurs candidats indépendants, opposés dans de nombreuses circonscriptions, à ceux de son parti, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, semble vouloir tester son propre poids électoral à 24 mois de la présidentielle de 2020.

En Côte d’Ivoire, c’est un secret de polichinelle. Guilllaume Soro, vice-président du RDR, parraine, pour les élections municipales et régionales prévues le 13 octobre, plusieurs candidatures qui viennent de personnalités qui lui sont proches.

Le concerné lui-même ne l’a pas encore publiquement dit. Mais Moussa Touré, son porte-parole, s’est chargé de le faire en août lors d’un grand rassemblement de l’Union des Soroistes (UDS), un mouvement politique proche de Guillaume Soro.

Dans un discours au ton particulièrement offensif, il avait appelé les Ivoiriens à élire “les candidats oints par Soro’’ pour ces deux scrutins.

Le 19 septembre, face à des journalistes, à l’issue d’un tête-à-tête avec Maurice Kacou Guikahué, le secrétaire exécutif du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-mouvance présidentielle), Félicien Sekongo, un autre Conseiller du président de l’Assemblée nationale, avait été tout aussi clair.

“Nous avons des candidats dans des localités (mais) là où nous en n’avons pas, nos militants soutiendront les candidats du PDCI », avait-il lâché.

Ce parrainage discret de candidats aux municipales et régionales n’est pas fortuit pour M. Soro, à deux ans de la présidentielle de 2020, pour laquelle certains de ses partisans l’encouragent à franchir le cap en annonçant sa candidature.

“Soro veut tester sa côte de popularité sur le terrain et juger du poids de ses hommes dans la perspective de 2020’’, commente le journaliste politique Aboubacar Ouakaltio.

Une analyse que partage Eric Diomandé, journaliste : “Soro veut tenter de voir son poids dans ses bases’’.

Pour eux, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, puis d’Alassane Ouattara, veut clairement sonder l’opinion avant la présidentielle de 2020 pour laquelle il n’a pas encore publiquement annoncé sa candidature.

La bataille la plus emblématique entre pro-Soro et candidats du RDR pour ces élections, devrait indiscutablement avoir lieu à Abobo, commune populaire au nord d’Abidjan où l’ex-député Tehfour Koné défie le ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, candidat du parti au pouvoir.

A Yopougon (commune à l’ouest d’Abidjan), Yéo Baba, issu du Réseau des amis de la Côte d’Ivoire (RACI), autre mouvement politique proche de Guillaume Soro, a été mis en mission pour déloger le maire sortant Gilbert Koné Kafana, vice-président du RDR.

Dans d’autres communes comme Fresco (sud-ouest) et Issia (Centre-ouest), la guéguerre de leadership fait également rage pour baliser le terrain dans la perspective de la présidentielle de 2020.

Deux partisans de Soro, Alain Lobognon Agnima, maire sortant de Fresco et secrétaire général adjoint chargé de la Prospective et de l’Innovation du RDR, et Tazéré Olibé Célestine, vice-présidente de l’Assemblée nationale et secrétaire générale adjointe du RDR chargée du monde associatif, vont tenter de se faire élire.

Idem dans la commune de Gbon-Kolia (nord) où le député, Touré Alpha Yaya, se dit déterminé à faire mordre la poussière au candidat du RDR.

A Dabou, le député-maire sortant Sess Soukou Mohamed et Meité Sindou, ancien porte-parole de M. Soro, à Abengourou vont contribuer à tester l’électorat de l’ex-chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN).

Pour les régionales, dans le Worodougou (nord), l’ex-directeur général de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci), Issiaka Fofana s’est positionné pour le compte de son mentor.

Ces candidats, élus à l’issue de ces élections locales, pourraient représenter les relais de M. Soro sur le terrain dans leurs différentes circonscriptions pour la présidentielle de 2020. Plus simplement, des directeurs locaux de campagne en puissance.

S’il veut avoir une chance de remporter un jour une élection présidentielle, Guillaume Soro a bien compris qu’il devra s’appuyer sur de solides réseaux nationaux.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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2 réflexions au sujet de “Candidats « parrainés » en Côte-d’Ivoire: Soro teste son électorat…en attendant 2020 (papier d’ANGLE)”

  1. Difficile de croire qu’il n’y a plus d’entente entre le « bloc rebelle » et le RDR.

    Si le RDR ne fait pas appel á « ses brouteurs », il lui sera battu en 2020 le trio PDCI-FPI-bloc Rebelle

  2. Parfois je me dis qu’ il y a quelque chose de surréaliste dans l épopée soro.

    A ma connaissance c est le seul homme qui monte une rébellion qui gagne la guerre mais non seulement ne dirige pas son pays mais doit louvoyer avec autrui pour ne serait ce que tenter d être président par les urnes.

    Comme le dit blondy si on t explique son cas que tu as compris c est qu’ on t a mal expliqué.

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