Cavally Cote-d’ivoire: Les partisans bagarreurs des candidats s’expliquent

Philippe Kouhon

Des partisans des deux adversaires pour l’élection municipale à Guiglo, Hervé Gui Serodé et Baillet Benoit Severin, se sont heurtés samedi 6 octobre 2018 à Mona, près de Guiglo.

« Nous avons quitté Domobly pour Mona où nous avions notre meeting. Mais ayant appris que le maire sortant, Baillet Benoit Sévérin y était déjà, nous avons continué sur Guiglo en attendant qu’il termine son meeting. C’est après que nous avons appris qu’un des nôtres, qui se rendait dans son village, Mona, a été violenté par les hommes du maire sortant. Voilà comment tout le village s’en est pris aux partisans du maire Baillet Sévérin, leur bloquant l’accès à l’autre village, Domobly où ils avaient leur deuxième meeting.

Mais avant, après des heures de patience, nous avons dépêché une équipe à Mona qui sera elle aussi agressée par les partisans du maire. Et comme cela ne suffisait pas, les hommes du maire avec à leur tête, monsieur Doh Aristide dit Ario, le président de la jeunesse communale de Guiglo, vont continuer la chasse à l’homme à leur retour à Guiglo. Et c’est poursuivant un jeune commando marin, Kahé Deh, qu’ils se sont retrouvés au camp militaire où ce dernier courait se refugier. Voilà comment ils ont été molestés par les militaires. Nous n’avons jamais eu d’affrontement avec qui que ce soit.

Mieux, quand ils ont été libérés, ils sont allés saccager le domicile de notre candidat. Les images sont disponibles (il nous montre une vidéo de son compte facebook et des photos de vitres de véhicules brisées, NDLD) », raconte Glassienda Charles, membre du staff du député Hervé Gui Serodé, candidat aux élections municipales du 13 octobre prochain à Guiglo. Il précise : « Nous n’avons jamais eu de problème avec madame le ministre, Anne Désirée Ouloto. Mais il faut qu’elle face attention à son colistier, le maire Baillet Sévérin. Il risque de gâcher sa réputation ici, même si elle devait gagner les élections régionales »

Pour les partisans du maire sortant, ce sont bien les hommes de Sérodé Gui Hervé, qui sont les agresseurs. « Après Mona, nous nous sommes rendus, mes amis et moi en éclaireur à Domobly avant l’arrivée du maire Baillet. À leur passage, les hommes de Sérodé ont jeté des billets de banque sur nos gens qui attendaient au carrefour de Domobly. Une altercation s’en est suivie entre une fille de notre groupe et son frère, qui lui est avec Sérodé. Cela a dégénéré et voilà comment à l’arrivée du maire, les hommes de Sérodé nous ont agressés avec des morceaux de bois, couteaux et machettes. Une planche de bois a même touché le maire. Nous dénombrons plusieurs blessés. Aussi, alors que nos hommes qui sont restés à Guiglo et qui étaient pourchassés par les hommes de Sérodé couraient se refugier au camp militaire, ceux-ci ont été pris à partie cette fois par les forces de l’ordre sans explication » a réagi Dahi Franck Kevin du staff du maire candidat.

Les candidats Sérodé et Baillet témoignent après la médiation du Préfet et de Anne Ouloto

Des partisans de deux candidats aux élections municipales de Guiglo, Hervé Gui Sérodé et Baillet Benoit Sévérin, ont eu une altercation samedi 6 octobre 2018, dans les villages de Mona et Domobly à 5 km de la ville de Guiglo. Le pire a été évité grâce à la médiation de la candidate du RHDP, Anne Désirée Ouloto.

Alors qu’elle s’apprêtait à aller en meeting dans le village de Kaadé (Guiglo), Anne Ouloto a été informée d’une bagarre entre les partisans du député de Guiglo, Hervé Gui Sérodé, candidat aux municipales et le maire sortant, candidat à sa propre succession, Baillet Benoit Sévérin. Elle s’est aussitôt rendue à l’hôpital central au chevet des blessés dont un cas grave. « Je vous demande de vous calmer et de ne céder à aucune provocation. Car si vous répondez, on dira que c’est l’équipe du maire avec qui je suis qui ne veut pas aller aux élections. Et pourtant nous avons toutes les chances de gagner. Je demande à tous de rentrer chez vous. On reprendra la campagne quand tout rentrera dans le calme demain », a-t-elle dit à la centaine de jeunes attroupés dans la cour de l’hôpital avant de visiter chambre par chambre les quelques blessés. Une vingtaine environ. Après des échanges avec le personnel soignant, des consignes ont été données pour que le seul cas grave soit immédiatement évacué sur Yamoussoukro. Il s’agit du jeune Doh Aristide dit Ario, président de la jeunesse communale de Guiglo, proche du maire sortant. Lui et ses camarades auraient été molestés mortellement par les militaires alors qu’ils pourchassaient un autre jeune partisan du député candidat, Hervé Gui Sérodé.

Après l’hôpital, le cortège d’Anne Ouloto s’est dirigé vers la préfecture avant de se rendre au domicile du tout nouveau préfet de région, Yacouba Doumbia. La ministre a pris le soin de téléphoner à l’honorable Sérodé pour s’enquérir des faits et a même invité le maire sortant à sa résidence.

Finalement, elle et les deux protagonistes se sont retrouvés au domicile du préfet. Après des heures de médiation, c’est avec les accolades que les deux challengers pour les municipales à Guiglo sont repartis.

« On vient de sortir d’une séance de travail avec le préfet et la ministre Anne Ouloto. J’ai été agressé chez moi. Mon domicile a été saccagé par les hommes du maire sortant. Mais je ne garde aucune rancune. J’ai toujours prôné l’apaisement et je continue dans cet esprit. Un esprit de fair-play, car Guiglo a beaucoup souffert des affres de la violence. Et nous, cette nouvelle génération montante mais moi en tant que président de groupe parlementaire, j’ai intérêt à ce que ces élections se passent bien. J’ai donc donné l’assurance et la certitude au préfet de rester dans cette dynamique d’apaisement », a confié le candidat, Hervé Gui Sérodé.

« Le préfet qui vient de prendre fonction ne veut pas qu’il y ait des troubles pendant ces élections à Guiglo. Lui et madame le ministre Anne Ouloto nous ont apaisés. Je suis un homme de paix. En plus je suis le colistier d’une femme respectable, madame Anne Ouloto qui est ministre. Je n’ai pas droit à l’erreur et je ne vois pas pourquoi opterais-je pour la violence. Je pense que c’est un incident de la part de nos jeunes frères qu’on doit mettre sur le compte de la jeunesse. Mais tout cela est déjà derrière nous », a réagit le maire sortant, Baillet Benoit Sévérin

Philippe Kouhon, envoyé spécial dans le Cavally

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