«Le PDCI de Bédié tient la dragée haute au RHDP de Ouattara en Côte-d’Ivoire, grise mine pour les pro-Soro»

Henri Konan Bédié et le PDCI-RDA étaient attendus; ils n’ont pas manqué le coche et peuvent être déclarés grands vainqueurs des élections locales couplées (municipales et régionales) du 13 octobre 2013.

Pour eux et sous de défavorables auspices après leur refus du Parti unifié RHDP, les carottes paraissaient cuites: d’un côté, des dissidents prêts à tout pour leur faire plier l’échine en usurpant même le logo de l’ex-parti unique sur leurs affiches de campagne; de l’autre, une justice aux ordres et un pouvoir grincheux pour porter l’estocade.

Bédié et le PDCI-RDA ont été poursuivis dans leur dernier retranchement jusqu’à la veille des consultations. Les boucs émissaires sont parvenus à rabaisser le caquet aux matadors.

Non seulement Bédié, en manoeuvrant habilement, a réussi un coup de maître, mais le plus vieux parti du pays, ragaillardi par les coups de boutoir, convainc de son ancrage socio-politique.

Du coup, la justice a renoncé à son harcèlement, le pouvoir essaie de mettre un peu d’eau dans son gnanmakoudji (de réglement de compte) et le PDCI-RDA a reconquis ses bastions traditionnels dont Yamoussoukro.

Mieux, à Abidjan, le parti a fait mordre la poussière au RDR et à sa coalition du RHDP dans deux communes emblématiques: Cocody, quartier de résidence de l’élite, et le Plateau, quartier d’affaires et siège des Institutions.

En attendant les résultats dans neuf communes et trois régions, le PDCI-RDA engrange 47 communes sur 188 (soit 25℅) et cinq régions sur 27 (soit 18.51℅) contre respectivement 90 (soit 47.87%) et 18 (soit 66.66%) pour le Parti unifié RHDP.

Ces chiffres qui peuvent laisser penser à un raz-de-marée électoral de l’écurie d’Alassane Ouattara, cachent le poids démographique et électoral des forces en présence.

Le Parti unifié RHDP maintient l’exclusivité sur sa chasse gardée: le Nord du pays où il y a encore, en 2018, des candidatures uniques avec 100% de suffrages exprimés. Mais cette partie du pays, désertée par ses ressortissants, représente environ 1/5 du corpus électoral (6.595.899 électeurs); les 4/5 revenant à Abidjan et au Sud du pays.

De ce fait, si les 90 communes du RHDP essentiellement glanées au Nord pourraient ne rassembler qu’environ 200.000 électeurs (avec des micro-communes d’environ deux mille inscrits), les 47 du PDCI-RDA sont susceptibles de concerner plus d’un million d’électeurs.

L’ex-parti unique apparaît ainsi comme un poids lourd qui aimante l’opposition en général dans la perspective de la présidentielle de 2020.

Pour cette échéance qu’ils lorgnent, Soro Kigbafori Guillaume et ses suiveurs peuvent faire grise mine. À l’occasion de ces consultations, ils ont refusé la discipline de parti au RHDP et tenté une répétition générale qui a tourné au cauchemar politique.

Hamed Bakayoko « a tchoun » la commune abidjanaise d’Abobo en battant Koné Tehfour, candidat soutenu par Soro.

Il en fut de même pour deux figures de proue du soroïsme: Michel Lobognon Agnima, maire sortant de Fresco et président du mouvement politique pro-Soro baptisé « Alliance du 3 avril », et Célestine Olibé Tazéré, vice-présidente de l’Assemblée nationale. Ils ont perdu face à leurs camarades de parti, signe que les temps ont changé et qu’il y a peut-être souvent beaucoup de bruit politique pour…rien.

FERRO M. Bally

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6 réflexions au sujet de “«Le PDCI de Bédié tient la dragée haute au RHDP de Ouattara en Côte-d’Ivoire, grise mine pour les pro-Soro»”

  1. Et dire que le fpi n’a pas participé à ces élections ! 2020 sera vraiment intéressant !

  2. @ Bak Kon

    @ En plus, le RHDP remportes le communes du Nord avec des scores de plus de 80% des voix alors que le PDCI remporte ses communes avec moins de 50% des voix »

    Il est vrai que tu joues ton rôle habituel de répondeur automatique. Mais tu fais une auto-célébration sans comprendre la démonstration de Ferro Bally. La commune la moins peuplée gagnée par le PDCI est Mayo, chez Domwayi. Et pourtant, c’est de loin plus peuplé que certaines Préfectures du Nord.
    Quant aux communes d’Abidjan, il y aurait beaucoup à dire si on était en situation de compétition normale!

  3. CETTE PARTIE DU PAYS DESERTEE PAR SES RESSORTISSANTS…

    « …Le Parti unifié RHDP maintient l’exclusivité sur sa chasse gardée:le Nord du pays où il y a encore, en 2018, des candidatures uniques avec 100% de suffrages exprimés. Mais cette partie du pays, désertée par ses ressortissants, représente environ 1/5 du corpus électoral (6.595.899 électeurs); les 4/5 revenant à Abidjan et au Sud du pays… »

    FERRO dévoile un visage bien pitoyable !

    Et dire qu’il a été longtemps directeur adjoint de la publication de FratMat l’organe de presse de l’Etat de Côte d’Ivoire.

  4. LA CARTE DU MONDE DES NOUVEAUX NAVIGATEURS ET EXPLORATEURS

    « …les 4/5 revenant à Abidjan et au Sud du pays… »

    Nord-Sud….Les belles appréciations.

    Population de l’Ouest, de l’Est, du Centre, du Centre Ouest, vous recherchez votre région dans cette géographie ?

    Vous êtes au Sud ! Sinon peut etre que statistiquement vous êtes insignifiants !!!

    La géographie selon le navigateur Ferro B.

  5. LA CELEBRE ET BELLE FORMULE DE BEDIE

    On ne saurait trouver meilleure réponse que cette formule consacrée par Aimé Henri Konan BEDIE :

    Une race de journalistes qui ne sont ni plus ni moins que des « …plumitifs, des écrivaillons hypocondriaques . »

  6. ASSUMER L’HISTOIRE DE SON PAYS

    L’aménagement territorial de notre Pays et les différents plans ou schémas directeurs de développement qui l’ont motivé et guidé sont documentés et très accessibles.

    Ils ne sont pas frappés par aucune mesure de classification Secret Défense…

    S’il veut se documenter et étayer ses prestations, l’ancien responsable de FratMat, Ferro B, peut au besoin actionner deux ou trois relations internes pour accéder à toutes les éditions d’Abidjan Matin à Fraternité Matin.

    L’édition spéciale AN X de FratMat consacrée à la célebration de la fête nationale de l’indépendance en 1970 à Gagnoa, consacre sous la plume tres autorisée de M. Laurent Si la Fologo, de longs développements au Projet ARSO.

    La problématique d’alors pour beaucoup de nos concitoyens était de comprendre pourquoi l’état consacrait autant d’argent au Projet ARSO et au futur Port de San Pedro..alors que la région était largement sous peuplée ! Moins de 3 habitants au km2 dans les zones à forte densité sinon moins de 0,8 presque partout.

    San Pedro la capitale de la region c’était moins de 25 000 habitants.

    L’immigration suscitée des allochtones du Centre et du nord date de cet impératif.

    Les Baoulé qui devraient être déplacés vers le Sud Ouest en raison du barrage de Kossou avoisinait 60 000. Ils ont majoritairement dans un premier temps refuser de s’éloigner de chez eux ! Préférant les terres des régions voisines…

    Il restait les populations du Nord…et les travailleurs immigrés sans lesquels les travaux de cette ampleur étaient quasiment impossibles à réaliser. Les autochtones Bakwé étaient plutôt NAVIGATEURS et enclins à se réfugier au Libéria voisin…

    Voici comment en dehors de la période coloniale, des politiques d’equilibre territorial ont été mises en place et défendues par l’état nation de Côte d’Ivoire.

    Cette « désertion » ressassée par des auteurs incultes ou qui refusent de s’informer à la peau dure.

    Assumer son histoire c’est prendre en charge toutes les dimensions sociohistoriques qui pourraient favoriser le désir du VOULOIR VIVRE ENSEMBLE vecteur d’une paix sociale qui dure.

    En dehors de cette démarche intelligible et intelligente il reste toutes les autres solutions.

    On sait à tout le moins aujourd’hui où certaines mènent. LE TRAGIQIE EXIL de ceux qui se croyaient à l’abri du terme péjoratif « bôrodjan » ..
    Sur les chemins de la vie, chaque être humain peut toujours être un bôrôdjan quelque part !

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