Filière anacarde en Côte-d’Ivoire: Les acteurs accusent l’État de bloquer la création de l’interprofession (OIA)

Les acteurs de la filière anacarde sont mécontents, la raison ils accusent l’Etat de faire obstacle à la création de leur organisation interprofessionnelle agricole (OIA).

En marge d’un atelier organisé à Grand Bassam par le Conseil coton anacarde le lundi 29 octobre 2018 , le directeur général de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire (FENAPA-CI) M. Salif Tenena Coulibaly a exprimé son mécontentement face au blocage constaté dans la mise en place de l’organisation interprofessionnelle de l’anacarde (OIA) . lors d’un point de presse qu’il a animé, M. coulibaly n’a pas porté de gants pour accuser ouvertement l’Etat de faire obstruction à la mise en place de l’interprofession de la filière anacarde un vœu pourtant cher aux acteurs de la filière anacarde . Car selon le conférencier M. Salif Tenena Coulibaly tous les acteurs qui composent la filière anacarde notamment les producteurs, les transformateurs, les exportateurs, les acheteurs sont tous prêts pour la création de l’interprofession. ‘’ L’ ordonnance 2011-473 du 21 décembre 2011 prise par le Président de la république qui autorisait toutes les structures à aller à l’interprofession qui est un cadre où tous les acteurs d’une filière peuvent se retrouver pour échanger et être aussi l’interlocuteur de l’Etat mais depuis ce temps nous trainons alors que nous voulons aller à l’OIA (…) ‘’ , a déploré M. Salif Tenana Coulibaly à cette occasion . ‘’ Seul le Conseil du coton et de l’anacarde, organe mise en place par la tutelle (le Ministère du Commerce), peut nous expliquer ce qui crée le blocage. Le Conseil c’est une autorité de régulation, l’interprofession c’est l’affaire des acteurs, il faut plutôt parler de la Direction des organisations professionnelles agricoles (DOPA), c’est la direction qui a pour mission de permettre aux structures d’aller à l’interprofession’’, a accusé le directeur général de la FENAPACI, clamant haut et fort l’échec de la DOPA. ‘’ Si nous ne sommes pas à aller à l’interprofession , pour moi c’est la Dopa qui a échoué et lorsqu’on échoue on doit rendre le tablier, sinon tous les acteurs que ce soit les producteurs, que ce soit les acheteurs, les exportateurs , les transformateurs les acheteurs sont tous prêts à aller à l’OIA , ils savent pourquoi ils nous trainent par le bas fera remarquer le D.G Salif Tenena . Nous avons assez souffert car l’ordonnance prise depuis 2011 a permis de faire la reforme en 2014, en 2015 il y a eu de grands ateliers éclatés, il y a eu la création du Conseil du coton et de l’anacarde c’est cette même ordonnance qui autorise la création du Conseil. le Conseil est créé et il devait avoir un fonds de réserve, mais cela n’a pas été fait, il devait avoir l’interprofession mais cela n’a pas été fait , pourquoi cela n’est pas fait ? Ce sont des questions qu’il faut se poser (…)’’, a ajouté M. Salif Coulibaly dans son élan d’explication.

Il a invité, plus loin, l’Etat à laisser les producteurs d’anacarde mettre en place leur interprofession. Structure qui permettra à tous les acteurs de se retrouver pour faire décoller véritablement la filière.

‘’ L’Ordonnance de 2011, et l’arrêté ministériel de 2013 disent clairement que l’interprofession c’est l’affaire des acteurs (… ) ‘’ . Ajoutant que c’est grâce à l’ordonnance de 2011 que les autres filières agricoles telles que le coton, le palmier à huile, l’oignon, l’hévéa… sont tous allées à l’interprofession, mais pourquoi dans le cas de la filière anacarde les choses coincent-elles ? Pour lui la raison est toute simple. C’est que l’Etat veut contrôler lui-même la filière parce qu’elle génère assez d’argent. ‘’Je pense qu’il y a un problème ! Est-ce parce que notre filière génère suffisamment d’argent que l’Etat est plus regardant sur la filière anacarde ? , les autres filières notamment la cola , le coton , l’aviculture , le palmier à huile , l’oignon sont allés aisément à l’interprofession pourquoi pour l’anacarde les choses trainent encore, il y a un problème‘’, dira le directeur général de la FENAPA-CI . Avant de rassurer tous les acteurs de la filière que malgré tous les obstacles créés par l’Etat les acteurs de l’anacarde mettront en place leur interprofession et cela dans deux semaines. Tout est fin prêt, les textes ont été déjà adoptés, a rassuré M. Salif Coulibaly , les acteurs de la filière anacarde.

Cet atelier organisé par le Conseil du coton et de l’anacarde (structure du Ministère du Commerce) avait pour thème ‘’ l’actualisation de la feuille de route pour la mise en place de l’organisation interprofessionnelle agricole (OIA) de la filière anacarde.

Albert ZATTE

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