Opinion Côte-d’Ivoire: « L’houphouëtisme », une idéologie à craindre

Le père fondateur Dia Houphouët, devenu en 1915 Félix Houphouët, puis Félix Houphouët-Boigny en 1945 est un pur produit du système colonial français. Décédé en décembre 1993, l’on pourrait retenir qu’il s’est efforcé d’éviter à la Côte d’Ivoire la guerre et de poser les jalons d’un probable développement économique et social. Il a sincèrement ce mérite. Cependant quelles ont été sa politique et ses pratiques pour arriver à de tels résultats ?

Pour certains, c’est son charisme inné. Pour d’autres, c’est sa politique voire son idéologie politique à savoir l’autoritarisme. Cette idéologie permit au « vieux » de maintenir la Côte d’Ivoire dans une stabilité apparente jusqu’au soir de son rappel au Créateur en Décembre 1993. Car, en se remémorant les causes, les manifestations et le dénouement des conflits militaro-politiques de Décembre 1999 à Avril 2011, il est clair que l’idéologie de feu Dia Houphouët avait entretenu le creusé de la destruction de la terre d’Eburnie.

En effet, le « vieux » tenait à prouver à tous que sa méthode fonctionnait. Aujourd’hui, vingt-cinq ans après son départ, l’ombre de Feu Dia Houphouët plane sur la Côte d’Ivoire à travers cette nouvelle trouvaille de ses héritiers : l’ « houphouëtisme ». A la réalité, l’ « houphouëtisme » est l’autoritarisme déguisé afin qu’il passe mieux dans l’entendement de cette nouvelle génération d’ivoiriens.

Pour les adeptes de l’ « houphouëtisme », c’est une idéologie politique dont les fondements sont la paix, la tolérance et le dialogue. C’est bien le contraire. Revisitons quelques pratiques du « vieux » pour mieux comprendre ce qu’est l’ « houphouëtisme ».

Le « vieux » avec sa politique autoritaire procède à la confiscation du pouvoir au profit de son gouvernement ; traduite par une répression policière importante, une forte limitation des libertés et l’existence d’une censure. Affirmant lui-même « préférer l’injustice au désordre », il réduit au silence le sursaut du pays Agni en 1959-1960 ; la révolution des Guébié en 1970-1971. Tous réprimés dans le sang. De 1962 à 1964, ayant appris qu’un probable complot se perpétrerait contre son pouvoir, il emprisonna de milliers hommes politiques ; adversaires et/ou anciens compagnons.
Tout comme le Maître Dia, les houphouëtistes de notre époque répètent les mêmes pratiques. Moins rassurés malgré l’écrasante victoire lors des élections de 2015, ces derniers encouragent à la suppression de la liberté d’expression et d’opinions.

Il vous suffit d’être un anti-houphouëtiste et vous êtes chicoté de façon virulente par les nombreux tam-tams parleurs que sont « le ministre à la double licence en linguistique et en Lettre es Moderne et le conseiller emblématique qui a oublié qu’il fit ses preuves sur les écrans d’une chaine pirate, rebelle appelée TCI » ; ou encore arrêté par la DST en vue d’une correction de votre chaire pour vous faire admettre la nécessité et l’utilité de l’ « houphouëtisme » pour la Côte d’Ivoire.

Et quand ces pratiques n’effraient guère leurs adversaires. Ils sortent l’arsenal ultime à savoir l’élimination physique des opposants pendant leur incarcération. Et à l’instar du « vieux », ça marche. Tous les ivoiriens désireux de sortir de cette impasse sont apeurés et préfèrent abandonner la lutte pour leur liberté à Elohim.
Or les fondements de l’ « houphouëtisme » d’après ces derniers sont : la paix, la tolérance et le dialogue.

Mais, ce qui est offert aux ivoiriens durant leur gestion du pouvoir d’Etait n’est qu’une paix apparente, forcée par les mains obscures et mystiques. A la place de la tolérance, ces houphouëtistes offrent aux ivoiriens la vengeance à travers des actions purement idéologiques : le rattrapage ethnique, le népotisme. Quant au dialogue, nos houphouëtistes se sont trouvés d’autres interlocuteurs autres que les ivoiriens. Ils préfèrent dialoguer avec les multinationales françaises, américaines et chinoises ; les bailleurs de fonds pour continuer à emmagasiner les richesses du pays au détriment des ivoiriens et au profit des étrangers de la sous-région. C’est ça l’ « houphouëtisme ».

En somme, il est opportun que les ivoiriens retrouvent la paix, la joie de vivre et la totalité de leur souveraineté. Ce sera possible qu’avec une idéologie autre que l’ « houphouëtisme ». Cette idéologie devra avoir pour fondement l’unité territoriale et nationale.
OINDJI A.

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