Gouvernance et démocratie: Un think tank dresse un tableau sombre, propositions pour une Côte-d’Ivoire nouvelle

Etat de la gouvernance et de la démocratie – Un think tank dresse un tableau sombre
Ses propositions fortes pour une Côte d’Ivoire nouvelle

‘’Côte d’Ivoire Nouvelle Page’’ c’est la nouvelle plateforme, disons un groupe de réflexion qui s’est présenté vendredi à la presse dans un hôtel au Plateau. Cet observatoire citoyen qui se veut un instrument d’analyse et de propositions, est l’œuvre d’un jeune ivoirien formé en Côte d’Ivoire et aux Etats-Unis en Economie et en finances. Serge Amissah cumule vingt ans d’expérience professionnelle dans le conseil en gestion, et la finance au sein de groupes internationaux et de PME ivoiriennes. Il est entrepreneur et consultant indépendant. C’est fort de son bagage intellectuel et de sa riche carrière professionnelle qu’il compte se mettre au service de la Côte d’Ivoire à travers ses analyses et propositions.
Ci-dessous de larges extraits de sa conférence face à la presse nationale et internationale

(…)

§ Pour beaucoup d’entre vous, nous sommes de parfaits inconnus et ce n’est sans doute pas faux. Nous faisons, en effet, partie de cette masse de citoyens silencieux qui depuis plus de 30 ans assistons en spectateurs impuissants au délitement, à la désintégration, à la déconstruction de ce pays.
§ Depuis 30 ans, l’élite politique ivoirienne, tous bords confondus, ne cesse de se livrer une bataille sans merci (violences verbales et physiques, restriction des libertés, achat de consciences, chantage, coup d’état, rébellion, guerre militaro-civile et j’en passe) pour quel résultat aujourd’hui ?
1. Un appauvrissement des ivoiriens: le revenu par habitant est aujourd’hui le même que celui d’il y a 35 ans. Cela veut dire que, malgré les efforts de nos gouvernements successifs, le niveau de vie des ivoiriens a globalement baissé depuis 1980. Là où un fonctionnaire de l’époque, était capable de s’acheter avec ses revenus un logement décent, aujourd’hui ce n’est plus possible.

2. L’équilibre et le contrat social sont profondément et durablement rompus : les ivoiriens se méfient les uns des autres en fonction de leurs origines, du fait d’initiatives et de concepts politiques douteux (Charte du Nord, Ivoirité, Rattrapage ethnique etc.)

3. Les Ivoiriens ont une mauvaise perception de la Justice : Pour beaucoup d’entre eux, la justice leur parait discriminante, sélective et instrumentalisée. Elle semble protéger et servir les intérêts des plus riches, au détriment des moins nantis et les hommes de pouvoir au détriment du citoyen lambda. L’impunité a pris racine dans ce pays et l’enrichissement illicite est devenu un usage.

4. Un Système éducatif en lambeau : Autrefois ascenseur social, L’école ivoirienne s’est transformée en un centre d’incubation de tous les maux de la société (prostitution, drogue, tricherie, effectifs pléthoriques, formation au rabais, etc…). Les indicateurs de performances de l’école ivoirienne (Espérance de vie scolaire, le taux d’achèvement du primaire, le taux d’achèvement du 1er cycle du secondaire) sont largement en deçà de la moyenne africaine.

5. Un Système de santé comateux: les hôpitaux publics ivoiriens sont devenus des mouroirs, où l’accès aux soins adéquats se marchande au prix fort, généralement hors de portée de la bourse de la majorité des ivoiriens.

6. Une seule et même offre politique : les projets politiques sont autocentrés et égocentrés (sur leurs intérêts, sur leur personne). Ils tiennent plus de l’individualisme (Je veux être président!) au mépris de la volonté d’apporter des véritables réponses aux besoins de tous les ivoiriens sans exclusives. Cette offre politique se traduit invariablement par des choix, des stratégies et des décisions publiques non pertinentes, incohérentes et par conséquent inefficaces dans le temps. Les règles de renouvellement du personnel politique sont constamment manipulées au point où on ne sait organiser que des élections approximatives, douteuse, illégitimes et sources de mort d’hommes.

§ On pourrait continuer à dépeindre indéfiniment ce tableau peu glorieux de la Côte d’Ivoire de ces dernières décennies ….

En dépit des efforts notables, ici et là, Notre diagnostic de la situation est sans appel :

§ La Côte d’Ivoire a perdu ses valeurs fondatrices et les Ivoiriens sont sujets à toutes les insécurités (Economique / Sociale / institutionnelle / Juridique). Ils ont perdu leur âme, ils n’ont presque plus d’espoir

§ Comment de nation promise à la prospérité, sommes-nous devenus déliquescents, au bord de la faillite ? A qui, la faute ?

§ Bien sûr à l’élite politique qui perpétue un mode de gouvernance hérité des indépendances mais totalement inadapté et improductif aujourd’hui au regard des enjeux en présence.

§ Mais aussi et surtout la faute à une société civile qui a démissionné de son rôle de régulateur de la vie publique. Ne dit-on pas que tout peuple a les dirigeants qu’il mérite ?

§ Alors, la véritable question centrale, la seule qui vaille la peine d’être posée à ce moment précis de notre histoire c’est : Comment arrêter l’engrenage ? Comment inverser la tendance ? Comment sortir de cette spirale descendante dans laquelle tous les choix et actions publiques nous conduisent inexorablement ?

§ Notre pays a besoin de changer de paradigme, de tourner la page et d’entrer dans la modernité. Il ne s’agit pas d’un changement dans la même direction mais plutôt d’un changement de direction. La Côte d’Ivoire a besoin d’une rupture à 3 niveaux : une rupture par les valeurs, dans la posture et dans l’approche

§ Les valeurs, c’est ce qui nous définit collectivement: nos principes, codes, standards moraux, culturels et notre éthique. Nous avons oubliés nos valeurs cardinales qui pourtant sont rappelées dans notre devise: l’Union (consensus national), la discipline (l’ordre et la loi) et le travail (recherche effrénée de l’excellence). Nous avons besoins de valeurs de progrès : l’intégrité, l’Humilité et l’Engagement dans l’action publique. Et de valeurs de contribution : Partage, la solidarité et la Générosité

§ La posture, c’est notre état d’esprit individuel. Aucun développement ne sera possible sans fierté nationale, sans confiance en nous-mêmes, sans audace, sans innovation. Beaucoup d’entre nous regrette le père-fondateur, mais le constat est là : Houphouët-Boigny est parti et il ne reviendra pas. Arrêtons donc d’attendre cet homme providentiel qui viendra tout régler, de tendre la main et commençons, chacun à notre niveau, à apporter notre contribution.

§ L’approche, c’est la structuration, la méthodologie, l’organisation et la mise en œuvre de notre plan de développement et de prospérité. Mettons-nous d’accord par une démarche inclusive sur le modèle de développement que nous recherchons, sur la Côte d’Ivoire que nous voulons léguer à la génération future, sur les ivoiriens que nous souhaitons que nos enfants deviennent. Cela implique d’arrêter d’insister sur les schémas qui ne marchent pas. S’il marchait, cela se saurait depuis 60 ans que nous l’utilisons.

§ C’est au nom de ce besoin de transformation que nous nous tenons aujourd’hui devant vous pour annoncer la naissance de COTE D’IVOIRE, NOUVELLE PAGE, une plateforme citoyenne de réflexion et d’action pour écrire une nouvelle page pour la restauration des valeurs qui doivent fonder notre communauté de destin.

§ COTE D’IVOIRE NOUVELLE PAGE, ce sont des valeurs universelles, ferment d’un nouvel état d’esprit, de nouvelles idées et surtout pour une nouvelle génération d’hommes et de femmes qui s’engagent pour la Côte d’Ivoire. Voilà notre mission, notre responsabilité, notre devoir. Notre action s’inscrit dans le long terme. Nous sommes Pro-Côte d’Ivoire, profondément indépendants, donc non-partisans

§ Notre contribution s’articule autour de 2 axes

§ La prospective non-partisane, c’est-à-dire ANALYSER l’impact des options politiques promues par le gouvernement et les principales chapelles politiques sur le quotidien des citoyens, INFORMER les citoyens sur l’état de santé Economique et sociale du pays et PROPOSER des options de développements alternatifs assises sur les attentes réelles des populations et la valorisation de l’expertise nationale

§ L’action Citoyenne, OBSERVER le processus électoral afin de garantir le renforcement du système démocratique en Côte d’Ivoire, TRAQUER ET EXPOSER tout acte contraire à la bonne gouvernance et ENCOURAGER le renouvellement qualitatif du personnel politique en Côte d’Ivoire

§ COTE D’IVOIRE NOUVELLE PAGE, c’est 4 véhicules :

§ Véhicule d’Analyse des Décisions Publiques (VADP): Il s’agit de mettre en place un outil transparent et publiquement accessible capable de fournir des analyses objectives relativement à l’impact des décisions et propositions des différents partis politiques constitués de Côte d’ivoire, qu’ils soient au pouvoir ou non, sur la situation économique et sociale du pays

§ Les Etudes Sectorielles : Véritables contributions au débat public et à l’innovation politique, il s’agit de travaux de recherches étayés de propositions actionnables sur des thématiques d’intérêt public.

§ L’Observatoire des Elections et la Vie Publique (OEVP): C’est une implication citoyenne au processus électoral ivoirien, depuis la constitution des listes électorales jusqu’à la proclamation des résultats des votes. Cet observatoire ambitionne couvrir tout le territoire national et participer à toutes les élections. Il entend également assurer le monitoring de la gouvernance des affaires publiques en Côte d’Ivoire en dénonçant tous les actes délictueux portés à sa connaissance.

§ Actions Citoyennes : C’est le refus d’être simple spectateur à la construction de notre avenir. Chaque fois que la gouvernance publique déroge aux valeurs qui sont les nôtres, nous nous réservons le droit de le faire savoir haut et fort

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Pour ‘’Côte d’Ivoire Nouvelle Page’’
Observatoire citoyen de la gouvernance
démocratique en Côte d’Ivoire
Serge AMISSAH.

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