Bienvenue chez les riches en Fortunes express !

L'ex ministre des NTIC avec l'ex caporal-cuisinier, commandant rebelle Wattao

Jeune Afrique par Marwane Ben Yahmed

Petits plaisirs et gros caprices, les fortunes africaines ne font pas exception. La recherche du luxe et de l’excellence n’a pas de limite. Voyage au cœur d’un club très sélect.

Riche. Adjectif et nom masculin. Qui a de la fortune, possède des biens et spécialement de l’argent en abondance. Les critères quantitatifs d’appartenance à la « tribu » des nantis demeurent flous, mais n’ergotons point pour quelques zéros. On est riche par rapport à un environnement donné. L’être à Courchevel, Los Angeles, Saint-Tropez ou Londres, ne requiert pas les mêmes montants sur son compte en banque qu’à Dakar, Abidjan ou Tunis.

Si l’on veut être plus précis, et étudier quelques chiffres, parlons donc des milliardaires (1 011 recensés officiellement dans le monde, cinq fois plus qu’il y a dix ans) ou des millionnaires (10 millions, en 2009). En dollars ou en euros, peu importe. Mais gardons à l’esprit qu’il ne s’agit là que de ceux qui ont été « certifiés ». Les autres, les rois de l’informel, et ils sont nombreux en Afrique, échappent à tous les radars.

Moins de millionnaires

Qui sont-ils ? Où et comment vivent-ils ? Que font-ils de leur argent ? Si pénétrer complètement leur univers est loin d’être chose aisée – tant ils rechignent à étaler leur opulence hors des sentiers battus par leurs pairs – les lieux qu’ils fréquentent, leurs lubies et les nouvelles pratiques à la mode échappent de moins en moins au commun des mortels. L’argent que l’on possède – et non celui que l’on dépense – lui, demeure un sujet tabou. En Afrique plus qu’ailleurs : pas de statistiques ou presque sur les patrimoines ou les capitaux, pas d’équivalent local du classement organisé par le magazine américain Forbes consacré aux seuls milliardaires. On devine, on suppose, on imagine. Et souvent, on se trompe…

Terre de fantasmes par excellence, l’Afrique recèle moins de riches qu’ailleurs dans le monde. On dénombre 100 000 millionnaires sur le continent, contre 400 000 au Moyen-Orient, 500 000 en Amérique latine, 3 millions pour la zone Asie-Pacifique comme pour l’Europe et 3,1 millions en Amérique du Nord. Et quand on est riche en Afrique, on l’est tout de même bien moins qu’ailleurs (moins de dix milliardaires africains). Last but not least : il y a plus de riches chez les anglophones que chez les autres. La corrélation avec le poids économique de leurs pays est une évidence : l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte sont les seules nations à abriter ces fameux milliardaires. Chez les francophones, les nababs demeurent des « nains »…

Fortunes express

La plupart de nos amis fortunés, les riches d’aujourd’hui s’entend, ont construit leur fortune en peu de temps, si on les compare à leurs prédécesseurs, par ailleurs bien moins nombreux. Fini (ou presque) l’import-export des produits de base et des matières premières, vive les télécoms, les banques, l’agroalimentaire, l’énergie ou les nouvelles technologies. Les économies fermées et les monopoles d’État sont désormais un lointain souvenir. Comme les marchés s’élargissent sans cesse, désormais, on peut faire fortune extrêmement rapidement.

Concernant les pratiques, les similitudes entre les Africains et les autres sont légion. Et pour cause, dans cet univers aux codes parfois étranges, on aime copier son voisin et, surtout, le dépasser. La course au plus beau, au plus grand ou au plus cher est un sport relativement bien partagé. Pour leurs « petits » plaisirs, les grandes fortunes du continent dépensent donc leur argent comme les autres : d’abord les biens de luxe (voitures, bateaux, avions, etc.) puis les bijoux, l’art, les voyages, le sport (golf, chevaux), les collections (vins, antiquités, etc.).

L’enquête qui suit vous invite au voyage (voir sommaire ci-dessous). Plages de sable blanc, resorts de luxe inaccessibles, spas, golfs, yachting, bonne chère et vins délicats sont au menu. D’Alger au Cap, en passant par Abidjan, Marrakech, Tunis, Dakar, Yaoundé ou encore Libreville, les portes d’un univers qui a nourri tant de fantasmes s’ouvrent. Bonne lecture, en attendant, pourquoi pas, de faire un jour partie de ce club très sélect…

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