Côte d’Ivoire : pas de liberté provisoire pour les ex-responsables de la filière café-cacao, procès renvoyé au 16 novembre

Les détenus à bord d'un bus bus de la gendarmerie

Côte d’Ivoire : pas de liberté provisoire pour les ex-responsables de la filière café-cacao, procès renvoyé au 16 novembre
Ouestafnews -Le président du tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau, Pohan Alain, a refusé d’accorder liberté provisoire aux ex-
dirigeants de la filière café-cacao en Côte d`Ivoire, dont le procès s’est ouvert ce mercredi 8 Août 2010 sous haute surveillance, a constaté un correspondant d’Ouestafnews.

Le juge Pohan Alain, qui a par la même occasion annoncé le renvoi du procès au 18 novembre 2010, a justifié son refus d’accéder à la requête des avocats de la défense par le fait que ces avocats n’ont pas formulé cette demande avant qu’il ne rende « la décision de renvoi du procès ».

Selon le juge, la défense aurait dû formuler la demande « de mise en liberté provisoire », en même temps que la requête de « renvoi du procès pour prendre connaissance des dossiers ».

« Le procès est renvoyé pour mise à disposition du dossier aux conseils des prévenus et à la partie civile », a indiqué Pohan Alain qui présidait l’audience avant de souligner que l’objectif est de permettre aux prévenus d’avoir un jugement équilibré.

Le président du tribunal a aussi invoqué un problème de disponibilité de salle au palais de justice du Plateau dans les prochaines semaines.

La décision du juge est allée au delà des demandes de la défense qui souhaitait un renvoi de « trois semaines pour prendre connaissance du dossier » et mieux préparer la défense de ses clients.

Le procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao concerne 28 ex-responsables, dont 25 étaient présents à la barre, 3 des prévenus étant absents. Ils sont tous poursuivis pour « détournement de fonds », « abus de confiance », « abus de biens sociaux », « escroquerie », « faux et usage de faux en écriture privée de banque ».

Au total, ce sont 24 de ses ex-responsables, qui sont actuellement détenus en prison.

Selon des sources judiciaires, s’ils sont reconnus coupables, ils risquent jusqu’à 20 ans de prison et plusieurs millions de FCFA d’amende.

Les prévenus ont été arrêtés à la suite d’une enquête ouverte en octobre 2007, à la demande du président Laurent Gbagbo, dans le cadre de l’opération « mains propres ».

Cette vaste enquête judiciaire avait débouché sur l’arrestation en juin 2008, pour de la quasi-totalité des responsables de la juteuse filière, dont des proches du chef de l’Etat.

Le 13 juillet 2010, trois journalistes ivoiriens du Nouveau Courrier, avaient été arrêtés pendant quelques jours pour avoir publié un rapport du procureur de la république sur cette affaire.
Ils ont été accusés de « vol de document administratif », de « recel » et enfin de « diffusion d’informations relatives au contenu d’un dossier de justice non encore évoqué en audience publique ».

Ils ont été par la suite libérés, mais le journal fut frappé d’une mesure de suspension de quinze jours en plus d’une amende de cinq millions FCFA.

La filière café cacao, pendant longtemps moteur de l’économie de la Côte d’Ivoire, représente environ 20 % du produit intérieur brut de ce pays, jadis considéré comme un modèle de réussite économique. La filière café cacao représente a elle seule plus de 60 % des exportations ivoiriennes.

Mercredi 8 Septembre 2010
Ouestaf News

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