Mgr Ahouana dénonce: «CES IVOIRIENS EDUQUES A LA PAIX ET POURTANT INCAPABLES DE TROUVER UNE SOLUTION A LEURS CONTRADICTIONS»

L’archevêque métropolitain de Bouaké, Mgr Paul-Siméon Ahouanan a regretté que les Ivoiriens ne se soient pas appropriés les symboles « d’unité » et de « paix » que représente la Basilique Notre Dame de la paix de Yamoussoukro, pour trouver une solution à leurs différentes contradictions. C’était le week-end dernier, à l’occasion de la célébration du 20ème anniversaire de la consécration de ce sanctuaire, par le Pape Jean-Paul II.

Cette cérémonie a enregistré la présence du légat du Pape Benoît XVI, Son Eminence Francis Cardinal Arinze, de l’archevêque émérite d’Abidjan, Mgr Bernard Cardinal Agré, le Nonce Apostholique, Mgr Ambroise Madtha, les autorités administratives et politiques, et bien d’autres chrétiens catholiques venus de la Côte d’Ivoire et d’ailleurs.

« Cette basilique représente un triple signe : Elle est d’abord un signe d’unité. Notre basilique est donc un signe de notre unité et de notre communion en un seul corps. On pourrait résumer ainsi un des messages forts de cet édifice. Située au cœur de notre pays, à Yamoussoukro, ville reliant le nord et le sud et l’est à l’ouest, cette basilique est un signe et un symbole de la valeur de notre unité au niveau de notre nation ; valeur malheureusement mise à mal ces dernières années et qui a fait éclater le corps social. Elle est ensuite un signe et un symbole de paix. Selon le vœu du président Félix Houphouët Boigny, cette basilique a été édifiée en hommage à Notre Dame de la paix accordée à la Côte d’Ivoire pendant des années. Elle se voulait aussi en même temps comme un signe du destin de paix de ce pays en Afrique et dans le monde » a dit le prélat ; avant de se demander ce que sont devenus ce message et ce symbole forts à nous laissés par le président Houphouët-Boigny comme testament. Au regard de la situation de la Côte d’Ivoire et de son peuple, aujourd’hui. « Comment pouvons-nous abriter sur notre sol des signes aussi forts que cette basilique et la Fondation internationale Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, comment pouvons-nous être ainsi éduqués au dialogue et au compromis pour la paix et ne pas être capable depuis de longues années, de trouver une solution à nos contradictions, choisissant ainsi de détruire notre pays et de prolonger la souffrance et la misère de nos propres frères et sœurs ? » a regretté l’homme de Dieu.

Toutefois, l’archevêque métropolitain a indiqué qu’il n’y pas lieu de désespérer. Car la basilique invite aussi à l’espérance. « Cette basilique est enfin un signe d’espérance dans une Afrique profondément éprouvée et exténuée. Au milieu de ces difficultés que connaît ce continent, l’érection d’un édifice si grandiose et si majestueux sur la terre d’Afrique et consacré au Dieu unique invite à l’espérance ; l’espérance que l’Afrique peut ressusciter avec l’aide de Dieu et si ses enfants s’appuient sur les valeurs de la foi et de l’évangile, pour construire leurs pays et leur continent », a-t-il déclaré.

C’est pourquoi, lui emboîtant le pas, lorsque l’occasion leur a été donnée, le légat du Pape et l’archevêque émérite d’Abidjan ont plaidé pour une mobilisation exceptionnelle autour de la basilique. « Ce chef-d’œuvre nous incite en particulier, à refuser les taquineries, les jugements négatifs d’une « basilique dans le désert ». Vous autres, jeunes et adultes, chrétiens, âmes de bonne volonté, toutes professions confondues, religieux, religieuses, pasteurs, levez-vous, organisez-vous autour de cette Basilique sans cesse à découvrir. Cherchez à créer des infrastructures d’accueil, de communication et des initiatives évènementielles à la dimension de ce sanctuaire. Autour de cette Basilique, fils et filles d’ici et d’ailleurs, qu’à votre initiative, régulièrement fleurissent des inventions significatives à caractère religieux, culturel dignes de ces lieux » a recommandé Mgr Bernard Cardinal Agré.

KOFFI KOUAME

Agence de Yamoussoukro
FratMat

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