Laurent Gbagbo aux étudiants hier: « Que la Fesci redevienne un syndicat. Un point, un trait »

Laurent Gbagbo aux étudiants hier : “Que la Fesci redevienne un syndicat. Un point, un trait”
Le chef de l’Etat ivoirien a appelé, hier, au campus universitaire de Cocody, au redressement de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) pour qu’elle redevienne un syndicat dont l’objet est de défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants. «Vous savez que le nom de la Fesci est gâté. Vous savez qu’en ville comme ici, la réputation de la Fesci a été écornée. On dit de la Fesci qu’elle est mafieuse, que c’est une association de violence, que c’est une association de ceci ou de cela. C’est pourquoi je soutiens le combat que tu mènes pour redresser la Fesci et pour qu’elle redevienne un syndicat. Un point, un trait. Il y a des choses que la Fesci n’a pas à faire parce que le rôle de la Fesci, c’est d’être un syndicat pour défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants», a dit Laurent Gbagbo à Augustin Mian, le secrétaire général de la Fesci. “Vous n’êtes pas étudiants pour avoir des machettes, les machettes c’est fini”, a-t-il tranché. Pour le président de la République de Côte d’Ivoire, la Fesci dans son essence, était une bonne organisation qui a mené, en son temps, de bons et grands combats. Et qui explique qu’elle a reçu son soutien et celui de son parti politique, le Front populaire ivoirien (Fpi). Tout comme, a également reconnu le président Gbagbo, la Fesci a donné un bon exemple aux Ivoiriens par la diversité des origines de ses différents dirigeants. «J’ai soutenu la Fesci. Le Fpi a soutenu la Fesci. J’ai soutenu la Fesci parce qu’elle défendait des choses bien. Et la Fesci nous a donné un exemple. Regardez les dirigeants qui sont là. Ahipaud est un Dida, Djué est un Baoulé, Blé Guirao est un Yacouba, Soro est un Sénoufo, Blé Goudé est un Bété, il y a Dibopieu qui est un Yacouba, Kouyo qui, hélas, est décédé, Stt Sroukou Trémin Trémin, et puis il y a Mian Augustin», a fait remarquer Laurent Gbagbo. Qui a toutefois rassuré les nombreux étudiants qui ont bravé la pluie qui s’est abattue sur la ville d’Abidjan en promettant d’aider leur organisation une fois les élections terminées. «Mian, continuez à redresser la Fesci, à parfaire son image. Après les élections, nous allons vous aider à redresser totalement la Fesci», a-t-il indiqué.
Prenant son propre exemple, le chef de l’Etat ivoirien a dit qu’il a lui aussi milité avec ses amis à l’université. Mais contrairement aux membres de la Fesci, c’est plutôt sur eux qu’on a exercé la violence d’Etat. «Nous n’avons pas exercé la violence sur quelqu’un. Et aujourd’hui, je suis président de la République. Quand j’ai été proclamé élu, il y en a qui ont eu peur en ville. Ils ont cru que j’allais me venger. Mais on ne fait pas la politique pour se venger. On fait la politique pour que le pays avance. Et jamais je n’utiliserai le pouvoir que le peuple m’a donné pour assouvir une vengeance personnelle. On m’a arrêté avant, mais j’ai lutté, j’ai distribué des tracts. On ne voulait pas qu’on parle, j’ai parlé. Or aujourd’hui, il faut que tout le monde parle. Je suis venu vous réaffirmer mon engagement à promouvoir la liberté des uns et des autres», a-t-il par ailleurs indiqué. Justement pour dire que depuis son accession au pouvoir, aucun de ses adversaires politiques n’a connu la prison.
Laurent Gbagbo a aussi saisi la célébration des 20 ans de la Fesci pour révéler qu’il n’en est pas le fondateur. «Les gens disent souvent en ville que c’est moi qui ai créé la Fesci. Ce n’est pas moi qui ai créé la Fesci parce que quand les jeunes font quelque chose, on pense qu’il y a quelqu’un derrière eux alors que les jeunes voient leur vie. En 1990, au moment où la Fesci était créée, mon fils Michel était étudiant. Il était cambodgien. Il n’y avait pas assez de chambres et quand il y en avait un qui avait une chambre, il y a 9 qui dormaient dedans. C’est donc en ce moment là que les étudiants ont décidé de mettre sur pied une association pour se prendre en main», a rappelé Laurent Gbagbo. Qui a aussi révélé qu’il a conseillé, en son temps, à Martial Ahipaud, le premier secrétaire général de la Fesci et à ses camarades de ne jamais affilier leur organisation à un parti politique. Mais de ne défendre que leurs idées. «Nous avons aidé la Fesci par des conseils, mais ce n’est pas moi qui ai créé la Fesci», a ajouté Laurent Gbagbo. De façon très concrète, Laurent Gbagbo a promis de donner un car dans les dix jours aux étudiants handicapés.
Malgré la pluie, le campus de Cocody ressemblait, hier, à un carnaval. Les étudiants comme gagnés par une hystérie collective, ont vibré au son de la musique tradimoderne distillée par une sono impeccablement réglée. Par groupes, ils couraient dans tous les sens. Ils étaient, soit vêtus de t-shirts blancs portant l’effigie du président Laurent Gbagbo, soit des t-shirts bleus marines. Filles comme garçons portaient tous un blue jean’s. C’est dans cette ambiance surchauffée que Laurent Gbagbo est arrivée sur le terrain de rugby du campus de Cocody sur le coup de 15 h 15. Devancé par plusieurs personnalités de l’Education nationale dont le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle Benjamin Yapo Atsé. Mais également par ses plus proches collaborateurs parmi lesquels Dr. Issa Malick, son directeur de cabinet adjoint, par ailleurs directeur national de campagne.

Robert Krassault (ciurbaine@yahoo.fr)
Notre Voie

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