Général de brigade Kouakou Nicolas, commandant du Centre de commandement intégré (Cci):“JE SUIS CONVAINCU QUE L’ORDRE REGNERA”

Mon général, nous sommes à moins de 48 heures du scrutin. Pouvez-vous nous situer quelque peu sur le dispositif sécuritaire mis en place pour que les Ivoiriens aillent voter en toute sérénité?

Vous savez que conformément à l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), le volet militaire incombe au Centre de commandement intégré (Cci). Le Cci est l’outil de l’Apo parce que intégrant les deux forces ex-belligérantes. Et l’une de nos principales missions, est la sécurisation du processus de sortie de crise. Aujourd’hui, la mixité est une réalité puisqu’au moment où nous échangeons, nous avons plus de 1500 éléments Fds partis rejoindre leurs camarades des Fafn en zone Cno, et plus de 2000 éléments Fafn que nous attendons. Comme vous le voyez vous-même, 30 cars sont prêts à aller en zone Cno pour ramener nos frères des Fafn. Ce sont autour de 2000 éléments qui sont attendus pour venir renforcer le dispositif sécuritaire en zone Fds.

Quel est votre plan de déploiement?

Aujourd’hui, le point phare, ce sont les élections. Au-delà des brigades et commissariats mixtes, il faut mettre nos deux forces ensemble, pour constituer des unités d’interventions appelées dans notre jargon, des compagnies mixtes de sécurisation des élections. Ces compagnies sont disséminées sur l’ensemble du territoire, prises en compte par dix postes de commandements de zone. Car nous avons reparti le territoire en dix postes de zone, à savoir Abidjan, Abengourou, San-Pedro, Daloa et Yamoussoukro pour ce qui concerne la partie Fds-CI; Bouaké, Korhogo, Odienné, Man et Bouna pour la partie Fafn-CI. Il y a un maillage territorial complet ; car nous voulons avoir des unités mixtes sur l’ensemble du territoire. Surtout à des points particuliers que nous considérons comme des points à risque, parce que démographiquement très fournis.

De quels moyens matériels et financiers disposez-vous pour l’accomplissement harmonieux de cette mission?

En cas de difficultés, il y a du personnel en alerte sur chaque zone pour intervenir au profit des premiers qui sont projetés pour être en contact au quotidien du citoyen qui doit aller accomplir son droit de vote.  Sur ce volet donc, je n’ai pas trop d’appréhensions.

Pour le plan financier, je voudrais faire un clin d’oeil au Premier ministre qui a donné des instructions au ministre de l’Economie de l’Economie et des Finances. Donc un effort exceptionnel a été fait durant cette période pour que le Cci ne puisse pas souffrir de difficultés financières. C’est en cela que sur le plan alimentation, carburant, un effort assez louable a été fait pour que nous répondions présent sur le terrain. Quand nous disons Cci, ce n’est pas le petit noyau, mais l’ensemble des forces, c’est-à-dire la police nationale, la gendarmerie nationale et la police ainsi que la gendarmerie des Fafn. Ce sont ces forces qui constituent ensemble le Cci. Par ailleurs, nous avons le noyau dur de l’armée, c’est-à-dire, les Fanci et les Fafn qui, à tout moment, en cas de dérapage, peuvent voler au secours des Forces de sécurité pour donner confiance et assurance aux Ivoiriens dans l’accomplissement de leur devoir civique.

Quel message donc pour rassurer les populations qui restent assez sceptiques à la veille du scrutin?

Ces élections présentent une particularité, en ce sens que ce sont des élections de sortie de crise. Les Ivoiriens ont toujours été au contact depuis trois décennies, avec les élections. Aussi bien sous le parti unique qu’avec l’avènement du multipartisme. L’Ivoirien sait voter. Mais rien qu’en voyant le nombre d’observateurs internationaux qui arrivent de partout et la société civile, nous pouvons dire que tout le monde s’intéresse à ce scrutin. Le contraire m’aurait surpris puisque la Côte d’Ivoire constitue la locomotive de la sous-région.

C’est pourquoi je voudrais demander aux Ivoiriens, et même à l’ensemble des communautés vivant en Côte d’Ivoire, d’être disciplinés. Ceux qui sont habilités à voter peuvent aller accomplir leur devoir de citoyen. Dans la ferveur et la bonne ambiance comme nous l’avons vécu pendant ces deux semaines de campagne électorale. Que ceux qui ne sont pas habilités à voter, c’est-à-dire les mineurs et les non nationaux, s’abstiennent pour ne pas perturber le processus. Car si d’aventure, nous étions confrontés à ce type de situation, nous dirions que force reste à la loi et nous nous attellerions pour que l’ordre règne. Et je suis convaincu que l’ordre règnera.

Je suis heureux de constater que les observateurs sont déployés sur l’ensemble du pays, puisque certains nous font l’amitié de s’arrêter chez nous au Cci pour prendre des contacts utiles en cas de besoins. S’ils sont là, c’est qu’ils ont confiance en ce pays. Moi, j’ai confiance en mon pays. Faisons en sorte que nous n’ayons pas à jouer aux pompiers. Nous sommes à moins de 24 heures du scrutin et tous les signaux sont bons. Que nous gardions cette bonne ambiance au sortir des urnes afin que le vainqueur ait la force nécessaire pour diriger ce pays. Et que les vaincus aient le courage de féliciter le vainqueur afin qu’ensemble, nous puissions bâtir notre belle Côte d’Ivoire.

Interview réalisée par

N’DriCélestin

FratMat

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