Côte d’Ivoire: gare au retour des démons de l’ivoirité!

La xénophobie, à travers le fameux concept de l’ivoirité refera-t-elle surface avec ce second tour de la présidentielle ivoirienne? Rien n’est moins sûr, avec les dernières déclarations de Pascal Affi Nguessan, le porte-parole du candidat de la majorité présidentielle, Laurent Gbagbo. En effet, ce cacique du parti au pouvoir a descendu en flammes, Alassane Dramane Ouattara, alors que l’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, arrivé en 3ème position au premier tour de la présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2010, a appelé ses militants à voter pour le leader du Rassemblement des républicains (RDR), au second tour de la présidentielle qui l’opposera, le 21 novembre 2010, à Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat sortant. L’appel a été lancé dans la soirée du dimanche 7 novembre dernier à l’issue d’une rencontre, 4e du genre en trois jours, entre Ouattara et Bédié.

Certes, à cette étape de l’élection présidentielle, l’enjeu est capital. Mais faut-il pour autant jouer avec le feu et faire ressurgir des arguments qui avaient plongé la Côte d’Ivoire dans cette crise dont cette élection est censée la faire sortir? Les mêmes causes pouvant produire les mêmes effets, il importe que les politiciens et les médias ivoiriens, quel que soit leur bord, évitent de faire revivre à la Côte d’Ivoire, ces années sombres et sanglantes qui ont conduit à la partition de fait du pays de paix construit par Feu Houphouet Boigny. Si c’est vrai que par ce regroupement, Alassane Dramane Ouattara n’est plus le candidat de sa seule formation politique mais de l’ensemble des partis de l’opposition regroupés au sein du Rassemblement des houphouëtistes (RHDP), et se donne ainsi plus de chances de ravir le fauteuil présidentiel, il n’en demeure pas moins réel que les Ivoiriens sont aujourd’hui assez mûrs pour savoir qui peut faire leur bonheur. Surtout que le report des voix n’est pas systématique et que ce ne sont que des consignes de vote que les militants suivront ou non.Les Etats-Unis, la grande puissance du monde, sont passés par là, eux qui ont porté à la Maison blanche un certain Barack Obama, premier Noir, Américain originaire du Kénya! Ironie du sort, c’est celui qui est qualifié de père de l’ivoirité qui se range du côté de son ancien ennemi juré. Et ce clin d’oeil de l’histoire, les politiciens ivoiriens doivent en tenir compte afin de ne pas réveiller un volcan qui ne sommeille que d’un oeil. La communauté internationale, mais les Ivoiriens en premiers, ont la responsabilité de tuer dans l’oeuf tout ce qui pourrait entraver la marche enclenchée de l’éléphant de l’Afrique vers la paix, synonyme de retour à la prospérité. Le combat pour le palais de Cocody doit se mener sur un autre terrain, pas sur celui de l’ivoirité. Plus jamais çà! «Afin de sauvegarder, comme l’a signifié avec sagesse Henri Konan Bédié, l’héritage du père de la Nation, Félix Houphouët-Boigny».

En rappel, le président Laurent Gbagbo est arrivé en tête au premier tour du scrutin du 31 octobre dernier avec 38, 04% des suffrages exprimés, suivi de l’ancien Premier ministre Alassane Dramane Ouattara qui a obtenu 32,07% des voix. L’ancien président Henri Konan Bédié complète le podium avec 25,24% des votes.

fasozine.com

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