La déclaration liminaire d’Affi N’Guessan porte-parole de Gbagbo, lue hier

Cabinet du Premier Ministre Pascal AFFI
République de Côte d’Ivoire

CAMPAGNE ELECTORALE

CONFERENCE DE PRESSE
08 Novembre 2010

Porte-parole du candidat Président Laurent GBAGBO

A l’issue de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle par la CEI, les militants du PDCI ont organisé ça et là des manifestations pour dénoncer des prétendues fraudes en faveur du candidat de LMP dans certains bureaux de vote. En lieu et place de la saisine du conseil constitutionnel comme le veut la procédure en matière de contentieux électoral, le PDCI par la voix de Monsieur Alphonse Djédjé MADY demande dans une déclaration au nom du RHDP le 06 novembre 2010, le recomptage des voix (du premier tour) du scrutin.

Ce même 6 novembre 2010, le Conseil constitutionnel a validé les résultats du premier tour, les jeux sont donc faits. Il appartient donc aux deux candidats retenus de se préparer au deuxième tour.
Pour La Majorité Présidentielle (LMP), les accusations de fraude du RHDP relève du dilatoire et cache mal les dissensions entre le PDCI et le RDR.

1.
Analyse des résultats du premier tour
L’élection Présidentielle du 31 octobre 2010 a donné les résultats suivants :
– Laurent GBAGBO (LMP) : 1 755 495, soit 38,04%
– Alassane OUATTARA (RDR) : 1 449 610 soit 32,07%
– Henri Konan BEDIE (PDCI) : 1 165 219 soit 25,24%

Le rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie effectue des déclarations attribuant l’échec du PDCI à une prétendue fraude organisée par la LMP.

Les accusations du RHDP sont surprenantes au regard de la composition de la Commission Electorale Indépendante (CEI). En effet, le président de la CEI, M. Youssouf BAKAYOKO, est membre du bureau politique du PDCI ; Sur les 4 vices présidents de la CEI, 3 sont issus du RHDP et des Forces nouvelles, un seul de LMP. De plus, Sur les 26 commissaires centraux 12 sont issus du RHDP et de leurs alliés, 4 du FPI et de l’UDCY et 10 des ministères, institutions de la république et des groupes sociaux professionnels constitués.
Les 19 commissions électorales régionales et les commissions locales sont toutes contrôlées par le RHDP de façon absolue. Sur 415 présidents, 380 sont issus du RHDP soit 91,56% de représentation.

Par ailleurs, il apparaît judicieux d’éclairer les Ivoiriens sur le mode de transmission des résultats. Une fois les 20.073 bureaux de vote fermés, les dépouillements ont lieu sur place en présence des représentants de tous les candidats. Ensuite, le procès verbal sanctionnant l’issue du scrutin est produit et acheminé au niveau de la commission locale sous escorte de l’ONUCI qui le transmet à la commission régionale. Celle-ci l’achemine, après validation, par voie électronique et manuelle à la Commission nationale, chargée de proclamer les résultats provisoires. A chacune de ces étapes, les représentants des candidats reçoivent copie des procès verbaux qu’ils transmettent à leurs états majors respectifs.

Au vu de ce qui précède, l’on ne peut donc accuser La Majorité Présidentielle d’avoir organisé une quelconque fraude. S’il y a eu fraude, les auteurs sont au sein du RHDP.
En effet, ces accusations sont une manipulation du RDR.

2.
la manipulation du RDR :

Qu’on se le rappelle, depuis l’arrivée d’Alassane OUATTARA sur l’échiquier politique ivoirien, le PDCI, parti créé par le père fondateur Félix Houphouët BOIGNY n’a cessé de connaître des déboires. Nous en voulons pour preuve, le refus d’Alassane OUATTARA de présenter la démission de son Gouvernement à la mort du Président Félix Houphouët BOIGNY en décembre 1993, comme le prévoyait la constitution.

En 1995, la création du RDR, scission du PDCI, fragilise davantage le parti de feu FHB.

Et, enfin la fameuse phrase de Alassane OUATTARA d’avant le coup d’état de décembre 1999 : « je frapperai au cœur de ce pouvoir moribond, et, il s’écroulera ». Et il a mis à exécution sa menace qui a débouché sur le coup d’état de décembre 1999.
Notons que le RDR phagocyte le PDCI dans le nord malgré son implantation depuis plus de 40 ans. Par exemple à Katiola bastion légendaire du Général Gaston Ouassena KONE, le PDCI est battu à plate couture (sur un total de 43 968 suffrages exprimés, Alassane OUATTARA obtient 28 895 voix et BEDIE, 8441 voix).

Comment cela est-il possible si ce n’est que par une fraude en faveur du parti de OUATTARA, le RDR ?
Cette victoire n’est due qu’à un gonflement artificiel de la population électorale au nord au profit du RDR d’Alassane OUATTARA :
Mankono : 55 816 au lieu de 23 724 soit 243%
Korhogo : 194 485 sur 212 546 soit 91,50%.
Comment la ville de Korhogo peut-elle être plus peuplée que Bouaké ?
J’en appelle aux militants du PDCI de savoir raison gardée et de comprendre que le grand fraudeur de ce 1er tour est bien Monsieur Alassane OUATTARA qui a opéré un hold-up contre celui qu’il feint de considérer comme un allié.

3.
les prétendues rumeurs de la chasse à l’homme dans le sud ouest et le centre ouest
Nous réitérons ici l’appel lancé lors de notre conférence de presse du 05 novembre 2010, en faveur du respect du libre choix des électeurs lors de ce scrutin présidentiel. Il n’est pas question qu’une chasse à l’homme soit organisée à l’encontre de quelque communauté que ce soit. Les rumeurs qui tendent à le faire croire ne sont que l’expression de l’intoxication et de la manipulation du RDR, dans sa lugubre volonté de diviser la population ivoirienne comme il a toujours tenté de le faire entre le nord et le sud et entre les Musulmans et les Chrétiens.

La visite d’Alassane OUATTARA au Sénégal après la proclamation des résultats provisoires et ses nombreuses manœuvres dilatoires ne sauraient nous distraire de l’essentiel, c’est-à-dire aller aux élections le 21 novembre 2010.
En demandant aux militants du PDCI de soutenir Alassane OUATTARA au 2nd tour, BEDIE a décidé de sortir de la scène politique par la petite porte. Il accepte ainsi d’être l’escargot pour l’ascension au sommet de l’Etat d’Alassane OUATTARA contre les intérêts de la Côte d’Ivoire.

BEDIE qui a appris aux ivoiriens dans son livre « les chemins de ma vie » qu’Alassane OUATTARA était voltaïque et qu’il ne pouvait être Président de ce pays (pour utiliser ses propres mots,) lui qui a lancé un mandat d’arrêt international contre OUATTARA pour faut et usage de faut peut-il convaincre ses militants à voter pour l’homme qui est à la base des malheurs de leur parti et de la Côte d’Ivoire. Les ivoiriens n’ont pas la mémoire courtez. Ils se souviennent encore de cet épisode.
J’en lance donc un appel à tous nos compatriotes où qu’ils soient, quelque soit leur bord politique de se dresser contre l’imposture, contre la démagogie, contre la violence et de s’unir dans un sursaut national autour du Candidat Laurent GBAGBO pour une nouvelle Côte d’Ivoire, unie, prospère et démocratique.

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