Poste de Côte d’Ivoire – Les bureaux fermés

Cinq des sept syndicats de la Poste de Côte d’Ivoire ainsi que la Mutuelle des employés du géant du courrier postal ont lancé un appel à la grève qui a provoqué la fermeture des bureaux de poste.

Difficile d’expédier des courriers dans la journée d’hier. Le bureau de poste 01 d’Abidjan (la grande poste) ainsi que bien d’autres sont restés fermés à l’appel de cinq syndicats des travailleurs et de la Mutuelle des employés du géant du courrier postal. Les employés de Jean-Michel Deigna sont furieux. Et cette fois-ci, c’est une grève illimitée qu’ils observent jusqu’à la satisfaction de leurs revendications: le payement de l’intégralité des arriérés de salaire que leur doit le Directeur général. En fait, suite à la grève de fin août, un plan d’urgence a été adopté par les ministères des Ntic et de l’Economie et des Finances. Dans la note d’information N° 038 du 4 octobre 2010, Jean-Michel Deigna informe ses collaborateurs que «le paiement du salaire de septembre 2010 se fera concomitamment avec l’ensemble des arriérés de salaires». Afin que le patron des postiers puisse tenir cette promesse, la direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique a injecté 910 millions de Fcfa début septembre à la trésorerie de la poste, selon le secrétaire général du secrétaire général du Syntraposte-CI (Syndicat des travailleurs de la Poste de Côte d’ivoire), N’Dri K. Christophe. Mais contre toute attente, une autre décision sera prise par Jean-Michel Deigna. Dans la note d’information N°047 en date du 27 octobre, il décide de «procéder au payement du 1/3 du salaire de chaque agent se présentant dans son bureau. La différence sera payée dès réception de l’approvisionnement attendu. Le paiement des salaires de septembre 2010 des Directeurs centraux sera fait par la direction financière suivant le même principe». C’est ce qui va irriter les employés de la poste. Ils veulent comprendre l’utilisation de ces fonds qui ont été injectés ainsi que les recettes budgétaires des mois de juillet, août, et septembre estimées à 740,29 millions de Fcfa. A en croire N’Dri K. Christophe, la masse salariale s’élevant à 340 millions par mois, les recettes budgétaires de ces trois mois pouvaient permettre à leurs responsables de payer les salaires de deux mois. Ils s’interrogent donc sur la gestion de ces ressources et entendent poursuivre leur débrayage jusqu’au payement de tous les arriérés. Car «trop c’est trop», s’offusquent-ils. Ils entendent d’ailleurs mener une tournée aujourd’hui pour dissuader tous ceux qui n’ont pas encore observé un arrêt de travail faute d’information de fermer les bureaux. Cette énième grève de la Poste de Côte d’Ivoire, qui est à l’agonie, est une énorme perte pour elle. Lors de la grève d’août, le secrétaire général du Syntraposte-CI avait révélé que les recettes budgétaires journalières (droits de commission perçus sur l’émission des mandats et la vente de timbres) de la Poste de Côte d’Ivoire oscillent autour de 7 millions Fcfa par jour. Précisant qu’elles peuvent atteindre 13 millions Fcfa en fin de mois pour les 127 bureaux fonctionnels sur l’ensemble du territoire et le Centre national de tri postal (Cntp).
Nimatoulaye Ba

L’Expression

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