Le marchand d’armes présumé Viktor Bout extradé aux Etats-Unis

Reuters - Voitures du convoi escortant le marchand d'armes russe présumé Victor Bout

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Le Russe Viktor Bout, marchand d’armes présumé arrêté en mars 2008 en Thaïlande, a été extradé mardi vers les Etats-Unis où il est poursuivi pour terrorisme

« Il est parti il y a un moment sur un petit vol spécialement affrété », a déclaré un responsable d’un aérodrome de Bangkok à condition de rester anonyme.

Le gouvernement thaïlandais venait d’autoriser son extradition et le Premier ministre, Abhisit Vejjajiva, avait précisé à Reuters que son transfert vers les Etats-Unis pourrait avoir lieu dans la journée.

Cet ancien officier de l’armée de l’air soviétique, aujourd’hui âgé de 43 ans, est accusé par Washington d’avoir clandestinement livré des armes depuis les années 1990 en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient.

Viktor Bout, qui se dit innocent, affirme être à la tête d’une entreprise de transport aérien parfaitement légale.

Il a été arrêté en mars 2008 au terme d’une opération menée conjointement par les forces thaïlandaises et des agents américains qui s’étaient fait passer pour des acheteurs potentiels agissant au nom des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

Selon l’acte d’accusation émis par la justice américaine, il a affirmé aux agents infiltrés qu’il pouvait leur fournir entre 700 et 800 missiles sol-air, 5.000 fusils d’assaut AK-47, des munitions, divers explosifs ainsi que des drones.

La justice thaïlandaise a décidé de l’extrader le 20 août dernier au terme de multiples recours déposés par le prévenu. Mais le gouvernement pouvait y opposer son veto s’il avait jugé l’extradition nuisible à sa politique étrangère ou dangereuse pour l’individu concerné.

L’affaire a suscité des tensions entre Washington et Moscou.

Le ministère russe des Affaires étrangères, qui présente Viktor Bout comme un paisible homme d’affaires, juge l’extradition motivée par des arrière-pensées politiques et dommageable aux relations avec les Etats-Unis, que Barack Obama a souhaité « remettre à plat ».

Ambika Ahuja, Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français

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