Côte-d’Ivoire á quand la sortie de la poubelle politique ?

Par Gbansé Douadé Alexis* | Le Journal de Connectionivoirienne.net

Avec consternation mais pour certains observateurs sans grande surprise, l’opinion mondiale a vu les images de monsieur Damana Adia Pikas (Ndlr. Pour La Majorité Présidentielle commissaire central et superviseur de la Cei, chargé de la région du Moyen Comoé) stoppant violemment la lecture radio-télévisée des résultats provisoires de la présidentielle du dimanche 28 novembre dernier.

Depuis, les commentaires fusent de partout. Politique, militaires, gendarmes, diplomates, médias, citoyens, militants etc..Certains condamnent ces images de la honte tandis que des « extrémistes » ignorants sur les bords, pas top bien imprégnés des enjeux applaudissent un acte « héroïque » (sic !)

Un agissement surprenant ?

NON, une fois qu’on se dit que cet acte s’est produit en Côte-d’Ivoire, terre par excellence de l’impunité, de la combine et de la violence politique.

A Dakar nous disions en son temps, en 2003 nous affirmions á des responsables de la  Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) que la nomination de Soro Guillaume comme ministre (Ndlr. Communication) était une palme d’or offerte á la violence politique. La suite des événements nous la connaissons désormais.  Mars 2003, novembre 2004, Accords de Ouaga, Soro Premier Ministre, dissolution de la CEI, six (6) reports de la présidentielle de 2005, morts d’hommes etc. Un pays où tout le monde peut se permettre de faire ce qu’il veut, un État sans autorité, un État dans lequel la combine, le clientélisme, le népotisme et bien de maux aux antipodes de la démocratie, de l’Etat de droit sont érigés en méthodes de gouvernement. Un État á complètement remodeler mais que certains pour des calculs hideux, partisans, ethniques et claniques maintiennent volontairement dans les institutions archaïques héritées du colon français.

Une action condamnable mais explicable. Nous reviendrons une fois la fièvre électorale passée aux causes profondes (Front Populaire Ivoiren contre LMP).

Que voulait-on dans un pays qui refuse de traduire des assassins connus et sus de tous devant ses tribunaux, un pays où des « escadrons de la mort » peuvent sans crainte de poursuite judiciaire aller et venir, un pays dont un ancien chef d’État est assassiné sans qu’on ne sache huit (8) ans plus tard par qui. Un pays où un ministre d’État, des officiers supérieurs sont affreusement assassinés sans enquêtes sur les auteurs de ces horribles assassinats, un pays où on bombarde un chef rebelle Premier Ministre etc…Enfin un pays dont les premières autorités acceptent d’aller á des élections dans les conditions de sécurité précaires que nous savons á l’aide de décrets et non sur la base d’une Constitution consensuelle, le tout sur financements en grande partie extérieurs.

Monsieur Damana Adia Pikas dans son acte d’hier 30 novembre 2010, symbolise la classe politique ivoirienne dans sa totale médiocrité. Une classe politique affreuse, fraudeuse, corrompue et adepte de la violence comme moyen d’expression politique.

Avons nous atteint le fond de la poubelle politique sous Gbagbo et Ouattara avec l’acte d’hier ? Les esprits seront-ils enfin éclairés par la sagesse, le pardon et l’humilité ?

Allons-nous enfin savoir en ce 1er décembre 2010 les résultats provisoires des élections et suivre les voies légales de contestation ? Ou allons-nous á la déflagration Générale?

* Directeur de Publication

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