Côte d’Ivoire, on dit quoi ? L’HISTOIRE se répète

Alors, on dit quoi ?

A Abidjan, les chiffres ont fuité, rapidement. Comme toujours, radio Treishville a fait son travail, et si les partisans de Gabgbo ont empêché les résultats d’être lus à l’antenne, les partisans des autres camps ont, eux aussi, « fait leur job » et divulgué les résultats chiffrés donnant Ado vainqueur.

Les mobiles ont sonné, les sms ont essaimé, les mails ont mailé, on ne peut taire la vérité vraie, on ne peut empêcher un peuple de s’inquiéter et de chercher avec torche à savoir qui roule qui dans la farine, qui ment, qui ne veut admettre qu’il a perdu.
Gbagbo, depuis des mois, tous les ivoiriens ou presque le disaient, l’homme là, jamais il n’ira aux élections si il n’est sûr de gagner.
Et s’il perd, jamais il n’acceptera sa défaite.
Il est triste de constater que le peuple avait malheureusement raison.

Alors, on dit quoi ?

On dit quoi au Parti socialiste qui compte beaucoup d’amis du Président ivoirien sortant parmi ses membres ?
Laurent Gbagbo, que Jack Lang qualifiait d’humaniste, tandis que Hollande le disait infréquentable, les Labertit, Emmanuelli amis de longue date, Cambadelis, tous vus ces derniers temps sur les bords de la lagune et soutiens déclarés de ce président mal élu.

On dit quoi au PS ? Parti dont le président ivoirien se déclarait « socialiste non pratiquant » ?

A part mollement et timidement un encouragement à « J’ai appelé hier soir les proches de Laurent Gbagbo. Et je les ai appelés à garder leur calme, à assumer leurs responsabilités, et à sortir par le haut. » comme Jack Lang. Il est facile à Hollande de déclarer qu’il vaut mieux pour le PS ne pas s’en méler quand ses barons défilent dans la capitale économique ivoirienne et s’affichent auprès de ce personnage soit-disant « infréquentable » pour le PS français.

On dit quoi Nicolas ?

Si le Gouvernement des Etats-unis félicite Alassane Ouattara pour sa victoire et reconnait donc celle-ci, Nicolas Sarkozy lui, pour le moment s’est juste contenté de lancer un appel mou aux autorités ivoiriennes pour que le processus électoral s’achève dans un climat apaisé, un communiqué présisant : « Il appartient désormais au Conseil constitutionnel de proclamer les résultats définitifs dans le strict respect de la volonté clairement exprimée par le peuple ivoirien, et la certification des résultats par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en dépend »

Plus langage diplomatique, et langue de bois, tu meurs.

On dit quoi à Abidjan ? Que le Président est un roublard, qui a bien mérité son surnom de boulanger, qui, en empêchant la proclamation des résultats de la Commission Electorale Indépendante, par ses affidés, en direct devant les caméras, n’avait d’autre stratégie que de pouvoir faire déclarer suite invalides ces résultats par le conseil constitutionnel qu’il a à sa botte.

La suite ? On dit quoi ?

Normalement, toujours selon la rumeur et radio Treishville, le conseil constitutionnel, par la voix de Paul Yao N’dré, proche de Gabgbo, invaliderait sans doute les régions qui posent problème (entendez celles où Ouattara a gagné largement) pour finir par déclarer Laurent Gbagbo vainqueur.

On ferme les frontières, on coupe les infos internationales, on fait dégager les journalistes, hop, on met le couvercle sur la marmite.
Un coup d’état constitutionnel et électoral.
Circulez, y a rien à voir.
Vous, les occidentaux, vous protestez ? Ne vous inquiétez pas, les chinois sauront quoi faire de nos richesses, de notre pétrole ou de notre cacao.

Mais Laurent Ggbabo oublie peut être quelque chose, que les ivoiriens, peuple calme, et attaché aux valeurs de la démocratie, sont déjà descendu dans la rue, bravant les fusils, pour faire valoir le résultat des urnes, et mettre ainsi sur le fauteuil du Président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, quand Robert Guei, le « putchiste Père Noël », avait tenté alors de voler l’élection.

Les ivoirens avaient défilé, réclamé, et obtenu que la vérité vraie des urnes soit rendue au peuple, et Laurent Ggbabo, le mal élu, leur doit son fauteuil présidentiel.

L’histoire se répète.

Fauteuil qu’aujourd’hui, le peuple ivoirien peut tout aussi bien lui reprendre.

L’histoire se répète ?

Publié par Fanta Diallo

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