Gbagbo dit non à la CEI, Ouattara dit non au Conseil Constitutionnel – logique de confrontation

Charles Kouassi, L’Intelligent d’Abidjan

LMP et RHDP dans une véritable logique de confrontation

Chacun est donc allé au bout de sa logique. Les urnes ont parlé, mais n’ont pas pu mettre d’accord Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Hier et avant-hier la CEI et le Constitutionnel ont livré leurs conclusions respectives. Le président du constitutionnel a proclamé vainqueur à 51 pour cent Laurent Gbagbo à l’issue du second tour de l’élection présidentielle. Ouattara perd environ 400 mille voix, suite aux recours de la LMP, tandis que Laurent Gbagbo l’emporte avec environ 70 mille voix d’avance, soit deux points. Dans sa communication, le président du conseil constitutionnel reconnaît qu’il a reçu les procès verbaux et documents de la part de la CEI. Par ailleurs, Paul Yao N’dré a entériné pratiquement tous les résultats sauf ceux qu’il a invalidés suite aux requêtes de Laurent Gbagbo ; mais il semble qu’il n’a pas pas ajusté ses calculs. En clair, il ne s’est plus basé sur la défaillance de la CEI. Dans les deux camps, la tension est encore montée d’un cran hier. Il sera difficile d’éviter bien de torts au pays. Les médiations et les différentes interventions des personnes de bonnes volontés ont échoué. Dans ces périodes difficiles et dures que la Côte d’Ivoire va traverser, personne ne peut prédire ce qui se passera. Le Premier ministre a tenté hier de lancer un appel qui n’a pas été entendu. Retranché au Golf Hôtel, que va faire à présent Guillaume Soro ? Il s’en remet dit-on à l’Onuci. Chacun croise les doigts et scrute le ciel. Que nous réserve demain, que nous réservent les jours à venir ? Mais déjà hier les Nations unies ont fait savoir qu’elles ne reconnaissent pas l’élection de Laurent Gbagbo. Paul Yao N’Dré avait à ce sujet prévenu par avance que ce n’est pas l’Onu, l’Union Africaine et la Cedeao qui allaient proclamer les résultats de l’élection de Laurent Gbagbo, dont l’investiture est imminente. Annoncée pour ce jour à Yamoussoukro, elle devait peut-être se faire hier même dans la foulée. De son côté, le RHDP avait prévenu par avance qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats annoncés par le Conseil constitutionnel. L’on prête au RHDP l’idée d’aller au bout de sa logique, en nommant un Premier ministre et en poursuivant les consultations pour la formation d’un gouvernement. Réélu de son côté Laurent Gbagbo devra également mettre en place un gouvernement. Ayant pour le moment le soutien apparent et sans faille des FDS et des médias d’Etat locaux, Laurent Gbagbo semble détenir beaucoup plus de cartes que le RHDP, en dépit d’un grand isolement diplomatique qui constitue un réel handicap. Au niveau du soutien populaire, les deux camps, hormis les abstentions, semblent avoir reconnu qu’ils pèsent pratiquement le même poids (51 / 49 et 54 /46). Le troisième tour dans la rue risque donc d’être périlleux et incertain. Reste à savoir combien de temps va durer la crise qui s’est davantage accentuée depuis hier et qui n’a pas fini de connaître des rebondissements et de nous livrer tous ses secrets. Combien de temps la normalisation prendra-t-elle ? Peut-on éviter de nombreuses pertes en vies humaines dans cette crise qui arrive ? Avant-hier après la proclamation par Youssouf Bakayoko de la victoire de Ouattara, des partisans RHDP ont manifesté. Hier des partisans de Laurent Gbagbo ont également tenté de manifester. Mais il faudra peut-être attendre Lundi prochain, après la fin du couvre-feu pour voir un peu plus clair. Une déclaration de Laurent Gbagbo était attendue après la proclamation de sa victoire. Affaire à suivre….

Charles Kouassi, L’Intelligent d’Abidjan

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