Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI): un journalisme à part

Depuis le jeudi 2 décembre 2010, le CNCA (Conseil National de Communication Audiovisuelle), organe de régulation des communications audiovisuelles en Côte-d’Ivoire a procédé à l’interruption de la diffusion de toutes les chaines étrangères d’information (France 24, TV5, RFI, etc.), au motif de « maintenir la paix sociale fortement ébranlée ».
Cette décision, très dommageable pour le peuple ivoirien, prive celui-ci de ses sources les plus crédibles d’informations en cette période électorale sensible. Elle est d’autant plus surprenante qu’absurde dans la mesure où ces médias, dans l’exercice de leur tâche n’ont commis aucune faute professionnelle: elles n’ont fait qu’aller chercher une information et la diffuser, là où la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) a choisi de refuser d’informer correctement les ivoiriens. La RTI justement, parlons-en :

Un retrait suspect et injustifié du siège de la CEI

Au moment où tous les projecteurs du monde entier étaient braqués sur notre CEI locale à l’affût de la moindre information, les ivoiriens ont appris avec stupeur que leurs médias d’Etat (télévision et radio) quant à elles choisissaient contre toute attente de démonter leurs installations et de rentrer « à la maison ». Alors que les ivoiriens paient une redevance obligatoire (une autre caisse noire) pour être informés, qu’est-ce qui peut justifier ce retrait subit ?
-Les ivoiriens n’avaient-ils pas le droit d’être informés sur les blocages à la CEI résultant du désaccord entre commissaires ?
-Pourquoi, alors que la CEI a un président et un porte-parole, ce sont des commissaires du camp présidentiel qui venaient expliquer et justifier à la télévision, les blocages de l’institution ?

Une information partisane et déséquilibrée

Tous les professionnels des médias (et mêmes les profanes) savent qu’en matière de d’information, certaines règles élémentaires sont de mise, entre autres:
-Le caractère sacré des faits
-L’équilibre de l’information
Tous les professionnels des médias, sauf ceux de la RTI qui ont choisi de faire de la désinformation et de l’intoxication. En effet, sur les ondes de la radio et télévision de Côte-d’Ivoire, un seul camp a toujours droit à la parole, comme l’on a pu le constater déjà pendant la précampagne, et comme c’est le cas depuis le lundi 29 novembre 2010, avec des informations aussi erronées qu’incitatives à la haine et à l’exclusion.
Oui, dans les médias d’Etat en Côte-d’Ivoire, les faits n’ont pas de valeurs et ont peut les déformer à souhait, les taire ou même les inventer. Seuls les commentaires tendancieux comptent.
Un journalisme de poubelle, tout simplement !

Une chose et son contraire

De nombreux ivoiriens en Côte-d’Ivoire et à travers le monde entier ont pu suivre le dimanche 28 novembre 2010 (jour du vote) dans le journal télévisé du soir, les nombreux reportages de la RTI sur le déroulement des élections sur l’étendu du territoire national. Ces reportages, réalisés pour certains dans les zones Centre-Nord-Ouest (CNO), notamment à Bouaké, Korhogo et Odienné, ont tous conclut que le scrutin était apaisé et globalement satisfaisant, malgré quelques incidents isolés. Ces reportages ont d’ailleurs été repassés pratiquement en boucle sur la télévision ivoirienne jusque dans la matinée du lundi 29 novembre. Comment expliquer donc que la même télévision, à partir du lundi soir, fasse volte-face pour qualifier le vote des zones CNO d’irrégulier et donc non valable, avec des montages grossiers à l’appui ?

En tout état de cause, le profane que je suis dans le domaine de l’audiovisuel s’interroge sur ce qui est enseigné à « nos journalistes » dans les écoles de journalisme. Mais est-ce la bonne approche ? Certainement pas, car il existe de vrais hommes de média dans ce pays qui respectent la déontologie du métier et qui font honneur à la corporation.
La vraie question, c’est donc de se demander dans quelle école de journalisme le sieur BROU AMESSAN a fait sa formation de « journaliste de bas étage » et avec lui, toute sa clique: Awa Ehoura, David Mobio, François Kouakou et j’en passe.
Des parvenus qui auront à justifier de leur mauvaise foi dans un avenir déjà très proche, car il ne fait l’ombre d’aucun doute que dans les jours à venir, le vaillant peuple de Côte-d’Ivoire, assoiffé de justice, se lèvera comme un seul homme pour aller participer au 3e tour du scrutin, à savoir aller revendiquer dans la rue, sa victoire volée par le dictateur et sa presse corrompue.

Que DIEU bénisse la Côte-d’Ivoire

N’DRI KOUADIO
Ivoirien vivant en Côte-d’Ivoire
Penseur libre

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