Et pourtant, il n’y avait que du « maïs » en face !

On savait « les refondateurs » menteurs, tricheurs, voleurs et corrompus. La campagne présidentielle a permis de mettre en évidence d’autres tares qui les caractérisent, à savoir: le mépris d’autrui et le manque d’humilité. Leur principal slogan de campagne en est une parfaite illustration: « y a rien en face ».

Forts de sondages truqués qui les donnaient vainqueur et en manque de programme cohérent et convainquant à proposer aux ivoiriens, ils ont passé toute la campagne présidentielle à mépriser l’adversaire par toutes sortes d’injures et de calomnies.

« y a rien en face, c’est maïs !», disaient-ils. Mais au soir du 31 décembre 2010, à l’occasion du premier tour, le « maïs » avait déjà un goût amer, puisque malgré toutes les manipulations et autres pratiques frauduleuses, le champion des refondateurs, tout Président sortant qu’il est, n’a pas été capable de recueillir 40 % des suffrages des ivoiriens. N’était-ce pas déjà un signe annonciateur qui devait faire réfléchir plus d’un ? Bien-sûr que si. Sauf qu’à La Minorité Présidentielle, l’on n’a pas toujours le temps de réfléchir, surtout en cette période de fin de règne, trop préoccupés qu’ils sont à vider les dernières caisses de l’Etat, à « griller les dernières arachides ».

« y a rien en face !» Le slogan est encore revenu au second tour, accompagné cette fois-ci de messages (sms) haineux et d’atroces images de campagne rappelant encore aux ivoiriens, leurs souffrances pendant la guerre. Pauvres gens en manque d’idées ! Est-ce cela un programme de gouvernement ? C’est d’ailleurs à se demander comment le Conseil National de la Communication Audiovisuelle (CNCA) et la RTI ont pu admettre la diffusion de telles images, alors qu’il était question justement de tourner définitivement la page sur cet épisode douloureux de notre histoire. Il me semble bien que dans notre pays, les médias d’Etat censurent pour moins que cela !

Malgré tout, le brave peuple de Côte-d’Ivoire n’a pas cédé aux appels à la haine du « guerrier de Mama » et a opté pour la paix et le changement. Le verdict des urnes est là, implacable: le « woody » a été battu à plate couture avec seulement 45,9% des suffrages à son actif. Pourtant, « il n’y avait rien en face !».

– Autant de fraudes et d’intimidations alors qu’il n’y avait rien en face ?
– Être obligé d’opérer -sans élégance- un hold-up électoral face à rien ?
– Autant d’agitation face à du « maïs » ?

A tous ceux qui aiment cogiter, une seule question, toute simple: selon vous, que ce serait-il passé au cours de cette présidentielle « s’il y avait eu quelque chose en face » ?

Et comme si tout cela n’avait toujours pas servi de leçon, l’homme n’y est pas allé par quatre chemins lors de sa mascarade d’investiture, se positionnant plus que jamais en guerrier, contre le peuple ivoirien et les puissances étrangères, dans un langages ordurier, hautain et méprisant comme à son habitude.

Si le simple « maïs » l’a emporté aussi largement malgré les fraudes, c’est que ça ne pesait vraiment pas lourd, cette histoire de « refondation ». Dix ans de gâchis pour le pays, tout simplement !

Il est grand temps que ces refondateurs -une mafia avec dans le rôle du parrain, le plus célèbre « boulanger » du monde- comprennent qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre et qu’il est préférable pour eux de s’en aller tranquillement pendant qu’il est encore temps, dignes dans la défaite. Parce que s’ils continuent de s’accrocher au pouvoir, c’est maintenant qu’ils verront véritablement « ce qu’il y a en face ! ».

Ne dit-on pas qu’un homme averti en vaut deux ?

Que DIEU bénisse tous ceux qui aiment la Côte-d’Ivoire.

N’DRI KOUADIO
Ivoirien vivant en Côte-d’Ivoire
Penseur libre

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